Jean-Yves Ponce, l'auteur de Napoléon joue de la cornemuse dans un bus, comment tripler votre mémoire et le responsable du blog sur la mémoire Potion de vie.
Chers amis,
Suite à ma
conférence du 14 novembre 2015 au Musée du Cirque et de l’Illusion à Dampierre
en Burly intitulée La
mnémotechnique : histoire, méthodes, sitographie, bibliographie commentée,
je voudrais pousser plus loin le challenge et vous permettre d’atteindre le
niveau des champions du monde de mémoire. Je vois déjà poindre des
objections : « Mais je n’ai jamais correctement mémorisé de ma vie.
Je n’ai aucune fois brillé du fait de ma mémoire. Je ne suis pas doué pour
cela. », « Commencer à mon âge, c’est impossible. C’est trop tard à
présent ». Il est répondu à ces deux objections dans deux livres dont je
vais rendre compte : Comment
développer une mémoire extraordinaire : tous les conseils pour organiser sa
pensée et ne plus oublier de Dominic O’Brien, qui fut huit fois champion du
monde de mémoire, et Napoléon joue de la
cornemuse dans un bus, comment tripler votre mémoire de Jean-Yves Ponce,
qui est le créateur du blog « potiondevie.fr » entièrement
consacré à la mnémotechnique et à l’apprentissage.
1)
Dominic O’Brien, un élève nullissime.
Dominic O’Brien nous
décrit avec talent comment il est passé du statut d’élève mauvais en tout à
celui de personnage cité par le Guinness Livre des records. Il raconte qu’étant
enfant, on avait diagnostiqué chez lui de la dyslexie et qu’on lui avait dit
qu’en raison de cet handicap, il ne ferait jamais rien de bon dans la vie. Deux
commentaires tirés de ses bulletins scolaires quand il avait dix ans sont
rétrospectivement très amusants : « Il a tendance à rêvasser pendant
les cours de mathématiques de sorte qu’il perd
le fil de ses pensées. » et « A moins que Dominic se prenne
sérieusement en main et se mette au travail, il ne réussira à rien. Il est désespérément lent. »
Une quinzaine
d’années après ces bulletins désastreux, alors qu’il a 25 ans, en 1987, Dominic
mémorise pour la première fois un jeu de cartes entier. Il ressent alors
quelque chose de très fort : il a accompli un exploit d’agilité mentale,
mais aussi il a remporté une victoire symbolique.
C’est le départ pour
lui d’une véritable révolte contre les humiliations qu’il a connues : les
bulletins, les mauvais traitements physiques et psychologiques, la négativité,
etc. Il comprend qu’il n’est peut-être pas condamné à rester un élève
médiocre : s’il peut mémoriser un jeu de cartes, il se sent certain qu’il est capable de réaliser d’autres choses. Peu à peu, sa confiance en lui augmente considérablement
et une multitude de possibilités se déploie devant lui.
En 1989, il bat le
record mondial et mémorise 6 jeux de cartes ; en 1990, il se souvient de
35. Il est pour la première fois champion du monde en 1991 puis gagne huit fois
cette épreuve.
A noter qu’entre son
premier jeu mémorisé et sa première victoire aux championnats du monde de
mémoire, on n’observe que quatre ans d’écart.
Ceux qui croient que
la mémoire est uniquement une question de don se trompent lourdement. Depuis son
premier jeu de cartes retenu en 1987, Dominic O’Brien travaille sa mémoire exactement
comme un muscle tous les jours (exemple-type d’une de ses semaines :
lundi : mémorisation chronométrée de 10 jeux de cartes, mardi :
mémorisation du plus grand nombre de mots en quinze minutes, mercredi :
visite d’un jardin public pour repérer des parcours de mémoire, jeudi :
mémorisation de noms et de visages grâce à Internet, vendredi : révision
de l’entrainement, contrôle de la progression, samedi : mémorisation
d’images abstraites pendant 15 minutes puis de dates pendant 5 minutes, dimanche :
deux séances de mémorisation de 400 chiffres en cinq minutes).
2)
Dans Napoléon joue de la cornemuse dans
un bus, comment tripler votre mémoire de Jean-Yves Ponce, est réfutée la
première des « sept légendes urbaines sur la mémoire « La mémoire décline inévitablement
avec l’âge ».
Que ceux qui disent : « Commencer à mon âge, c’est
impossible. » se mettent donc au travail !
Mais nous verrons ce
point la fois suivante. C’est tout pour aujourd’hui.
La suite donc au prochain numéro comme dans les
romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries télévisées
américaines contemporaines.
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