Le mantra associé au sutra du cœur
Je continue mon commentaire du sutra du cœur, qui est
un de mes préférés, parce qu’il est à la fois très poétique et très synthétique
(l’essentiel du bouddhisme mahayana y est dit). Si voulez voir le commentaire
de deux autres paragraphes, allez ici.
Si vous désirez lire le sutra en entier, reportez-vous à ce lien.
3 ème
paragraphe commenté.
« Sachez donc que
la prajña-paramita est le grand dharani,
Le radieux mantra, sans égal,
Dont les mots apaisent toute souffrance ;
Écoutez et croyez en sa vérité ! »
Il faut définir trois termes pour comprendre ce
paragraphe, la paramita, le dharani et le mantra.
a)
Paramita signifie
« ce qui a atteint l’autre rive », le « transcendantal ».
Généralement traduit par « perfections », le terme de « Paramitas »
désigne les vertus que réalisent les bodhisattvas au cours de leur carrière
(Bhumi) :
Dana-paramita : le don
Shila- paramita : l’éthique
Kshanti-paramita : la patience
Virya-paramita : l’énergie
Dhyana-paramita : la méditation
Prajña-paramita : la sagesse
La prajña-paramita est
donc la perfection de la sagesse (toujours dans le sens bouddhiste du terme,
qui désigne une sagesse intuitive et immédiate et non une sagesse abstraite et
soumise à l’intellect).
b)
La dharani
Une dharani
est une formule de puissance magique semblable au mantra. Ces deux termes
peuvent même être synonymes, bien qu'ils soient souvent utilisés dans des
contextes différents.
Le
mot dharaṇi provient de la racine sanskrite dhar
qui signifie porter ou tenir. Il s'agit du féminin de dharana qui est
l'art de la mnémotechnique. Dharani est une formule de mémoire par laquelle on
peut retenir de longs textes, un mnémonique. Il peut aussi s'agir d'un résumé
versifié à la fin d'un texte, comme ici avec la formule : « Gate gate paragate parasamgate bodhi svaha ».
c)
Le mantra
Le mantra est une syllabe ou une suite de
syllabes chargée d’énergie. Ils sont la plupart du temps l’expression de
certains aspects du Bouddha ou en relation avec un bodhisattva. Dans la plupart
des écoles bouddhiques, on pratique la répétition des mantras comme forme de
méditation. Dans le bouddhisme tibétain, ils jouent un rôle particulier de
supports et de protecteurs de l’esprit.
4) Paragraphe de fin avec le mantra (ou dharani)
du sutra du cœur.
Gate gate paragate parasamgate bodhi svaha.
Gate gate paragate parasamgate bodhi svaha.
Gate gate paragate parasamgate bodhi svaha
Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. La
suite au prochain numéro.
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