Un autre livre de Robert Greene
J’ai extrait ma biographie de
Marcel Proust d’un livre de l’écrivain américain Robert Greene Atteindre l’excellence que je trouve
très bien pensé (et réaliste). Je vais vous détailler certains passages de cet
ouvrage. « Atteindre l’excellence » ne signifie pas, de manière
compulsive, être premier de la classe ou être le plus remarqué à son boulot
mais seulement développer le meilleur de ce qu’il y a en vous.
Robert Greene nous parle d’un
processus très important, la maîtrise, et de ses secrets.
Les principaux éléments de cette
histoire se retrouvent dans la vie de tous les grands maîtres de
l’histoire : une passion de jeunesse, une rencontre fortuite qui leur
permet de découvrir la façon de l’exploiter, un apprentissage pour appliquer
toute leur énergie en se concentrant sur leur raison de vivre. Grâce à un
travail acharné, ils suivent ce processus avec rapidité, grâce à leur intense
désir d’apprendre et à leur attachement à ce domaine. Au cœur de cette capacité
de travail se cache une qualité génétiquement innée : non pas un talent ou
un QI exceptionnels, qu’il faut développer, mais plutôt une profonde et
puissante inclination vers un sujet donné.
Cette inclination reflète le fait
que chaque personne est unique. Et ceci n’est pas une observation purement
poétique ou philosophique : il est scientifiquement prouvé que sur le plan
génétique, chaque homme est unique. Notre génome n’a jamais existé avant nous
et n’existera jamais après. Cette spécificité se manifeste en nous par les
préférences innées que nous ressentons vis-à-vis d’activités ou de sujets
d’études particuliers. Il peut s’agir de la musique, des mathématiques, de tel
ou tel sport ou jeu, des rébus et énigmes, du bricolage, de la construction ou
des mots.
Chez ceux qui se distinguent par
la maîtrise, l’inclination directrice se manifeste de façon plus claire et
profonde que chez les autres. Ils la ressentent comme un appel intérieur. Elle
domine leurs pensées et leurs rêves. Par hasard ou à force d’efforts, ils
trouvent le chemin de carrière qui leur permet d’épanouir cette inclination.
L’intensité de leur intérêt et de leur désir les aide à supporter la douleur du
processus : doute de soi, pratique et étude fastidieuses, inévitables
revers et critiques des jaloux. Ils acquièrent une résistance et une confiance
en eux-mêmes qui manquent aux autres.
Dans notre culture, on tend à
confondre la pensée et la puissance intellectuelle avec le succès et la
réussite matérielle. Toutefois, c’est à bien des égards la qualité affective
qui sépare ceux qui ont la maîtrise d’un domaine de ceux qui se contentent
d’avoir un « boulot ». Le désir, la patience, la persévérance et la
confiance en soi jouent dans le succès un rôle bien plus important que la
simple capacité de raisonnement. Motivé par l’enthousiasme, on peut surmonter
n’importe quoi ou presque. Quand on s’ennuie ou que l’on ne peut pas supporter
son travail, le cerveau se referme et l’on devient de plus en plus passif.
Dans le passé, seules quelques
personnalités d’élite ou dotées d’une énergie presque surhumaine pouvaient
choisir la carrière de leur choix et parvenir à la maîtrise. Il fallait naître
dans une famille de militaires ou de responsables politiques, c’est-à-dire
faire partie de la classe dirigeante. Quiconque faisait preuve de talent et de
motivation pour ce type d’activité le faisait en général par hasard. Des
millions de gens qui ne faisaient pas partie de la bonne classe sociale, du bon
sexe et du bon groupe ethnique étaient rigoureusement empêchés de répondre à
l’appel de leur vocation. Même ceux qui voulaient, conformément à leur
inclination, acquérir les informations et connaissances relatives à un domaine
donné, étaient à la merci des élites. C’est pourquoi il y avait si peu de
grands maîtres dans le passé et qu’ils se distinguaient de façon si éclatante.
Voilà. C’est tout pour le moment.
La suite au prochain numéro. Amitiés à tous.
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