La biographie de Camus par Michel Onfray
Je n’ai jamais vu de description
de l’existence de Marcel Proust aussi exacte et aussi parlante que celle de
Robert Greene dans son livre Atteindre l’excellence.
Cet article est la suite de celui-ci.
Le lecteur qui suivait Marcel
Proust volume après volume avait la sensation de vivre dans le monde de celui-ci
et que les pensées du narrateur devenaient les siennes propres : la
frontière entre narrateur et lecteur disparaissait. C’était magique : on
aurait dit la vie même. Il déployait d’immenses efforts pour terminer le
dernier volume, le point auquel le narrateur serait enfin capable d’écrire le
roman que le lecteur venait de lire. Proust était pressé. Il sentait que son
énergie diminuait et que sa mort approchait. Pendant tout le processus de
publication, il ne cessa de harceler l’éditeur pour suspendre l’impression car
il voulait coûte que coûte inclure dans son ouvrage un nouvel incident auquel
il venait personnellement d’assister. Il comprit in extremis ce que signifie
être mourant : il tint à réécrire une scène d’agonie qui n’était pas
suffisamment véridique sur le psychologique. Il mourut deux jours plus tard et
ne vit jamais son septième et dernier volume.
Cette courte biographie de Proust
écrite par Robert Greene est formidable. Cela m’a beaucoup surpris mais aussi
mis mal à l’aise car, depuis des années,
les nord-américains connaissent mieux la littérature française que nous. Par
exemple en ce qui concerne l’écrivain Albert Camus, Jusqu’à l’étude très
détaillée de Michel Onfray L’ordre libertaire : la vie philosophique d’Albert Camus de 2011, la seule
bonne étude sur cet auteur avait été écrite par un universitaire américain Herbert R. Lottman en 1985.
Voilà. C’est tout pour le moment.
La suite au prochain numéro. Amitiés à tous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire