lundi 2 janvier 2017

Présentation de l’étude « Atteindre l’excellence » de Robert Greene, chapitre 1, Découvrir sa vocation : l’œuvre de toute une vie, (quatrième partie), « Occuper le créneau idéal, la stratégie darwinienne ».




Une photo de moi, mais qui n'est pas de moi



Robert Greene, dans son livre Atteindre l’excellence, identifie cinq stratégies pour parvenir à identifier l’œuvre de sa propre vie (cet article est la suite de celui-ci).

1) Revenir à ses origines – la stratégie de l’inclination primale.

2) Occuper le créneau idéal – la stratégie darwinienne.

3) Éviter les voies sans issue – la stratégie de la rébellion.

4) Se libérer du passé – la stratégie de l’adaptation.

5) Trouver le chemin du retour – jouer son va-tout.

Je traiterai aujourd’hui de la deuxième partie : occuper le créneau idéal.

2) Occuper le créneau idéal – La stratégie darwinienne.

Robert Greene, pour illustrer son propos, raconte la vie du neuropsychiatre indien Vilayanur Ramachandran et de la chercheuse japonaise en neurosciences, Yoki Matsuoka, qui a créé la discipline appelée « neurobotique ».

Vilayanur Ramachandran, pendant son enfance, savait qu’il était différent des autres. Il n’était pas attiré par le sport comme beaucoup de garçons de son âge mais par la lecture de livres scientifiques. Il était aussi émerveillé par l’incroyable variété des coquillages et en faisait collection. C’était un domaine qu’il possédait pour lui tout seul : personne dans son école n’en savait autant que lui sur les coquillages. Bientôt, il s’intéressa à une variété rare, le xénophore qui ramasse les coquilles vides pour s’en servir de camouflage. D’une certaine façon, il était lui-même un xénophore, une anomalie. Dans la nature, les anomalies ont souvent leur utilité dans le cadre général de l’évolution (cf. Darwin et sa célèbre théorie) : elles permettent l’occupation d’un nouveau biotope, en offrant de meilleures chances de survie. Ramachandran pouvait-il en dire autant de sa propre étrangeté ?

Son père craignait qu’il ne passe sa vie qu’à s’occuper d’anomalies et le persuada de faire médecine. Mais la médecine ne suffisait pas à Vilayanur Ramachandran. Il voulait faire des expériences et des découvertes. Il se mit à compulser toutes sortes d’ouvrages scientifiques qui ne faisaient pas partie de son programme.

Il lut l’ouvrage Eye and Brain de Richard Gregory, neuroscientifique spécialisé dans les illusions d’optique et les points aveugles. Ramachandran, motivé par cette étude, mena ses propres expériences et parvint à en publier le résultat dans un journal prestigieux, ce qui lui valut d’être invité par l’université de Cambridge à venir étudier les neurosciences de la vision.

Il voulut aller encore plus loin et s’intéressa au cerveau lui-même et au phénomène des membres fantômes : chez les amputés, on a observé des douleurs paralysantes d’un membre qu’on leur a coupé. Vilayanur Ramachandran en vint finalement à effectuer des découvertes importantes sur le fonctionnement du cerveau et le moyen de soulager les amputés de ce type de douleur.

Du jour au lendemain, son sentiment de décalage et d’ennui disparut. Il savait à présent qu’il allait consacrer le reste de sa vie à l’étude des pathologies anormales du système nerveux. Ce thème 1) débouchait sur des questions qui le passionnaient concernant l’évolution de la conscience, l’origine du langage, etc. En quelque sorte, 2) il était revenu à son point de départ à l’époque où il collectionnait les coquillages les plus rares.  C’était un domaine où il pourrait 3) régner sans partage pendant des années et qui contribuerait 4) au progrès de la science et de l’humanité.

Je vous parlerai dans un prochain article de la vie de Yoki Matsuoka et de la philosophie de réussite que l’on peut tirer de l’existence de ces deux chercheurs : « Occuper le créneau idéal ».

Amitiés à tous.

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