Sans commentaire
Cet
article est la suite de celui sur l’«awareness (Je sais, cela fait un peu penser à Jean-Claude Van Damme mais c'est très sérieux.)
Un « self » ouvert 24 heures/24
Tout organisme vivant dépend de
son environnement et se développe en interaction avec lui. Une plante a besoin
d’air, d’eau, d’espace pour s’épanouir. Dans sa croissance, elle est en contact
permanent avec les différents éléments qui l’entourent. Elle réagit au sol dans
lequel elle pousse, à la lumière, aux saisons ; elle s’épanouit, s’adapte,
s’étiole, au gré des échanges avec d’autres éléments. De la même façon, chaque
individu s’ajuste en permanence avec son environnement. Il le fait pour
satisfaire ses besoins vitaux, mais aussi pour répondre à ses aspirations et à
ses désirs. Il s’épanouit, freine son élan, fuit, agresse ou s’ouvre selon les
circonstances. Ce processus d’ajustement aux autres et à notre milieu est nommé
le « self ». C’est notre manière personnelle de réagir aux
circonstances de la vie.
Le self en fonction
Pour appréhender notre capacité à
vivre et à gérer notre énergie, la Gestalt envisage le fonctionnement du self
selon quatre modes: le ça, le moi, la personnalité, le mode moyen (ces notions
étant propres à la Gestalt). Ces modalités de contact décrivent le système
d’ajustement créatif dans ses différents registres.
1) Le ça
C’est le mode des pulsions, des
besoins et des désirs. Dans ce registre, le corps occupe le premier plan, il
est en figure sur le fond de notre expérience. « J’ai faim ; j’ai envie de
bouger; je ressens du désir pour cette personne... » Ces ressentis émergent
malgré nous, nous les vivons dans un premier temps sur un mode passif : « ça »
parle en nous, « ça vibre et ça frémit », « ça » se manifeste en nous.
2) Le moi
C’est le registre du choix et de
la responsabilité. Il a pour qualité d’identifier les besoins, les désirs et
les pulsions liés au ça. « Je veux, je ne veux pas, je décide, j’entreprends...
» Le moi agit sur un mode conscient, actif et affirmatif.
3) La personnalité
C’est l’idée que chacun se fait
de lui-même. Cette idée peut évoluer au fil de la vie mais elle se construit
néanmoins d’une manière assez stable. « Je suis très à l’aise en société... Je
suis une personne secrète... Trouver un sens à sa vie est important pour moi...
» C’est la somme des expériences passées, la mémoire de notre continuité en
tant que personne, le continuum évolutif et relativement stable de notre
expérience de vie.
4) Le mode moyen
Dans ce mode, l’énergie s’écoule
librement, tout circule, ça se fait tout seul, nous sommes dans le lâcherprise
du vécu. « Je me laisse aller, je me relâche. » Je suis en train de nager dans l’océan,
je suis au cœur de mes sensations, en plein contact avec l’environnement.
Ces différents aspects du « self »
permettent au thérapeute de repérer la libre circulation de l’énergie et de ses
éventuelles ruptures. Cette approche est un outil précieux: une grille de
lecture et un instrument de repérage dans l’univers du fonctionnement humain.
Elle éclaire la manière dont chaque personne investit ou non le contact.
Précisons que cette lecture synthétique ne reflète pas la qualité d’être et
d’échange qui peut advenir lors d’une séance thérapeutique. Si vous utilisez
une boussole pour vous repérer lors d’une randonnée, elle vous donne des
indications sur votre situation géographique. Mais ces repères ne parlent ni de
votre relation avec votre environnement, ni des subtilités du parcours que vous
allez accomplir, pas plus que de la richesse de votre vécu. Or c’est sur tous
ces éléments que repose la dynamique thérapeutique de la Gestalt: créer une
qualité d’être et de présence à soi-même et avec l’autre.
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.
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