Un très beau livre de Fanch Guillemin et Stéfane Laurens, Art, illusion et secrets
Fanch Guillemin, outre le fait d’être une personne très chaleureuse et
très sympathique, est selon moi un de nos meilleurs historiens de la
prestidigitation. Il est l’égal, à mon avis, de grandes sommités comme
l’américain William Kalush, l’allemand Volker Huber, l’écossais
Edwin Dawes ou l’italien Mariano Tomatis.
Mon
livre préféré de Fanch Guillemin est l’Histoire de la magie blanche avant Robert-Houdin. Cet ouvrage
est d’un contenu extraordinairement original et comporte de nombreuses superbes
illustrations mais malheureusement, il est difficile à trouver actuellement.
Comme ce blog porte sur le mentalisme, je vais évoquer
aujourd’hui l’article « César : mentaliste et nécromancien »
dans la partie sur la Renaissance.
Dans Les controverses et recherches magiques, le jésuite Martin Delrio décrit le spectacle impressionnant
qu’un certain César aurait présenté vers 1598 et le dénonce comme sorcier.
« De notre temps encore, César Maltois, qu’on disait avoir été pris dans Paris, mais par
ses ruses et souplesses estre échappé des prisons, a fait des prestiges dignes
d’étonnement.
Si quelqu’un tenait des cartes à jouer dans ses mains,
il les changeait tellement, tant éloigné fut-il, que deux, voire trois fois, il
y paraissait diverses figures.
Au moyen d’un morceau de verre qu’il remuait entre ses
doigts, il attirait et faisait venir à soi tous les autres verres rangés sur le
bout de la table.
Quelques fois mesme, il devinait les pensées, comme
par exemple si l’on eut répandu grand nombre de dragées et pois sucrés sur une
table, il déclarait quel grain chacun en avait remarqué dans son esprit. Et si
quelqu’un hésitait en son choix, il n’oubliait pas de le dire… »
Delrio rajoute au Livre I, chapitre 4 : « Je
ne discourray pas de la paction qu’ont telles gens avec le Démon, ny de la
punition que mérite un crime tant énorme, puisque Dieu, par paroles expresses,
a défendu qu’on ne laissât vivre l’Enchanteur. »
Effectivement, un nommé César était souvent cité, en
cette fin du XVI ° siècle et début du XVII °, pour ses exploits de
devin et nécromancien.
Il était dangereux d’être magicien à cette époque, et
en 1628, Desbordes, un escamoteur et ventriloque, fut condamné au bûcher pour
avoir parlé à un pendu sur une potence.
Voilà.
C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.
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