Tony Dottino.
Récemment est paru en livre de
poche L’art et la science de se souvenir de tout qui est en fait le même livre que l’ouvrage en grand format Aventures au cœur de la mémoire (tous
les deux la traduction de Moonwalking
with Einstein).
Aventures au cœur de la mémoire est un livre référence dans le
monde de la mémoire. Il y est question de l’histoire de la mémoire et de la
mnémotechnie, de la naissance des Mémoriades, les Championnats du monde de
mémoire, en 1991, mais surtout de la manière dont un journaliste indépendant,
Joshua Foer, est devenu champion de mémoire des États-Unis en 2006 alors qu’il
ne savait même pas ce qu’était une technique de mémorisation un an auparavant !
Joshua Foer le présente ainsi: « Tony
Dottino prit place sur l'estrade pour son discours d'introduction. C'est lui
qui a fondé le championnat des États-Unis de mémorisation en 1997, et le dirige
depuis lors. Disciple de Tony Buzan, âgé de cinquante-huit ans, mince, cheveux
argentés et petite moustache, il gagne sa vie en conseillant des compagnies
comme IBM, British Airways et Con Edison (d'où l'improbable site d'accueil du
championnat) sur la façon d'améliorer la productivité de leurs employés grâce
aux techniques de mémorisation.
« Vous, mesdames et
messieurs, vous montrez aux gens de ce pays que l’entraînement de la mémoire n’est
pas une activités de geeks, déclara-t-il aux geeks rassemblés devant lui. Vous
êtes les modèles qu'un jour tout le monde imitera. Nous n'en sommes encore qu'à
l'enfance de cette nouvelle ère. Et c'est vous (il pointa les deux index en
direction du public), c'est vous qui en faites l'histoire ! » Je tournai le
dos, remis mes bouchons d'oreilles et fis un dernier tour dans mes palais. Je
vérifiai, suivant le conseil d'Ed, que toutes les fenêtres étaient ouvertes et
qu'un beau soleil de milieu de journée entrait dans chaque pièce, afin que mes
images soient aussi claires que possible.
Le panel des héros qui devaient «
faire l'histoire » du perfectionnement de la mémoire se composait de trois
douzaines d'athlètes mentaux venus de dix États différents — dont un pasteur
luthérien du Wisconsin, T. Michael Harty, et une demi-douzaine d'ados du
Dixième talentueux de Raemon Matthews. Il y avait aussi Paul Mellor, un
mnémoniste professionnel de Richmond, en Virginie, qui avait couru le marathon
dans chacun des cinquante États américains et qui avait formé un groupe de
policiers du New Jersey, la semaine précédant le championnat, à mémoriser rapidement
des numéros de plaques minéralogiques.
Les concurrents dont Dottino
avait prédit qu'ils étaient susceptibles de décrocher le titre, les gros
calibres de la mémoire, furent installés aux tables dans le fond de la salle.
Je me sentis flatté d'être compté parmi eux, même si c'était pour me voir attribuer
le dernier siège de la rangée. (J'avais discuté avec Dottino plusieurs fois au
cours de l'année et je l'avais tenu au courant de l'évolution de mes scores
d'entraînement ; il savait que j'avais une chance de l'emporter.) Parmi mes
voisins se trouvait un ingénieur informaticien âgé de trente ans, venu de San
Francisco, qui s'appelait Chester Santos mais portait le nom de guerre de « Ice
Man » — un pseudo qui collait mal avec son caractère plutôt timide et son
embonpoint. Il avait terminé à la troisième place en 2005. Je me doutais bien
qu'il ne m'aimait pas beaucoup.
Près d'un an plus tôt, Dottino m'avait transféré un e-mail que Chester lui avait envoyé après la publication dans Slate de mon article sur le championnat. « Ice Man » s'y plaignait que mon papier était « HORRIBLE » parce que je présentais Lukas et Ed comme des types « formidables » tandis que les concurrents américains passaient pour « des amateurs et des gros flemmards ». Que j'aie ensuite l'impudence de participer contre lui à la compétition après une seule année d'entraînement tenait de l'insulte suprême.
Près d'un an plus tôt, Dottino m'avait transféré un e-mail que Chester lui avait envoyé après la publication dans Slate de mon article sur le championnat. « Ice Man » s'y plaignait que mon papier était « HORRIBLE » parce que je présentais Lukas et Ed comme des types « formidables » tandis que les concurrents américains passaient pour « des amateurs et des gros flemmards ». Que j'aie ensuite l'impudence de participer contre lui à la compétition après une seule année d'entraînement tenait de l'insulte suprême.
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous !
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