Le livre en question
Je viens de lire un livre que j’ai
trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je
voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit
de « Je pense trop, comment canaliser ce mental envahissant » de Christel Petitcollin. L’auteur y décrit ce qu’elle appelle les surefficients, les gens qui pensent trop et qui ont une
pensée complexe arborescente. Cela les différencie de tout un chacun, de ceux que
l’auteur appelle les neurotypiques ou normo-pensants. Les surefficients souvent
ne se sentent pas reconnus par la société et vivent de graves crises
identitaires. D’une manière générale, ils sont idéalistes, ont à la fois un
besoin de connexion, de complexité, de cohérence et de sens. Leur problème principal est qu’ils peuvent
avoir des relations difficiles avec les autres.
Cet article est la suite de celui-ci.
Le troisième chapitre de la partie 3 s’intitule
« Restaurer son intégrité ». En voici le résumé.
Comment ressusciter son estime de soi pour un surefficient ?
1) Renoncer à la perfection
Dépassant la saine et plaisante
recherche d'excellence, les surefficients mentaux s'enferment souvent dans une
quête permanente et illusoire d'une perfection absolue. Exigeants et critiques,
ils se demandent une maîtrise totale de tous les paramètres. Avides de
précision et d'exactitude, ils ne veulent rien laisser au hasard. Le plus petit
détail peut, à leur avis, avoir une importance considérable. Comme ils sont
incapables de percevoir quand le point de baisse de rentabilité est atteint,
ils s'épuisent et perdent un temps considérable à fignoler inutilement. Les
surefficients mentaux sont également incapables de repérer le moment ou une
tâche doit être considérée comme terminée.
C'est pourquoi ils ne peuvent valider
aucune de leurs réussites. Alors, ils gardent au mieux un sentiment d'inachevé
à chacune de leurs actions, mais le plus souvent le goût amer de l'échec à
n'avoir pas atteint l'irréelle perfection qu'ils visaient. Bref, le
perfectionnisme est une stratégie d'auto-défaite. Le paradoxe du traitement du
perfectionnisme est que moins on s'en demande, plus on progresse. La hauteur de
la barre doit être revue à la baisse pour que les objectifs redeviennent
atteignables. Renoncez à la perfection pour restaurer votre estime de vous.
Acceptez-vous tel que vous êtes : parfait dans votre imperfection. Ainsi, vous
allez redécouvrir la confortable
modestie d'être banal et commencer à valider vos réussites.
2) Valider ses réussites sans restriction
Valider ses propres réussites est
indispensable pour renforcer et alimenter la confiance en soi. La confiance en
soi n'est jamais définitivement acquise et reste fragile même chez les gens qui
ont un fort amour pour eux-mêmes. Sans apports extérieurs réguliers, elle finit
par s'étioler et peut disparaître. On consolide et on entretient l'estime de
soi en validant régulièrement toutes ses réussites, petites ou grandes, sans
restriction. C'est-à-dire sans aucun « Oui, mais.. ». Ah, ce « oui, mais... » !
C'est un mécanisme aussi sournois que néfaste. Il peut donner l'impression de
nuancer son propos pour gagner en modestie. Quelle erreur. En fait, le « mais »
ne sert qu'à annuler ce qui vient d'être affirmé. Par exemple, si je vous dis :
« Vous êtes très sympathique, mais... » ou « J'aimerais bien rester, mais... »,
vous sentez avant même que je finisse ma phrase, que la suite sera à l'opposé
du début.
Par le même procédé, si vous dites : «
Mon dîner était réussi, mais... », vous neutralisez toute possibilité de
valider la qualité de ce dîner. Alors, dites simplement : «Mon dîner était
réussi. » Point. J'ai dit point ! Ah, je vous l'accorde, cela demande de
l'entraînement. La validation de ses réussites développe la capacité à agir, à
relever des défis, à surmonter des obstacles et à en sortir grandi et enrichi
d'un nouveau savoir-faire. Lorsqu'on sait valider ses réussites, on peut se
créer une base de succès encourageante, sur laquelle s'appuyer par la suite. Si
je me souviens avoir déjà su faire, je peux faire face et même relativiser
l'échec. Surtout, ne mettez plus de restrictions à vos bravos !
Dans un prochain article, je traiterai
des autres moyens de restaurer l’estime de soi pour un surefficient.
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.
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