Fritz Perls
Je viens de lire un livre que j’ai
trouvé à la fois passionnant, précis et instructif sur la création de la
Gestalt-thérapie. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de
ce blog. Il s’agit de « Ma
Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz
Perls.
Cet article est la suite de celui-ci
Voici le résumé de ce livre.
L'angoisse est la tension entre l'à-présent
et le plus-tard. Ce vide est habituellement comblé par des projets, des
prédictions, des espérances raisonnables, des assurances souscrites. Il est
rempli des répétitions de l'habitude. Cette inertie nous empêche d'avoir un
avenir et se cramponne à la monotonie. Pour la plupart des gens, l'avenir est
un vide stérile.
Venons-en maintenant à la forme
la plus fréquente de l'angoisse, le trac du comédien. Je penche à croire que
toute angoisse est cela. Si ce n'est le trac (c'est-à-dire en liaison avec le
fait de jouer sur scène), alors le phénomène en question est la crainte.
Ou alors l'angoisse est une
tentative pour surmonter la crainte du néant qui apparaît souvent sous la forme
de l'équation : néant = mort.
Quand on demandait à Schneider —
soldat blessé au cerveau de Gelb et Goldstein — d'accomplir une tâche
abstraite, il devenait profondément angoissé.
« Pourquoi ne pouvait-il pas dire
simplement qu'il ne pouvait ou ne voulait pas le faire ? »
Parce qu'il était impatient de
jouer le rôle qu'on lui demandait de jouer. Sans cette impatience, sans cette
excitation provoquée par la possibilité de jouer, l'angoisse n'aurait pas lieu
d'exister.
Nous faisons à présent la
jonction avec le second plan de ma théorie de la névrose, celui des rôles que
nous jouons. Dès que nous ne sommes pas sûrs de certains de nos rôles, il nous
vient de l’angoisse.
Nous faisons la jonction entre l’imagination
et le mot de Freud : penser c'est répéter. Nous répétons nos rôles, si
nous n'en sommes pas sûrs.
Et la jonction de tout cela avec
le fait que toute réalité est du présent et que dès que nous quittons la
position de contact avec le présent, où nous sommes en sécurité, et sautons en
imagination dans l'avenir, nous perdons le support de notre orientation.
Et la jonction entre
l'actualisation de soi et l'actualisation du concept de soi, une source
d'angoisse permanente.
Et la jonction avec la dynamique de
l'excitation, la transformation de l'excitation en émotions, en actions pour
faire face, est bloquée, stagnante. Il y a un débordement d'excitation.
Nous comprenons à présent le rôle
du tranquillisant dans la psychiatrie moderne. Avec la lobotomie, nous
supprimons la vie, l'imagination du patient ; et, avec le tranquillisant, nous
supprimons sa vitalité, qui s'est déréglée par suite d'une mauvaise distribution
de l'excitation.
Angoisse dérive du mot latin
angustia, passage étroit. L'excitation ne peut s'écouler librement à travers le
goulet d'étranglement qui conduit à la transformation. Le mot se rapporte aussi
au resserrement de la cage thoracique.
Nous arrivons ainsi à l'aspect
physiologique de l'anxiété. Le surplus d'excitation mobilisé a besoin
d'oxygène. Ainsi le cœur se met à battre plus vite pour en fournir davantage, parce
que, dans l'attente, nous retenons notre souffle.
Cela entraîne pour le cœur une
fatigue supplémentaire et c'est pour cela que le médecin conseille
ordinairement à ses patients cardiaques d'éviter la surexcitation.
La théorie de Freud sur
l'angoisse considérée comme un traumatisme de la naissance est une projection
dans le passé. La respiration est déréglée par l'angoisse. Le refoulement de la
libido, de l'agression, etc., est un blocage de l'excitation.
J'ai des films pour montrer que
tout trac disparaît dès que le patient se trouve en contact avec le présent et
cesse de se préoccuper du futur.
Ne pressez pas le fleuve, il
coule de lui-même.
Je commence à m'apercevoir que je
suis bien plus compliqué que je ne m'y attendais.
Je commence à me rendre compte
des difficultés énormes que je vais avoir pour terminer et même continuer ce
livre.
Voilà. C’est tout pour le moment comme
dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième
siècle. Amitiés à tous.
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