mardi 12 février 2019

Compte rendu de « La part d'ombre du chercheur de lumière » de Debbie Ford (septième partie, « Une vie digne d’être vécue, suite »).




Debbie Ford.


Beaucoup de chercheurs ont travaillé sur la partie de notre esprit qu’on peut appeler part d’ombre. Jean-Louis Bernard dans Les archives de l’insolite décrit l’ombre comme un moi caricatural, anarchique et brouillon, un mime, un domestique peu fidèle. Chez la majorité, l’ombre est inconsistante, mal centrée, un peu folle. C’est Debbie Ford qui a pour moi (bien que son livre La part d’ombre du chercheur de lumière soit difficile d’abord) le mieux abordé ce sujet important.


Cet article est la suite de celui-ci.

Une vie digne d’être vécue (suite)

Nous dépensons des milliards par année pour modifier notre corps, améliorer notre santé et nos relations personnelles, et pourtant la majorité d'entre nous demeurent insatisfaits à un niveau ou un autre de leur existence. Nous sommes constamment en état de manque à l'égard de quelque chose qui semble hors d'atteinte. À la source de cet état de manque, de ce sentiment de rêves inaccomplis, il y a la prétention   que nous sommes en route vers quelque chose, alors qu'en fait nous sommes bloqués dans le trafic. Comment pouvez-vous prétendre avoir un vrai désir, un but authentique, sans un plan pour le réaliser ? Sans l'engagement personnel d'accomplir tout ce qui est nécessaire pour l'atteindre, jamais votre objectif ne se concrétisera. Les psychologues appellent cela de la pensée magique. Nous nous mentons à nous-mêmes en pensant qu'un jour nous réaliserons nos rêves sans jamais prendre de mesures effectives. Certains passent leur temps à méditer sur leurs désirs. D'autres en parlent à leurs amis, ou s'adressent à des gurus ou se mettent à fréquenter les églises. Certaines personnes gaspillent leur argent en consultant des voyants ou des diseuses de bonne aventure. Et plusieurs vivent par procuration dans les films ou la télévision, pendant que leurs rêves restent en dormance.

Tout cela, ce ne sont que des manières d'éviter de faire face à la vérité. La prière sans action, ce n'est pas de la prière, c'est de la rêverie. Comment Dieu peut-il nous aider si nous ne nous aidons pas nous-mêmes ? J'ai déjà entendu une histoire à propos d'un homme extrêmement croyant. Il confiait souvent à ses amis que sa vie instable se replacerait d'elle-même, parce que Dieu prendrait soin de lui. Un jour, une énorme tempête entraîna une grosse inondation dans la ville où il habitait. Alors que les gens rassemblaient leurs effets pour s'enfuir, lui restait à la maison, sans bouger, persuadé que Dieu viendrait l'aider. L'eau commençait à s'infiltrer par les portes et les soupiraux. Un camion de pompiers passa par là, et des sauveteurs lui crièrent : « Venez, vous ne pouvez pas rester ici ! » « Non, leur répondit-il, Dieu viendra prendre soin de moi ! »

L'eau monta bientôt à hauteur de taille et les rues se transformèrent en rivières. Une embarcation de la garde côtière s'approcha de la maison de l'homme en question. L'équipage lui cria : « Venez vite nous rejoindre à la nage ! » « Non, répliqua-t-il, Dieu viendra prendre soin de moi. » La pluie continua à se déverser jusqu'à ce que toute sa maison soit inondée. Un hélicoptère survola l'endroit, et le pilote aperçut l'homme sur le toit, en train de prier. Abaissant l'échelle, le pilote lui dit, par haut-parleur : « Vous, en bas, attrapez l'échelle, on va vous conduire à l'abri ! » Encore une fois, il proclama avec conviction : « Dieu prendra soin de moi ! » Finalement, l'homme se noya. Arrivé aux portes du paradis, il ne s'était jamais senti aussi trahi : « Mon Dieu, dit-il, j'ai mis ma foi en Toi, et je T'ai prié pour que Tu me sauves. Tu m'avais dit que Tu prendrais toujours soin de moi et, là, quand j'ai vraiment eu besoin de Toi, Tu n'étais pas là. » « Qu'est-ce que tu veux dire, lui répliqua Dieu, je t'ai envoyé un camion de pompiers, un bateau et un hélicoptère. Qu'est-ce que tu veux de plus ? »

Il n'y a rien de mauvais dans la foi, ni dans la prière. Mais, à un certain moment, c'est à vous qu'il revient de passer à l'action. Prenez l'engagement personnel d'obtenir ce que vous voulez dans la vie et, ensuite, dressez un plan pour y arriver. Tout est là, qui vous attend, mais il ne faut pas croire que cela va vous tomber tout seul dans les bras. Si vous voulez savoir jusqu'à quel point vous êtes sérieux dans votre intention de changer votre vie, demandez-vous si vous avez un plan d'action. Si la réponse est négative, retournez voir si l'engagement que vous avez pris pour atteindre votre but est authentique. Un plan d'action doit être consigné par écrit. S'il est seulement dans votre esprit, il tiendra plus du rêve que du plan. Les plans échafaudés dans la tête finissent par se perdre ou s'oublier, ou être supplantés par la vie quotidienne. Dites-vous que vous avez plus de chance de réaliser vos objectifs si vous les avez transcrits sur papier et que vous les gardez à portée de main.

Sans un plan, nos désirs viennent nous tourmenter et nous laissent un sentiment de vide. Gandhi a déclaré un jour : « Je n'ai pas l'ombre d'un doute que n'importe quel être humain peut réaliser ce que j'ai fait, à condition qu'il investisse le même effort et cultive la même espérance et la même foi. Qu'est-ce que vaut la foi si elle ne se traduit pas en action ? » La plupart des souffrances que j'observe chez les gens proviennent du fait qu'ils n'ont pas réalisé leurs rêves. Ils passent leurs journées à penser qu'ils ne sont pas avec la bonne personne, ou qu'ils n'ont pas le travail qui leur convient ; et, quand je leur demande comment ils vont planifier leur action pour changer ces aspects de leur vie, ils me regardent comme si je voulais les faire marcher. Ils croient que, lorsqu'ils se seront finalement « repris en main », ils vont aisément concrétiser leurs désirs. Remettez en question ce genre de croyances.

Il est relativement facile de dresser un plan d'action. La partie la plus difficile de la démarche consiste à savoir prendre le temps nécessaire pour l'exécuter. Je vous suggère de prendre un objectif sur lequel vous travaillez — celui qui vous semble le plus à votre portée. Divisez-le ensuite en quatre volets. Un plan quotidien, un plan hebdomadaire, un plan mensuel et un plan annuel. Posez-vous alors les questions suivantes : « Qu'est-ce que je peux faire sur une base quotidienne pour réaliser mon but ? Qu'est-ce que je peux faire sur une base hebdomadaire pour réaliser mon but ? Qu'est-ce que je peux faire sur une base mensuelle pour réaliser mon but ? Qu'est-ce que je peux faire sur une base annuelle pour réaliser mon but ? » Faites un calendrier de différents projets qui vont vous rapprocher du résultat souhaité. Lorsque vous avez achevé votre plan, vous êtes alors en route pour réaliser vraiment vos rêves.


La suite au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons. Amitiés à tous.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire