Cet article est inspiré du livre « Savoir aimer en des temps difficiles, les trois combats » de Charles Rojzman et Nicole
Rothenbühler. Il est la suite de celui-ci.
L'amour existe et se manifeste
quand il n'y a pas de peurs entre les êtres humains. Au quotidien, des peurs
séparent les parents de leurs enfants. Elles peuvent être très discrètes ou
très présentes : peur de ne pas être de bons parents, peur que l'enfant tourne
mal et qu'il ne parvienne pas à se réaliser, peur de ses silences et des
mystères qui entourent certains de ses comportements, etc. L'amour permet à
l'enfant de se sentir accepté tel qu'il est, et c'est cette confiance qui va
lui permettre de s'ouvrir à la remise en question, aux critiques, et à exprimer
ses désaccords ou ses prises de conscience sans avoir à craindre sans cesse de
réveiller les peurs de ses parents. C'est cette acceptation qui va l'aider à
s'améliorer, à apprendre et à évoluer. S'il n'en reçoit pas suffisamment, il va
développer des peurs et de la haine de soi.
La famille est également inscrite
dans une société plus large, prise dans une histoire. Ce contexte plus général
influence la conscience des parents dans la relation qu'ils entretiennent avec
leurs enfants, mais il détermine également la reconnaissance des violences ou
de certaines formes de violences.
Dans le film Le Ruban blanc de Haneke, on voit bien comment l'éducation morale
de toute une époque ne tient pas du tout compte de la sensibilité des enfants
et comment cela les rend progressivement insensibles aux autres, menés par un
besoin de vengeance. Un environnement qui n'assure pas suffisamment la
satisfaction des besoins essentiels que sont l'amour, la valorisation
narcissique et la sécurité, mais qui transmet au contraire des peurs, des
angoisses, de la dépression, de la violence, et parfois même de la haine ne
prédispose pas à l'amour de soi et des autres.
Il ne suffit pas de dire que nous
avons été blessés et que ces blessures nous ont conduits à choisir des modes
d'expression de nous-mêmes plus ou moins destructeurs, plus ou moins violents.
Nous devons regarder en détail, et de façon plus concrète, ce qui a été blessé en
nous.
Tout être humain a besoin, pour conduire sa vie, du pouvoir d'agir,
autrement dit de puissance et d'autonomie, pour ne pas être entièrement soumis
aux désirs d'autres que lui-même. Tout
être humain a besoin de garder intacte sa confiance en soi, son amour de soi et
une confiance dans les autres qui lui permettra d'avancer sans trop de peurs
dans l'existence.
Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.
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