mercredi 11 janvier 2017

Compte rendu de « Gestalt thérapie » de Frederick Perls, Paul Goodman et Ralph Hefferline, deuxième partie, La compulsion à répéter.



Les quatre créateurs de la Gestalt thérapie

 

Osho nous dit : "Je peux parler indéfiniment car je n'ai pas d'enseignement."

 

Je vais aborder à présent une des méthodes les plus actuelles de psychothérapie, la Gestalt thérapie, à travers le livre de Frederick Perls, Paul Goodman et Ralph Hefferline, Gestalt thérapie.  Cet article fait suite à celui-ci.

La compulsion à répéter est définie par la Gestalt thérapie comme un comportement qui nous nuit soit psychologiquement, soit physiquement, mais que nous répétons quand même constamment de façon totalement irrationnelle. Cette compulsion est une névrose et le signe qu’une situation qui a été inachevée dans le passé reste inachevée dans le présent. La différence avec une situation saine, c’est que chaque fois que se produit une répétition saine, la tâche est achevée, l’équilibre est restauré et l’organisme s’est maintenu ou s’est développé en assimilant quelque chose de nouveau : il ne faut pas que ce beefsteak soit comme celui que j’ai mangé la semaine dernière (ce qui éveillerait le dégoût) mais, pour moi, c’est un steak (quelque chose que j’aime en général) et il dégage une odeur qui lui est propre et qui est nouvelle.

Mais la tension névrotique de la compulsion à répéter ne s’achève jamais. L’organisme qui ne s’est pas développé par assimilation ou par un succès prend alors exactement la même attitude pour refaire la même chose. Malheureusement, l’attitude que l’on s’est fixée dans notre compulsion à répéter, celle qui déjà a échoué antérieurement, est obligatoirement devenue encore plus inadaptée dans les nouvelles circonstances, de sorte que l’achèvement est de plus en plus improbable. Vous l’avez compris, c’est un cercle vicieux : ce n’est que lorsqu’il y a assimilation, achèvement d’une tâche matérielle ou psychologique, qu’on apprend quelque chose et qu’on est prêt à aborder une nouvelle situation. Ce qui n’a pas réussi à s’achever en revanche reste dans l’ignorance et hors du contact avec le réel et ainsi devient de plus en plus incomplet.

C’est ainsi que finit par paraître « infantile » le besoin présent d’une satisfaction présente. Ce n’est pas l’instinct ou le désir qui sont infantiles, qui ne sont plus appropriées quand on est adulte, ce sont nos conceptions nos images abstraites qui sont démodées, invraisemblables, inefficaces.

Un exemple : un enfant a envie qu’on lui donne des bonbons quand il est dans son jeune âge. Mais il est possible que, dans sa famille, pour différents raisons, on ne lui en donne pas (le bonbon peut être perçu de manière symbolique comme la reconnaissance des parents). Cette personne, devenue adulte, risque de toujours vouloir des bonbons (en fait la reconnaissance des autres) de manière permanente. Mais, s’il demande des bonbons constamment à ses collègues, ils ne lui en donneront bien sûr pas (car il est adulte) et en plus il sera ridicule. Il faut donc tirer un trait sur cette compulsion à répéter par un travail en Gestalt thérapie.

Un autre exemple classique : le désir d’être dorloté ne connaît comme langage et guide que l’image de la mère et cette image prend d’autant plus de clarté que le désir est de plus en plus frustré. Mais la mère n’est pas là et toute autre personne qui pourrait donner des caresses serait a priori décevante. La situation est inachevée et ne peut avoir lieu dans le présent. La représentation que l’on s’en fait est donc complètement démodée et inapte face à la réalité. Finalement, lorsque la perspective est sans espoir et la douleur trop intense, on essaie d’inhiber et de désensibiliser le complexe tout entier. Mais cela n’empêchera pas, au contraire, que la compulsion à répéter cette situation frustrante ne revienne par la suite fréquemment.

Voilà. C’est tout pour le moment. La suite sur la Gestalt au prochain numéro. Amitiés à tous.

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