Les quatre créateurs de la Gestalt thérapie
Osho nous dit : "Je peux parler indéfiniment car je n'ai pas d'enseignement."
Je vais aborder à présent une des
méthodes les plus actuelles de psychothérapie, la Gestalt thérapie, à travers
le livre de Frederick Perls, Paul Goodman
et Ralph Hefferline, Gestalt thérapie.
Cet article fait suite à celui-ci.
La compulsion à répéter est
définie par la Gestalt thérapie comme un comportement qui nous nuit soit
psychologiquement, soit physiquement, mais que nous répétons quand même
constamment de façon totalement irrationnelle. Cette compulsion est une névrose
et le signe qu’une situation qui a
été inachevée dans le passé reste inachevée dans le présent. La
différence avec une situation saine, c’est que chaque fois que se produit une
répétition saine, la tâche est achevée, l’équilibre est restauré et l’organisme
s’est maintenu ou s’est développé en
assimilant quelque chose de nouveau : il ne faut pas que ce
beefsteak soit comme celui que j’ai mangé la semaine dernière (ce qui
éveillerait le dégoût) mais, pour moi, c’est un steak (quelque chose que j’aime
en général) et il dégage une odeur qui
lui est propre et qui est nouvelle.
Mais la tension névrotique de la
compulsion à répéter ne s’achève jamais. L’organisme qui ne s’est pas développé
par assimilation ou par un succès prend alors exactement la même attitude pour
refaire la même chose. Malheureusement, l’attitude que l’on s’est fixée dans
notre compulsion à répéter, celle qui déjà a échoué antérieurement, est
obligatoirement devenue encore plus inadaptée dans les nouvelles circonstances,
de sorte que l’achèvement est de plus en plus improbable. Vous l’avez compris,
c’est un cercle vicieux : ce n’est que lorsqu’il y a assimilation, achèvement
d’une tâche matérielle ou psychologique, qu’on apprend quelque chose et qu’on
est prêt à aborder une nouvelle situation. Ce qui n’a pas réussi à s’achever en
revanche reste dans l’ignorance et hors du contact avec le réel et ainsi
devient de plus en plus incomplet.
C’est ainsi que finit par
paraître « infantile » le besoin présent d’une satisfaction présente.
Ce n’est pas l’instinct ou le désir qui sont infantiles, qui ne sont plus
appropriées quand on est adulte, ce sont nos conceptions nos images abstraites
qui sont démodées, invraisemblables, inefficaces.
Un exemple : un enfant a
envie qu’on lui donne des bonbons quand il est dans son jeune âge. Mais il est
possible que, dans sa famille, pour différents raisons, on ne lui en donne pas
(le bonbon peut être perçu de manière symbolique comme la reconnaissance des
parents). Cette personne, devenue adulte, risque de toujours vouloir des
bonbons (en fait la reconnaissance des autres) de manière permanente. Mais, s’il
demande des bonbons constamment à ses collègues, ils ne lui en donneront bien
sûr pas (car il est adulte) et en plus il sera ridicule. Il faut donc tirer un
trait sur cette compulsion à répéter par un travail en Gestalt thérapie.
Un autre exemple classique :
le désir d’être dorloté ne connaît comme langage et guide que l’image de la
mère et cette image prend d’autant plus de clarté que le désir est de plus en
plus frustré. Mais la mère n’est pas
là et toute autre personne qui pourrait donner des caresses serait a
priori décevante. La situation est inachevée et ne peut avoir lieu dans le
présent. La représentation que l’on s’en fait est donc complètement démodée et
inapte face à la réalité. Finalement, lorsque la perspective est sans espoir et
la douleur trop intense, on essaie d’inhiber et de désensibiliser le complexe
tout entier. Mais cela n’empêchera pas, au contraire, que la compulsion à
répéter cette situation frustrante ne revienne par la suite fréquemment.
Voilà. C’est tout pour le moment.
La suite sur la Gestalt au prochain numéro. Amitiés à tous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire