L'erreur.
Je viens de lire un livre que j’ai
trouvé à la fois passionnant, précis et instructif sur la création de la
Gestalt-thérapie. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de
ce blog. Il s’agit de « Ma Gestalt-thérapie, une
poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls.
Cet article est la suite de celui-ci .
Voici le résumé de ce livre.
Comment diable en sommes-nous arrivés là ?
Certes, il y avait au début un désir intense de rédemption et de salut. La
perception mystique, ésotérique, surnaturelle, extra-sensorielle semble
convenir à l’esprit des lieux. La
méditation par le yoga en vue de parvenir à un niveau supérieur d'existence
coïncide avec le désarroi de l'existence monotone. L'âme, marchandise
délaissée, semblait faire un retour sur le marché.
La beauté de tout cela, c'est que ceux
qui vinrent ici tentèrent sincèrement de parvenir au niveau non verbal de
l'existence, mais sans se rendre compte que la méditation, comme l'analyse, est un piège. Comme la psychanalyse, elle crée un déséquilibre, bien que de nature
opposée.
Ces deux déséquilibres peuvent être comparés avec le processus de la
défécation. Constipation et diarrhée sont deux types opposés d'expulsion qui
interfèrent l'un et l'autre avec la fonction optimale,
(+) opposé à (—). En psychiatrie, nous
avons les contraires de la stupeur catatonique (moins d'excitation) et de la
schizophrénie (plus d'excitation).
La méditation, qui vous laisse le cul
entre deux chaises, est une éducation qui me semble conduire vers la catatonie,
tandis que la technique psychanalytique de l'envol des idées favorise la pensée
schizophrénique.
J'ai fait l'expérience des deux, assis
dans la position du lotus dans la quiétude du Zendo, et allongé sur le divan à
cracher des flots de verbiage. Les deux
reposent maintenant sous leur pierre tombale, au fond de ma poubelle.
Je déteste utiliser et reconnaître le
mot « normal » pour désigner le point zéro de l'indifférence créatrice. On
s'en sert beaucoup trop souvent pour la moyenne et non pour le point de
fonctionnement optimal.
Au sujet de l'indifférence créatrice, je
déteste utiliser le mot « parfait ». Cela « sent » l'exploit et la louange.
J'adore utiliser et reconnaître le mot «
centre ». C'est le mille de la cible. Une cible que touche la flèche à tout
coup.
J'aime toutes les rencontres imparfaites de la cible et de la flèche qui
rate le mille et tape à gauche, à droite, en haut, en bas. J'aime toutes les
tentatives qui ratent de mille façons. Il n'y a qu'un centre à la cible et des
milliers de bonnes volontés.
Ami, ne soyez pas perfectionniste. Le perfectionnisme est une malédiction.
Il crée une surcharge. Car vous tremblez de peur de manquer la cible. Être parfait, c'est
laisser être.
Ami, n'ayez pas peur des erreurs. Les erreurs ne sont pas des péchés. Les
erreurs sont des façons de faire quelque chose de différent, quelque chose,
peut-être, de créateur et de nouveau.
Ami, ne regrettez pas vos erreurs, soyez
fiers d'elles. Vous avez eu le courage de donner quelque chose de vous-même.
Il faut des années pour être centré ;
des années encore pour comprendre maintenant,
et pour y être.
Jusque-là, prenez garde aux deux
extrêmes, perfectionnisme d'un côté et cure instantanée de l'autre, joie
immédiate, conscience sensorielle immédiate.
Prenez garde à quiconque se présente
pour vous aider. Ces gens sont comme des escrocs qui promettent quelque chose
pour rien. Ils vous gâtent et vous maintiennent dans la dépendance et
l'immaturité.
Voilà. C’est tout pour le moment comme
dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième
siècle. Amitiés à tous.
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