vendredi 7 décembre 2018

Compte rendu du livre « La thérapie adaptative » de Michel Lamy (dixième partie) (Comment rebondir en cas d’échec ? ).





Un autre ouvrage de développement personnel.


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « La thérapie adaptative »  de Michel Lamy. L’auteur y décrit une méthode pour progresser dans différents domaines de la vie, non pas en imitant les autres mais en devenant la meilleure version de soi-même.

Cet article est la suite de celui-ci. 

Comment faire de l'erreur une chance et transformer l'échec en votre meilleur allié pour réussir.

Introduction

L’échec frappe à toutes les portes. Il agit comme une véritable épine dans le pied. Certaines personnes cependant montrent plus de capacités à se relever en cas de déconvenue. D’autres parviennent même à se servir de l’échec comme d’un tremplin pour réussir encore mieux. C’est un fait : l’échec fait partie de notre apprentissage et de notre progression.

Michel Lamy aborde cette notion sous deux aspects :

I) L’échec à la loupe

II) La psychologie de l’échec

L’échec a plusieurs composantes. Une seule est objective : c’est le fait de manquer une cible visée. Les autres, toutes subjectives, dépendent de la psychologie et du ressenti de chacun.


I) L’échec à la loupe

Différents termes sont utilisés pour exprimer la notion d’échec, mais tous n’ont pas exactement la même signification. Ils se distinguent comme suit.

La faute s’allie à un manquement ou à un défaut par rapport à une norme. Par exemple, « Je t’appelle sans faute », « faute de frappe », « faute de goût » ...

L’erreur s’apparente à une maladresse par rapport à quelque chose qui est inscrit dans le fonctionnement de la société. Elle peut être temporaire ou prolongée dans le temps. Elle signifie aussi un mensonge ou une tricherie.
Par exemple « erreur de calcul », « être dans l’erreur », « erreur judiciaire » ...

L’échec fait référence à une situation ou à un état non souhaité, en tout cas à un insuccès : l’objectif a été manqué. C’est une situation temporaire ou durable. Il est ainsi possible de subir un échec à un instant T ou d’être « tenu en échec ».
Bien souvent, quand on parle d’échec, c’est en fait notre cerveau qui nous trompe. Il nous joue des tours, notamment dans le cas de perceptions erronées ou de biais cognitifs. Citons quelques exemples de biais cognitifs.

Premièrement, dans le cas de la pensée de groupe, une somme d’individus prend collectivement une décision qu’aucun d’entre eux n’aurait prise individuellement. Par exemple, en 1986, la navette Challenger décolle et explose 73 secondes plus tard. Le lancement avait été formellement déconseillé, voire interdit par la plupart des ingénieurs pris individuellement, et ce pour des raisons techniques. Pourtant, au moment de prendre la décision de décollage, alors que celui-ci a déjà été reporté à deux reprises, les ingénieurs décident conjointement de lancer la navette.

Deuxièmement, il s’agit du biais d’autocomplaisance. Il peut s’illustrer ainsi : « Je gagne parce que j’ai été bon ; je perds : ce n’est pas ma faute ». Tout le monde connaît ce biais d’autocomplaisance à un moment de sa vie.

Troisièmement, le biais d’autorité peut fausser notre manière de penser et nous amener à accepter des idées fausses, simplement parce qu’elles sont transmises par une personne ayant le « pouvoir ».

Nous ne sommes pas toujours responsables de ce qui nous arrive. Parfois, le contexte nous place dans une situation d’adversité et ce n’est pas de chance ! Toutefois, la plupart du temps, pour les échecs surmontables qui peuvent être vécus au quotidien, il est question de psychologie. L’important n’est pas la situation en elle-même, mais notre réaction face à elle.


II) La psychologie de l’échec

1.         Tous les échecs ne nous tuent pas

De fait, nous survivons à la plupart des échecs auxquels nous sommes confrontés. Certains peuvent prêter à sourire. Par exemple, une mésaventure de vacances peut être difficile à vivre sur le moment et se transformer en une anecdote inoubliable.

D’autres échecs mènent à la découverte et à l’innovation ; ils sont tout à fait surmontables. C’est le cas par exemple de l’athlète Dick Fosbury qui imagine de passer la barre de saut en hauteur sur le dos parce qu’il n’atteint pas son but avec la technique ventrale standard : le « fosbury-flop » est né !

2.         La spirale négative

Parfois, les échecs que nous connaissons nous apparaissent comme insurmontables. En fait, quand ils se présentent, nous ressentons certains éléments qui, successivement, nous entraînent dans une spirale négative. Il est important de connaître les sept éléments de la spirale négative pour pouvoir les repérer dans notre propre cas et réduire le temps que nous passons dans cette situation.

D’abord, l’échec remet en question qui nous sommes (1) : nous ne considérons pas seulement la situation, mais nous l’étendons à notre personne. De fait, nous nous sentons nuls. Par conséquent, nous n’avons pas tendance à nous ouvrir vers les autres (2) : l’échec nous isole. Nous avons alors tendance à globaliser notre propre situation négative :    le monde va mal, l’avenir est sombre !

Autrement dit, nous externalisons (3). Quelle en est la conséquence ? Face à une situation générale si « désespérée », nous baissons les bras (4). De plus en plus, nous évitons les défis et les challenges, qui risquent de nous amener à l’échec : l’échec nous fait fuir (5). Or, moins nous affrontons les situations, plus nous avons peur (6). Ce n’est donc pas échouer qui nous fait avoir peur, mais c’est avoir peur qui nous fait échouer. Finalement, nous sommes paralysés (7). Nous préférons chercher des excuses pour ne pas oser une action plutôt que tenter quelque chose.

De façon synthétique et en anglais, la spirale négative et ses sept éléments se résument par le mot FAILURE (échec) :

-           Fear (peur) :   l’échec nous conduit à la peur
-           Absolute  (absolu) :    l’échec est absolu
-           Irrelevant (hors sujet) :          l’échec est hors sujet
-           Lame (boiteux) :         il nous fait sentir bancal, boiteux
-           Universal :      l’échec est universel
-           Relentless (implacable):        l’échec est inexorable, implacable
-           Excuse :           l’échec nous fait trouver des excuses

Il est tout à fait humain de ressentir l’échec de cette façon. Il n’est donc pas question de culpabiliser. Cette grille de lecture vous permet cependant de vous situer face à une situation d’échec donnée. Avez-vous un niveau élevé ou non de perception des sept éléments de la spirale négative (peur, sentiment d’implacabilité, excuses pour ne plus agi, etc.) ?

Il est à noter que les personnes ayant réussi ne ressentent pas ces éléments durablement. Leur psychologie leur permet donc de dépasser une situation d’échec au lieu de rester coincées face à elle.

3.         L’attitude constructive face à l’échec

Il est aussi possible de percevoir l’échec de manière constructive. Comme la spirale négative, l’attitude constructive se compose de sept caractéristiques.

D’abord, nous ne sommes pas les échecs qui nous arrivent (1). Ils correspondent à une situation à un instant T et non à notre personne. L’échec est donc relatif. Par ailleurs, nous ne sommes pas toujours responsables de ce qui nous arrive (2). En revanche, nous sommes responsables de notre réaction (« L'important n'est pas ce qu'on a fait de moi, mais ce que je fais de ce qu'on a fait de moi » Jean-Paul Sartre). Il convient ensuite de considérer que la vie est une somme d’essais erreurs (3). Il est préférable de réessayer et de retenter les choses en les ajustant, au lieu de viser la perfection.

Par ailleurs, l’échec est une sorte de répétition (4) et un outil d’apprentissage. Quelle que soit la discipline (lire, compter, faire du vélo...), les essais ne fonctionnent pas toujours du premier coup. Ce n’est probablement pas une raison pour arrêter si le résultat nous tient à cœur. À ce titre, l’échec fait partie de l’apprentissage. L’échec est aussi un ingrédient de progression et d’évolution (5). Il peut nous permettre d’apprendre de nouveaux savoir-faire ou compétences, de découvrir de nouvelles relations et donc d’évoluer en tant qu’individu.

Si nous acceptons de le voir comme tel et d’en retirer une expérience, l’échec peut devenir une ressource utile (6).

James Dyson, fondateur des aspirateurs sans sac Dyson n’a-t-il pas eu besoin de 5 126 prototypes avant que le 5 127 ème ne fonctionne ? Loin de considérer cela comme un échec, il affirme avoir appris quelque chose de chacun des premiers essais, qui l’ont finalement conduit à la solution.
Enfin, l’échec fait partie de la réussite (7) (« Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme », Winston Churchill). Derrière une apparente défaite, il agit en fait comme un carburant : il nous permet de nous dépasser pour atteindre, voire dépasser un objectif si celui-ci a de l’importance pour nous.

De la même façon que la spirale négative, l’attitude constructive se résume par le mot FAILURE (échec) :

-           Fuel :   l’échec est un carburant
-           Adjustable :     l’échec est ajustable
-           Intimate :        la réaction est personnelle
-           Learning tool : l’échec est un outil d’apprentissage
-           Useful :           l’échec est une ressource utile
-           Relative :        l’échec est relatif
-           Evolution :       il fait partie de notre progression

Tel une pièce de monnaie, l’échec a donc deux facettes.

D’un côté, sept éléments nous tirent vers le bas dans une spirale négative. De l’autre, sept ingrédients de l’attitude constructive ont une utilité et nous amènent plus haut.


Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Amitiés à tous

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