Le livre d'Alexandre Thalmann.
Cet article est inspiré du livre « Responsable Oui ! Coupable Non ! » d’Alexandre Thalmann. Il est la suite de cet celui-ci.
Les sentiments de culpabilité
contaminent notre esprit et peuvent nous gâcher la vie alors qu’on ne sait pas toujours
pourquoi ils sont là. Lorsqu’on est en proie à ces sentiments, il faut
s’interroger sur leur nature, et faire le point sur ce qui est ou non de
l’ordre de la culpabilité.
I.1. Différencier les émotions des sentiments
On ne traite pas l’émotion de la
même manière que le sentiment. Un sentiment ne peut durer que parce que nous
l’alimentons, nous avons ainsi le choix de le faire cesser. Le sentiment peut
apparaître sans déclencheur précis.
Quant à l’émotion, c’est une
réaction passagère qui affecte le corps (rougeur, pâleur, le cœur bat vite, etc.)
et l’esprit. L’émotion ne dure qu’une dizaine de minutes et finit par céder le
pas au sentiment.
I.2. Distinguer la culpabilité de la honte
Il ne faut pas confondre honte et
culpabilité. Certaines situations génèrent de la honte, comme par exemple se
faire surprendre dans une situation délicate, perdre son emploi, recevoir des
allocations, ou encore avoir honte de ses origines, de sa religion, de sa
couleur de peau. La honte a toujours trait aux normes, « ce qui se fait ou ne
se fait pas ».
La culpabilité elle, n’est pas
liée aux normes, c’est une question de faute ressentie lorsqu’on enfreint une
règle, quand on occasionne un tort à autrui.
La culpabilité a donc une utilité
sociale très importante car elle permet à chacun de respecter les règles en
vigueur dans la société.
La honte, par anticipation, nous
invite à nous comporter au mieux.
I.3. Distinguer la culpabilité saine de la culpabilité morbide
Tous les types de culpabilité ne
sont pas équivalents. Il y a la culpabilité saine et la seconde morbide.
Elle est dite « saine »
lorsqu’elle a une utilité sociale et est le garant de ce bon équilibre social.
Elle nous permet de respecter les règles de la société dans laquelle nous
vivons.
On peut cependant continuer à
ressentir de la culpabilité alors que plus aucune faute n’a été commise. Les
fautes ont des natures différentes : religieuses, liées à des us et coutumes,
législatives. Parfois, il y a faute avérée mais pas de culpabilité ressentie,
comme par exemple « esquiver » un contrôle de sécurité ou entrer dans un
concert ou en discothèque sans payer. Il ne suffit donc pas de se convaincre
qu’il n’y a pas de faute pour se libérer de la culpabilité.
II. COMPRENDRE LES MECANISMES DE LA CULPABILISATION
II.1. Déterminer à qui
incombe la responsabilité des choix posés
Nous bénéficions tous du libre
arbitre. Cette liberté nous permet de faire des choix et cela nous amène à assumer
nos responsabilités. Lorsqu’il s’agit de déterminer à qui incombe la
responsabilité de nos émotions, un même déclencheur peut entraîner des
réactions différentes (toute cause amène la même conséquence, mais la cause
n’est pas le déclencheur). Nous sommes responsables de nos réactions
émotionnelles, c’est le cœur de l’intelligence émotionnelle.
Par contre, nous ne sommes pas
responsables des actes d’autrui, de ce qu’il dit, pense ou ressent. Si on en
ressent la moindre part de culpabilité provenant de l’action d’une tierce
personne, c’est la porte ouverte à la culpabilité morbide.
II.2. Comprendre l’auto-culpabilisation
Le sentiment de culpabilité est
une sorte de punition pour celui qui a nui à autrui. On se punit nous-mêmes,
parfois à répétition, et ce, contrairement à la vraie justice « sociale » qui
finit par nous acquitter. Ensuite, elle agit comme une sorte de bouclier, elle nous protège de quelque chose de pire
que la culpabilité : l’angoisse.
La culpabilité est toujours
associée au pouvoir qu’on croit avoir sur les choses. Pire encore, elle traduit
un sentiment de toute-puissance par rapport aux autres car elle nie le
libre-arbitre de l’autre.
III SE LIBERER DE LA CULPABILITE
III.1. Traverser la culpabilité
Il faut affronter la situation,
la formaliser, s’exprimer en toute franchise. Il faut accepter qu’il s’agisse
d’un sentiment qu’on doit vivre pour pouvoir s’en sortir. Mieux vaut vivre avec
que lutter contre.
III.2. Renoncer au pouvoir
Dès que je renonce, je laisse
l’autre prendre ses responsabilités. Exemple : penser que l’on vole du temps
aux autres en racontant sa vie et culpabiliser parce que autrui n’a pas osé se
dérober. Il est important de renoncer à ce pouvoir, donc de faire confiance aux
autres.
III.3.Prendre ses responsabilités et rejeter celles des autres
Dans les situations où je me sens
coupable, je vais me poser la question de la liberté que chacun a manifestée
lors de sa prise de décision.
III.4. Réparer et tourner la page
Si les sentiments de culpabilité
saine existent bien, réparer ou du moins s’excuser est nécessaire. Les
survivants de génocide ont besoin que le responsable assume, ils ont besoin
d’être reconnus en tant que victimes.
S’excuser est en effet une façon
de dire « J’ai pris conscience que ce que j’ai fait était mal, que j’en suis responsable
et que je n’aurais pas dû le faire ». S’il est possible de réparer, il faut le
faire.
Cette situation nous invite à
régler des affaires inachevées. La culpabilité saine, nous l’avons déjà dit,
est donc utile. Excusez-vous et réparez.
Les sentiments de culpabilité
morbide sont eux destructeurs et inutiles. La clé pour s’en débarrasser est de revoir
sa part de responsabilité.
Voilà. C'est tout pour le moment. Amitiés à tous !
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