Le livre qui a inspiré cet article.
Cet article est la suite de celui-ci . Il est
inspiré par le livre « Le sentiment de culpabilité, dix étapes pour s’en libérer ».
La culpabilité, c’est le sentiment d’être coupable,
fautif, d’avoir fait quelque chose de mal. Se culpabiliser, c’est se blâmer, se
condamner pour quelque chose. La culpabilité
est toujours vécue face aux autres, face au jugement des autres.
La honte, c’est le
sentiment d’être contraire à la dignité, à l’honneur. Nous pouvons avoir honte de ce que nous
pensons, faisons, disons, ressentons ou croyons être. La honte est vécue avec
soi-même. Elle représente la peur que ce que nous faisons ou ce que nous sommes
nuit à notre image personnelle, à notre personnalité.
La grande majorité du temps, lorsque nous avons honte, nous nous sentons aussi coupables. Par contre, on peut se
sentir coupable sans avoir honte.
Un bon moyen pour déceler la subtile différence entre la honte et la culpabilité
est de vérifier si on fait tout pour cacher notre comportement ou
notre attitude ou si on voudrait se cacher.
Prenons l’exemple d’une femme qui se
croit trop grosse et qui veut perdre du poids. Elle se met régulièrement au
régime, mais ne persiste jamais bien longtemps. Quand elle mange ou boit
au-delà de ses besoins, elle se dit ou dit aux autres qu’elle s’en veut de ne
pas avoir assez de volonté et qu’elle a encore fait des excès. Elle croit que
manger au point d’être trop grosse est mal et elle est convaincue que les
autres croient la même chose. Elle exprime sa culpabilité parce qu'elle est
capable de le faire et d’en parler devant d’autres personnes.
Un jour, alors qu’elle est au régime, elle pique une bouchée de dessert
dans l’assiette de son mari en faisant la remarque qu’elle est en train de
tricher sur sa promesse, mais que ça n’arrivera plus. Vous conviendrez que,
lorsqu’on dit qu’on triche, c’est qu’on se sent coupable. Par contre, si elle
mangeait en cachette et faisait tout pour que les autres ne se rendent pas
compte de ses excès, cela indiquerait qu’elle se sent honteuse et qu’elle se
culpabilise.
La honte est plus nuisible que la culpabilité puisqu’elle provoque
habituellement du déni. Les gens honteux sont donc moins conscients. La plupart
d’entre nous avons de la difficulté à être conscient des moments où nous nous
sentons coupables, alors imaginez à quel point nous ne sommes pas conscients de
ce dont nous avons honte.
Ça me fait penser à un événement qui est arrivé lors d’un souper alors
que j’étais en croisière. Nous étions huit personnes autour de la table. Une
dame a annoncé aux autres qu’elle venait de prendre la décision de ne plus
manger de sucre ou de dessert. Voyant qu’elle était mince, je me suis dit que
sa motivation n’était certainement pas de maigrir. Je lui ai donc demandé si
elle prenait cette décision pour une raison de santé ou parce qu’elle se
sentait coupable quand elle mangeait du sucre.
Vous auriez dû voir sa réaction. « Moi coupable? », dit-elle d’un ton
froissé. « Ça fait des années que je ne me sens plus coupable. Rendue à mon
âge, je me permets ce que je veux ! » De toute évidence, elle faisait du déni.
Je m’apprêtais à changer de sujet quand elle m’a demandé si je me sentais
parfois coupable, surtout par rapport à mon enseignement. Je lui ai répondu que
oui et lui ai donné quelques exemples. Tout le monde a été surpris par mes
exemples de culpabilité. Ils croyaient qu’on ne se sent coupable que si on agit
de façon frauduleuse ou lorsqu’on fait du mal à quelqu’un d’autre
volontairement. Toutes ces personnes étaient inconscientes des innombrables
petits incidents où elles se sentent coupables.
Nous pouvons aussi avoir honte d’un proche. Cela indique que nous avons
peur pour notre image ou notre réputation et non pour l’autre personne.
Certains vont tout faire pour que leurs amis ou connaissances n’apprennent pas
trop de choses (considérées honteuses) sur leurs proches. À titre d’exemple,
une amie m’a avoué un jour que son frère n’était pas décédé d’une crise
cardiaque, mais qu’il s’était plutôt suicidé. Elle m’avait fait promettre de
n’en parler à personne et m’avait mentionné que j’étais la seule à qui elle
l’avait dit. Voilà un exemple de honte. Combien de jeunes n’invitent pas leurs
amis à la maison parce qu’ils ont honte de leurs parents ou de leur pauvreté ?
On peut avoir honte de l’apparence physique de
quelqu’un, de son comportement étrange, du fait qu’il prend de la drogue ou
qu’il est allé en prison. On peut avoir honte de ne pas avoir de diplômes, d’être
endetté, d’avoir grossi, etc. Un homme m’a confié un jour qu’il avait fait
semblant d’aller travailler pendant plus de trois mois après avoir perdu son
poste dans une grande entreprise suite à une fusion. Il était incapable de
l’avouer à sa femme, ses enfants et tous ses proches. Il a donc menti tout le
temps qu’il recevait son indemnité de départ. Pouvez-vous imaginer le désarroi
de cet homme ?
Et vous, quel est votre degré de honte ? Pour le découvrir, je vous suggère
de rédiger une liste de ce que vous cachez aux autres, que ce soit au niveau de
vos pensées, de vos désirs, de ce que vous ressentez ou de vos actions.
Voici quelques
moyens pour gérer votre honte et donc
lutter contre votre sentiment de culpabilité :
1) Comme le contraire de la honte est
la fierté, je vous invite à faire une liste
de tout ce dont vous êtes fier ou vous avez été fier face à vous-même.
Faites-vous des compliments, ce qui développera davantage votre estime et votre
amour de vous-même. Peu à peu, vous arriverez à reconnaître la personne
spéciale que vous êtes.
2) Quand vous vous rendez compte que vous vivez de la honte, prenez une
bonne respiration et osez prendre le
risque d’en parler à quelques proches. Après
tout, le risque n’est pas si grand : vous ne tomberez pas malade et vous ne
mourrez pas. De plus, ceux à qui vous vous confierez seront peut-être très
heureux de votre partage et vous admireront d’avoir eu le courage de parler de
ce genre de situation. Ils comprendront probablement que vous révélez ainsi
vous a demandé de la force et de la détermination.
3) Rappelez-vous que toutes les
culpabilités et les hontes que vous vivez ne sont que la création de votre ego
qui se base sur la notion du bien et du mal. En laissant toutes les croyances de votre ego décider pour vous, vous
êtes perdant car cela vous empêche d’être dans votre cœur et de découvrir vos
vrais besoins.
4) Surtout, ne vous sentez pas coupable ou
n’ayez pas honte d’avoir honte. Nous vivons tous de la honte à l’occasion.
Voilà. C’est
tout pour le moment. Amitiés à tous.
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