dimanche 1 septembre 2019

Comment lutter contre le sentiment de culpabilité ?



Le livre qui a inspiré cet article.

Cet article est la suite de celui-ci . Il est inspiré par le livre « Le sentiment de culpabilité, dix étapes pour s’en libérer ».   
La culpabilité, c’est le sentiment d’être coupable, fautif, d’avoir fait quelque chose de mal. Se culpabiliser, c’est se blâmer, se condamner pour quelque chose. La culpabilité est toujours vécue face aux autres, face au jugement des autres.
La honte, c’est le sentiment d’être contraire à la dignité, à l’honneur. Nous pouvons avoir honte de ce que nous pensons, faisons, disons, ressentons ou croyons être. La honte est vécue avec soi-même. Elle représente la peur que ce que nous faisons ou ce que nous sommes nuit à notre image personnelle, à notre personnalité.
La grande majorité du temps, lorsque nous avons honte, nous nous sentons aussi coupables. Par contre, on peut se sentir coupable sans avoir honte.
Un bon moyen pour déceler la subtile différence entre la honte et la culpabilité est de vérifier si on fait tout pour cacher notre comportement ou notre attitude ou si on voudrait se cacher.
Prenons l’exemple d’une femme qui se croit trop grosse et qui veut perdre du poids. Elle se met régulièrement au régime, mais ne persiste jamais bien longtemps. Quand elle mange ou boit au-delà de ses besoins, elle se dit ou dit aux autres qu’elle s’en veut de ne pas avoir assez de volonté et qu’elle a encore fait des excès. Elle croit que manger au point d’être trop grosse est mal et elle est convaincue que les autres croient la même chose. Elle exprime sa culpabilité parce qu'elle est capable de le faire et d’en parler devant d’autres personnes.
Un jour, alors qu’elle est au régime, elle pique une bouchée de dessert dans l’assiette de son mari en faisant la remarque qu’elle est en train de tricher sur sa promesse, mais que ça n’arrivera plus. Vous conviendrez que, lorsqu’on dit qu’on triche, c’est qu’on se sent coupable. Par contre, si elle mangeait en cachette et faisait tout pour que les autres ne se rendent pas compte de ses excès, cela indiquerait qu’elle se sent honteuse et qu’elle se culpabilise.
La honte est plus nuisible que la culpabilité puisqu’elle provoque habituellement du déni. Les gens honteux sont donc moins conscients. La plupart d’entre nous avons de la difficulté à être conscient des moments où nous nous sentons coupables, alors imaginez à quel point nous ne sommes pas conscients de ce dont nous avons honte.
Ça me fait penser à un événement qui est arrivé lors d’un souper alors que j’étais en croisière. Nous étions huit personnes autour de la table. Une dame a annoncé aux autres qu’elle venait de prendre la décision de ne plus manger de sucre ou de dessert. Voyant qu’elle était mince, je me suis dit que sa motivation n’était certainement pas de maigrir. Je lui ai donc demandé si elle prenait cette décision pour une raison de santé ou parce qu’elle se sentait coupable quand elle mangeait du sucre.
Vous auriez dû voir sa réaction. « Moi coupable? », dit-elle d’un ton froissé. « Ça fait des années que je ne me sens plus coupable. Rendue à mon âge, je me permets ce que je veux ! » De toute évidence, elle faisait du déni. Je m’apprêtais à changer de sujet quand elle m’a demandé si je me sentais parfois coupable, surtout par rapport à mon enseignement. Je lui ai répondu que oui et lui ai donné quelques exemples. Tout le monde a été surpris par mes exemples de culpabilité. Ils croyaient qu’on ne se sent coupable que si on agit de façon frauduleuse ou lorsqu’on fait du mal à quelqu’un d’autre volontairement. Toutes ces personnes étaient inconscientes des innombrables petits incidents où elles se sentent coupables.
Nous pouvons aussi avoir honte d’un proche. Cela indique que nous avons peur pour notre image ou notre réputation et non pour l’autre personne. Certains vont tout faire pour que leurs amis ou connaissances n’apprennent pas trop de choses (considérées honteuses) sur leurs proches. À titre d’exemple, une amie m’a avoué un jour que son frère n’était pas décédé d’une crise cardiaque, mais qu’il s’était plutôt suicidé. Elle m’avait fait promettre de n’en parler à personne et m’avait mentionné que j’étais la seule à qui elle l’avait dit. Voilà un exemple de honte. Combien de jeunes n’invitent pas leurs amis à la maison parce qu’ils ont honte de leurs parents ou de leur pauvreté ?
On peut avoir honte de l’apparence physique de quelqu’un, de son comportement étrange, du fait qu’il prend de la drogue ou qu’il est allé en prison. On peut avoir honte de ne pas avoir de diplômes, d’être endetté, d’avoir grossi, etc. Un homme m’a confié un jour qu’il avait fait semblant d’aller travailler pendant plus de trois mois après avoir perdu son poste dans une grande entreprise suite à une fusion. Il était incapable de l’avouer à sa femme, ses enfants et tous ses proches. Il a donc menti tout le temps qu’il recevait son indemnité de départ. Pouvez-vous imaginer le désarroi de cet homme ?
Et vous, quel est votre degré de honte ? Pour le découvrir, je vous suggère de rédiger une liste de ce que vous cachez aux autres, que ce soit au niveau de vos pensées, de vos désirs, de ce que vous ressentez ou de vos actions.
Voici quelques moyens pour gérer votre honte et donc lutter contre votre sentiment de culpabilité :
1) Comme le contraire de la honte est la fierté, je vous invite à faire une liste de tout ce dont vous êtes fier ou vous avez été fier face à vous-même. Faites-vous des compliments, ce qui développera davantage votre estime et votre amour de vous-même. Peu à peu, vous arriverez à reconnaître la personne spéciale que vous êtes.
2) Quand vous vous rendez compte que vous vivez de la honte, prenez une bonne respiration et osez prendre le risque d’en parler à quelques proches. Après tout, le risque n’est pas si grand : vous ne tomberez pas malade et vous ne mourrez pas. De plus, ceux à qui vous vous confierez seront peut-être très heureux de votre partage et vous admireront d’avoir eu le courage de parler de ce genre de situation. Ils comprendront probablement que vous révélez ainsi vous a demandé de la force et de la détermination.
3) Rappelez-vous que toutes les culpabilités et les hontes que vous vivez ne sont que la création de votre ego qui se base sur la notion du bien et du mal. En laissant toutes les croyances de votre ego décider pour vous, vous êtes perdant car cela vous empêche d’être dans votre cœur et de découvrir vos vrais besoins.
4) Surtout, ne vous sentez pas coupable ou n’ayez pas honte d’avoir honte. Nous vivons tous de la honte à l’occasion.
Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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