mercredi 21 décembre 2016

« N’être qu’une présence » dans le chapitre « Prendre conscience, une attitude mentale » de « Méditer jour après jour » de Christophe André (troisième partie).




Le tableau de Georges de La Tour

 
D’abord, on tombe en émerveillement devant le tableau de Georges de La Tour, La Madeleine pénitente, mélange d’obscurité et d’une lumière vive sur le personnage de Marie-Madeleine, lumière qui émane d’une chandelle dédoublée dans un miroir. 

Pour Christophe André, c’est un incroyable tableau sonore, mais ce qui résonne dans celui-ci, c’est le silence, comme dans la plupart des tableaux de La Tour. Aucune parole, aucun mouvement, aucun bruit, ni dans cette pièce, ni alentour ; nous sommes au plus profond de la nuit. Un seul dialogue, celui de l’ombre et de la lumière, de la flamme et de son reflet dans un miroir. La chandelle comme métaphore de la fragilité de toute vie humaine. Le reflet comme conscience de cette fragilité. Tous deux, chandelle et reflet, entouré de ténèbres. Si l’on pince la flamme entre les doigts, ténèbres partout…

Le reflet de Marie-Madeleine, tel qu’il est décrit par Christophe André, m’a fait penser presque immédiatement à un passage d’Osho dans Aimer vivre avec la métaphore du miroir : le véritable homme de compréhension agit intensément en puisant sa pensée dans sa conscience de l’instant, il est comme un miroir. L’homme ordinaire, l’homme inconscient n’est pas comme un miroir, il est comme une pellicule photographique. Quelle est la différence entre un miroir et une pellicule ? Une pellicule, une fois exposée, devient inutile. Elle reçoit les impressions, elle porte l’image. Mais, souvenez-en, l’image n’est pas la réalité (comme la carte n’est pas le territoire en PNL), la réalité continue d’évoluer. Vous pouvez aller dans un jardin et photographier un rosier. Demain, l’image sera la même, après-demain aussi. Mais si vous retournez voir le rosier bien plus tard, il ne sera plus pareil. Les anciennes roses auront disparu, de nouvelles seront apparues. Il se sera passé mille et une choses.

Si donc notre esprit est comme une pellicule, il risque de ne pas voir les mille et une choses qui adviennent constamment dans le monde et de rester sur des conceptions anciennes soit de celui-ci, soit de sa propre vie, soit de son être. 

« Une photographie est une chose morte » nous dit Osho. Je continuerai à développer cette idée dans un prochain article. Amitiés à tous.