Je n’avais jamais lu une distinction
aussi nette, aussi précise, aussi exacte des différentes sortes de magies que
dans le livre Les enseignements Qabalistiques de l’ordre hermétique de la Golden Dawn, la pratique du Pilier du Milieu de Denis Labouré.
Les origines de la magie occidentale
Le terme "magie" n'est
guère satisfaisant, car il recouvre trop de significations différentes.
Il existe la magie de
l'illusionniste qui tire des lapins d'un haut-de-forme et découpe à la scie des
jeunes femmes.
La magie des anthropologues
apparaît comme un mélange de superstitions naïves, de rites primitifs de
fertilité et de survivances folkloriques.
Il existe la « magie
naturelle », qui met en jeu les forces subtiles de la nature. Le mage
possède leur nom, connaît les charmes, applique ses formules pour obtenir des
résultats matériels. Cette sorte de magie est une physique transcendantale, à
l'origine de la « magie des campagnes ». Le mage est lié aux vertus
particulières de ses objets, aux rites de son grimoire, tout comme le physicien
l'est à celles de ses appareils de contrôle et des formules de son codex. Cette
magie est considérée blanche ou noire selon l'objectif que se fixe l'opérateur
en préparant son expérience.
Enfin, la magie spirituelle des
Ordres Initiatiques occidentaux est un système de développement complexe dont
les origines ne sont à rechercher ni sur une scène de music-hall ni dans le
folklore populaire, mais dans une chimie intellectuelle qui avait établi son
principal laboratoire à Alexandrie. Les Livres
Hermétiques, la théurgie des néoplatoniciens et les enseignements des
gnostiques en furent les principaux ingrédients. Bien des siècles plus tard, à
la Renaissance, des éléments de Qabale viendront se fondre dans ce courant.
Hermétisme
Les textes littéraires dont la
collection est dénommée Hermetica se
présentent le plus souvent (comme la plupart des écrits tantriques) sous la
forme de dialogues didactiques entre dieux et déesses.
La
figure centrale de ces dialogues est toujours Hermès Trismégiste (le « Trois
fois très Grand Hermès »), manifestation particulière d'une déité grecque,
qui, quatre siècles avant notre ère au plus tard, fut assimilée à Thoth, le
dieu égyptien de l'écriture, de la sagesse et de la magie. Les autres
personnages qui apparaissent dans ces dialogues sont Imhotep, un médecin
égyptien porté au rang des dieux, Isis, la déesse voilée des Mystères, et Tat,
autre incarnation de Thoth. La révélation hermétique survient au centre d'un
univers, plus symbolique que géographique, incarné par la terre d'Égypte,
décrite dans le Corpus Hermeticum
comme cœur de la Création.