Imperfection
J’ai déjà évoqué dans ce blog
deux types de méthodes psychologiques récentes, les thérapies comportementales et cognitives et la programmation neuro linguistique. Je vais aborder à présent une des méthodes les
plus actuelles, la Gestalt-thérapie, à travers le livre de Gonzague Masquelier,
Vouloir sa vie, la Gestalt-thérapie aujourd’hui.
Les cinq pressions principales
définies par les existentialistes sont 1) la finitude, 2) la solitude, 3) la
responsabilité, 4) l’imperfection et 5) la quête de sens. Pour chacun de ces
thèmes je vais aborder les manifestations psychiques qu’il engendre et comment
la Gestalt-thérapie peut nous aider à trouver nos propres réponses.
4) L’imperfection
Cette pression existentielle est
cousine d’une autre, la responsabilité : chaque être est responsable de
ses actes car il est libre ; donc il souffre du décalage entre ses désirs
et leur réalisation, entre l’image qu’il voudrait donner et avoir de lui et ce
que lui renvoie son quotidien. Bref, il est un être limité.
A l’image du verre à moitié vide
ou à moitié plein, selon l’optimisme ou le pessimisme du moment, il peut soit
ressentir une contrainte existentielle d’imperfection, qui le bloque et le
désespère, ou une pression vers le progrès qui le stimule et lui et lui donne
le goût de chercher, d’étudier, d’améliorer ses actes ou ses relations
affectives par exemple.
Pour fuir cette limitation, les
stratégies sont nombreuses :
a) L’un peut partir dans la
mégalomanie, le sentiment d’appartenir à une race supérieure, de ne pas être
compris par les autres.
b) L’autre peut ne rien
entreprendre, de peur de se heurter à un échec, et soit partir dans la rêverie
où tout est possible, soit tomber dans la dépression où le fait de ne rien
faire lui provoque une rumination de tous ses prétendus malheurs passés et présents.
c) Certains, et c’est la
stratégie la fréquente, cherchent un bouc émissaire : ils trouvent alors un
coupable responsable de leurs propres difficultés et de leurs limites (soit
dans le passé, soit dans le présent). Trouver un coupable leur permet de donner
une excuse à leur imperfection et un sens à leur angoisse (alors que l’imperfection
vient simplement de notre nature humaine).
En Gestalt-thérapie, on cherche à
redynamiser la personne par rapport à ses choix fondamentaux : « De
quoi as-tu besoin réellement ? Que décides-tu pour y arriver ? »
Le thérapeute peut avoir deux postures différentes suivant les cas : 1)
aider son client à assumer ses limites si elles semblent adéquates, 2) encourager
celui-ci à repousser ses limites si elles sont étriquées ou stériles.
Voilà. C’est tout pour le moment.
La suite au prochain numéro. Amitiés à tous.