jeudi 22 juin 2017

Le chapelet, compte rendu du livre « Chaos, l’apparence du hasard » de Martin Joyal, Vue d’ensemble des systèmes (1) (seizième partie).


Le système le plus connu, le système Si Stebbins.


Pour moi, un des livres qui décrit au mieux les possibilités des chapelets d’une façon analytique est l’ouvrage d’un prestidigitateur de langue anglaise Martin Joyal, Chaos, l’apparence du hasard paru en France en 2010 (il est sorti en anglais sous le titre The Six-Hour Memorized Deck en 1997).

D’abord pour distinguer les différents chapelets existants, l’auteur nous propose une terminologie précise. Il les divise en « arrangements » (traités dans le chapitre 2), « systèmes » (présentés dans le chapitre 3) et « jeux mémorisés » (dont le chapitre 4 donne une vue d’ensemble : neuf jeux vus en détail qui correspondent à ce que nous appelons les jeux apériodiques).

Je ne vais pas vous décrire la suite des arrangements décrits par Martin Joyal : les arrangements utilisés pour les révélations, les arrangements pour dénombrements et épellations, les arrangements pour histoire contée, les arrangements pour démonstration de jeu d’argent, les arrangements pour réussite, etc. C’est à vous d’acheter le livre qui est remarquable et passionnant.

Aujourd’hui, je vais vous présenter les « systèmes » étudiés dans le chapitre 3 du livre.

VUE D’ENSEMBLE DES SYSTÈMES

Au fil des années, de nombreux systèmes ont été développés. Quelques-uns sont plus connus que d’autres. Certains sont faciles à apprendre et à utiliser. D’autres demandent beaucoup de travail. Mais aucun ne peut rivaliser avec un jeu mémorisé et ses nombreuses possibilités.

LES CATÉGORIES DE SYSTÈMES

Il existe deux catégories de systèmes :

·              Les systèmes séquentiels.

·              Les systèmes ordonnés.

Tout système est dans une ou deux de ces catégories. Comme vous le verrez, un système séquentiel peut présenter quelques-unes des caractéristiques d'un système ordonné, et vice versa. Cet article étudie les caractéristiques des systèmes séquentiels.

LES CARACTÉRISTIQUES DES SYSTÈMES SÉQUENTIELS

Ces systèmes sont basés sur une suite logique. Les cartes sont ordonnées en fonction des cartes qui les précédent. Autrement dit, chaque carte dans l'arrangement détermine celle qui la suit. L'ordre est régi par un processus qui est soit mathématique, soit mnémotechnique.

Dans un processus mathématique, un ensemble de fonctions mathématiques et logiques est utilisé pour déterminer la prochaine carte dans la séquence. Dans un processus mnémotechnique, une phrase apprise par cœur est utilisée. Les valeurs des cartes suivent alors un ordre correspondant aux mots et aux syllabes d'une phrase mémorisée. Chaque syllabe de la phrase mémorisée indique au magicien la valeur des cartes. D'autre part, les familles suivent un ordre prédéterminé, par exemple : trèfle, cœur, pique, carreau.

Les caractéristiques que l'on peut trouver dans un système séquentiel sont les suivantes :

1.            Jeu complet

L'arrangement est constitué des cinquante-deux cartes et le processus s'applique à toutes les cartes.

2.            Complexité du processus

Quand le processus est basé sur des formules mathématiques, le nombre de formules régissant l'ordre des cartes devra être petit. De plus, les calculs nécessaires devront être simples et ne pas distraire l'attention. Le magicien peut ainsi se concentrer sur la présentation du tour et non pas sur son mécanisme. Bien sûr, la simplicité des calculs dépend de chaque individu. Ce qui peut être simple pour l'un peut être complexe et fastidieux pour l'autre.

Quand le processus est mnémotechnique, la phrase doit être facile à mémoriser.

3.            Intégrité conservée par les coupes

Cette caractéristique est présente chaque fois que le montage est cyclique. Ainsi, le jeu peut être coupé et recoupé, aussi souvent que désiré, sans invalider le fonctionnement du processus.

4.            Séquence avant

En connaissant l'identité d'une carte vous pouvez identifier la suivante, en appliquant le processus.

5.            Séquence arrière

En connaissant l'identité d'une carte vous pouvez identifier la précédente, en appliquant le processus.

6.            Montage cyclique

Le montage consiste en une ou plusieurs séries de cartes. S'il n'y qu'une série, vous pouvez appliquer le processus de la dernière carte de l'arrangement à la première. S'il y a plusieurs séries, vous appliquez le processus de la dernière carte d'une série à la première carte de la série suivante.

7.            Faces visibles

Les cartes, faces visibles, peuvent être tranquillement étalées dans les mains ou sur la table sans que les spectateurs ne soupçonnent un arrangement. Dans certains cas, l'étalage sera régulier, toutes les faces sont montrées. Dans d'autres cas, l'étalage sera irrégulier, certaines faces restant cachées.

8.            Ordre apparemment aléatoire

Les cartes ne semblent pas avoir d'ordre apparent. Donc, le jeu peut être examiné très attentivement sans risque de détecter un montage. Ceci est vrai lorsqu'il n'y a aucune répétition de couleur, de famille, ou d'ordre des valeurs.

9.            Assemblage mécanique

Certaines techniques vous permettent de mettre les cartes en ordre à partir d'un jeu neuf juste déballé, sans avoir à les placer une par une. Cela peut être fait, par exemple, par des mélanges faro.

La prochaine fois, je parlerai des systèmes ordonnés.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.