Le système le plus connu, le système Si Stebbins.
Pour moi, un des livres qui
décrit au mieux les possibilités des chapelets d’une façon analytique est
l’ouvrage d’un prestidigitateur de langue anglaise Martin Joyal, Chaos, l’apparence du hasard paru en
France en 2010 (il est sorti en anglais sous le titre The Six-Hour Memorized Deck en 1997).
D’abord pour distinguer les
différents chapelets existants, l’auteur nous propose une terminologie précise.
Il les divise en « arrangements » (traités dans le chapitre 2),
« systèmes » (présentés dans le chapitre 3) et « jeux
mémorisés » (dont le chapitre 4 donne une vue d’ensemble : neuf jeux vus
en détail qui correspondent à ce que nous appelons les jeux apériodiques).
Je ne vais pas vous décrire la
suite des arrangements décrits par Martin Joyal : les arrangements
utilisés pour les révélations, les arrangements pour dénombrements et
épellations, les arrangements pour histoire contée, les arrangements pour
démonstration de jeu d’argent, les arrangements pour réussite, etc. C’est à
vous d’acheter le livre qui est remarquable et passionnant.
Aujourd’hui, je vais vous
présenter les « systèmes » étudiés dans le chapitre 3 du livre.
VUE D’ENSEMBLE DES SYSTÈMES
Au fil des années, de nombreux
systèmes ont été développés. Quelques-uns sont plus connus que d’autres.
Certains sont faciles à apprendre et à utiliser. D’autres demandent beaucoup de
travail. Mais aucun ne peut rivaliser avec un jeu mémorisé et ses nombreuses
possibilités.
LES CATÉGORIES DE SYSTÈMES
Il existe deux catégories de
systèmes :
· Les
systèmes séquentiels.
· Les
systèmes ordonnés.
Tout système est dans une ou deux
de ces catégories. Comme vous le verrez, un système séquentiel peut présenter
quelques-unes des caractéristiques d'un système ordonné, et vice versa. Cet
article étudie les caractéristiques des systèmes séquentiels.
LES CARACTÉRISTIQUES DES SYSTÈMES SÉQUENTIELS
Ces systèmes sont basés sur une
suite logique. Les cartes sont ordonnées en fonction des cartes qui les
précédent. Autrement dit, chaque carte dans l'arrangement détermine celle qui
la suit. L'ordre est régi par un processus qui est soit mathématique, soit
mnémotechnique.
Dans un processus mathématique,
un ensemble de fonctions mathématiques et logiques est utilisé pour déterminer
la prochaine carte dans la séquence. Dans un processus mnémotechnique, une
phrase apprise par cœur est utilisée. Les valeurs des cartes suivent alors un
ordre correspondant aux mots et aux syllabes d'une phrase mémorisée. Chaque
syllabe de la phrase mémorisée indique au magicien la valeur des cartes.
D'autre part, les familles suivent un ordre prédéterminé, par exemple : trèfle,
cœur, pique, carreau.
Les caractéristiques que l'on
peut trouver dans un système séquentiel sont les suivantes :
1. Jeu complet
L'arrangement est constitué des
cinquante-deux cartes et le processus s'applique à toutes les cartes.
2. Complexité du processus
Quand le processus est basé sur
des formules mathématiques, le nombre de formules régissant l'ordre des cartes
devra être petit. De plus, les calculs nécessaires devront être simples et ne
pas distraire l'attention. Le magicien peut ainsi se concentrer sur la
présentation du tour et non pas sur son mécanisme. Bien sûr, la simplicité des
calculs dépend de chaque individu. Ce qui peut être simple pour l'un peut être
complexe et fastidieux pour l'autre.
Quand le processus est
mnémotechnique, la phrase doit être facile à mémoriser.
3. Intégrité conservée par les coupes
Cette caractéristique est
présente chaque fois que le montage est cyclique. Ainsi, le jeu peut être coupé
et recoupé, aussi souvent que désiré, sans invalider le fonctionnement du
processus.
4. Séquence avant
En connaissant l'identité d'une
carte vous pouvez identifier la suivante, en appliquant le processus.
5. Séquence arrière
En connaissant l'identité d'une
carte vous pouvez identifier la précédente, en appliquant le processus.
6. Montage cyclique
Le montage consiste en une ou
plusieurs séries de cartes. S'il n'y qu'une série, vous pouvez appliquer le
processus de la dernière carte de l'arrangement à la première. S'il y a
plusieurs séries, vous appliquez le processus de la dernière carte d'une série
à la première carte de la série suivante.
7. Faces visibles
Les cartes, faces visibles,
peuvent être tranquillement étalées dans les mains ou sur la table sans que les
spectateurs ne soupçonnent un arrangement. Dans certains cas, l'étalage sera
régulier, toutes les faces sont montrées. Dans d'autres cas, l'étalage sera
irrégulier, certaines faces restant cachées.
8. Ordre apparemment aléatoire
Les cartes ne semblent pas avoir
d'ordre apparent. Donc, le jeu peut être examiné très attentivement sans risque
de détecter un montage. Ceci est vrai lorsqu'il n'y a aucune répétition de
couleur, de famille, ou d'ordre des valeurs.
9. Assemblage mécanique
Certaines techniques vous
permettent de mettre les cartes en ordre à partir d'un jeu neuf juste déballé,
sans avoir à les placer une par une. Cela peut être fait, par exemple, par des
mélanges faro.
La prochaine fois, je parlerai des systèmes ordonnés.
La prochaine fois, je parlerai des systèmes ordonnés.
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.