L'image du pic enneigé au lointain comme étant celle de la vision parfaite est pour moi la plus parlante.
Je continue
ma série d’articles sur le livre Vision
et transformation de Sangharakshita qui
est fondamental car il décrit en détail la pratique quotidienne du noble chemin octuple
proposé par le Bouddha. Dans le premier chapitre « La nature de l’existence,vision parfaite », il nous montre que la « vision » dans sa
perfection est indispensable pour suivre le reste du chemin. En bref, le chemin
a deux parties, le chemin de la vision qui est la première étape et le chemin
de la transformation qui correspond aux sept étapes restantes. La vision
parfaite est la phase de vue pénétrante et d’expérience spirituelle
initiale alors que le reste du chemin octuple représente la transformation de
la totalité de notre être dans tous ses aspects en accord avec cette vue
pénétrante et cette expérience initiale.
Je relaterai dans les prochains
articles plus de détails sur ce chapitre dans lequel j’ai vu six développements :
1) Les deux parties du chemin
2) Les différentes manières de
connaître cette vision parfaite
3) Ce que la vision parfaite n’est
pas
4) 3 images qui expriment la
vision parfaite
5) 4 concepts aboutissant à la
vision parfaite
6) La métaphore du pic enneigé
Mais ce qui m’a le plus aidé à la
fois à comprendre et à ressentir ce qu’est la vision parfaite, c’est cette
métaphore du pic enneigé (qui je le pense, mais n’en suis pas à cent pour cent
certain, est propre à Sangharakshita). Je vous la donne ici intégralement mais
vous pourrez la trouver sur le site
du Centre bouddhiste Triratna de Paris.
Voici ce que dit Sangharakshita :
« Imaginez que nous voulions faire un voyage pour escalader
une montagne imposante. Que faisons-nous ? Tout d'abord nous étudions une
carte du terrain, des contreforts de la montagne et de la montagne elle-même.
Cette étude de la carte correspond à l'étude théorique de la doctrine
bouddhique, pour tout savoir des Madhyamikas, des Yogacarins, des
Sarvastivadins, etc.
Mais nous devons vraiment commencer notre voyage, nous devons nous mettre en marche, nous
devons au moins arriver au camp de base. Ceci correspond à notre pratique
initiale de l'enseignement du Bouddha. Enfin, après plusieurs jours, semaines
ou mois de voyage, nous entrevoyons le pic encore distant qui est l'objet de
notre voyage. Nous n'avons fait qu'une petite partie du chemin,
et sommes toujours loin du pied de la montagne, mais là, au loin, nous voyons briller le pic enneigé. Nous en avons une perception directe - une vision - quoiqu'il soit
encore très éloigné.
Cette vision du pic correspond à la Vision
parfaite, et elle nous inspire et nous encourage à continuer notre voyage. Nous
pouvons continuer, à partir de là, gardant les yeux fixés sur le pic, sans
jamais le perdre de vue, du moins pas plus de quelques minutes à la fois. Nous
pouvons ne pas nous soucier de la longueur du voyage, du nombre de nuits que
nous passons en chemin, de la difficulté du terrain, de la chaleur ou du froid.
Nous pouvons même ne pas nous soucier d'être affamé, tant que nous gardons les
yeux fermement fixés sur le pic. Nous sommes contents de savoir que chaque jour
nous nous en rapprochons, et qu'un jour nous nous trouverons à son pied.
Le
fait de voyager avec le pic toujours en vue correspond à la traversée des
autres étapes du Noble chemin octuple. Finalement, nous pouvons nous trouver
sur le bas des pentes de la montagne. Nous pouvons même nous trouver sur les
neiges vierges du pic… et trouver que nous avons atteint l'Éveil, la
Bouddhéité. »
Voilà. C’est tout pour
aujourd’hui.
La suite au prochain numéro comme
dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries
télévisées américaines actuelles.
Amitiés à tous.