mercredi 18 juillet 2018

La meilleure religion, c’est d’avoir un bon cœur.



Une image du site "Rincon del Tibet"

Cet article est une traduction d'un texte du site Rincon del Tibet.

Il est la suite de celui-ci.

Comme le dit le Dalaï-Lama : un bon cœur est la meilleure religion. Certes, il y a beaucoup de religions qui ont guidé l'homme au cours de l'histoire, il y a eu différents personnages comme maîtres spirituels qui ont presque tous apporté un message plein d'amour, de révélation et d'espoir pour tous.

Quelles que soient nos croyances et nos pratiques, elles nous feront toujours agir de la meilleure façon quand nous écoutons notre cœur. Quand nous l'écoutons, nos actions ne seront pas accablées par l'ego qui nous caractérise, elles ne viendront pas de la peur, des mauvaises intentions ou d’une manière particulière de chercher exclusivement notre bénéfice, sans se soucier de l'impact de nos actions sur les autres.

Si nous cherchons les messages originaux, au-delà des institutions, nous pouvons retenir des religions que dans leur majorité l'essence est la même. Chacun a sa façon d'interpréter leurs messages, mais indépendamment des religions, même si vous n’appartenez à aucune, les meilleures décisions viendront de notre véritable essence, celle qui est alignée avec un tout auquel nous appartenons tous et qui nous fait savoir que nous ne sommes jamais seuls, que ce que nous faisons à quelqu'un nous affecte ou a une répercussion sur nous.

Lorsque nous agissons avec notre cœur, que nous ne voulons pas pour d'autres enfants quelque chose de différent de ce que nous voulons pour les nôtres, nous ne voyons pas dans les autres un sac de défauts, mais des personnes évoluant à leur propre rythme et sans juger, si nous ne pouvons pas les  aider, nous collaborons avec eux, mais jamais nous n’essayons de blesser ou de remettre en question le comportement des autres, nous pardonnons et reconnaissons quand nous n'avons pas agi de la meilleure façon.

Chacun dirige sa vie comme il veut et s'il appartient à une religion, il doit chercher la nourriture spirituelle dont il a besoin, les guides dont il a besoin, prendre en considération les choses positives que chacun offre pour rendre le monde meilleur, mais ne jamais l'utiliser comme un drapeau pour discriminer, justifier de mauvaises actions, même pour arracher la vie de ceux qui ne sont pas d'accord avec nos idées.

Il est nécessaire de comprendre ce qui nous arrive ;  croire en quelque chose ou en quelqu'un est très important pour l'homme, mais il doit apprendre à être cohérent avec ce en quoi il croit, et le meilleur filtre dans ses actions quotidiennes sera simplement d'agir en étant inspiré par l’amour inconditionnel et la bonté. Agir de notre mieux est nécessaire à tout moment, pas une fois par semaine ou quand nous avons besoin d'une intervention divine. Apprenons des grands esprits et nourrissons notre vie du meilleur, rappelons-nous toujours que les divisions et les différences sont créées uniquement par nous-mêmes



Voilà. C'est tout pour le moment. Amitiés à tous.

Compte rendu du livre « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls (trente-septième partie).



  

Peinture.


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois passionnant, précis et instructif sur la création de la Gestalt-thérapie. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans »  de Fritz Perls.

Cet article est la suite de celui-ci.

Voici le résumé de ce livre.

Mes premiers souvenirs en fait de peinture remontent à une visite à la Galerie nationale de Berlin. Je devais avoir huit ans quand ma mère m'y mena. Je fus fasciné par les tableaux de femmes nues ; ma mère en était gênée et rougissante. Je pris les tableaux religieux pour ce qu'ils étaient : de la propagande pour Jésus-Christ. Certains tableaux me frappèrent par leur beauté, une grande Madone bleue de Raphaël avec de gentils angelots, et l'Homme au casque d'or de Rembrandt. A l'école, j'étais très fort en dessin. Même quand je faisais la grève pour toutes les autres matières, j'aimais bien le cours de dessin. Non, il y avait une autre exception, les mathématiques, qui me fascinaient si fort que je ne pouvais me résoudre à ne pas y assister.

En général, je ne faisais aucune préparation scolaire. J'étais déjà trop engagé dans ma tentative de devenir acteur. Je fus appelé un jour au tableau noir pour résoudre un problème difficile. Je l'examinai et m'en tirai, sur quoi le professeur commenta : « Ce n'est pas de cette manière-là que je vous l'ai expliqué hier. Vous aurez une bonne note en travail et une mauvaise en application. » Cela m'impressionna.

Dessiner, ce fut toujours copier des choses — les ombres, la perspective. Il en fut ainsi pendant longtemps. Je me faisais une pauvre idée de l'art, essentiellement dictée par la gloire du peintre. Il m'a fallu longtemps pour considérer Picasso comme ce qu'il était, un massacreur, Gauguin comme un producteur d'affiches et Rousseau comme un « chosificateur ». Quelques peintres grandirent dans mon estime : Klee, Van Gogh, Michel-Ange et Rembrandt. Pour Klee, j'éprouve une affection de plus en plus grande. Chez Van Gogh, ce qui me fascine et me renverse, c'est son déchaînement. Le plafond de la Sixtine est pour moi comme un parent bien-aimé que je chéris avec une loyauté indéfectible. Mais Rembrandt, pour moi, est, comme Goethe — un moi unifié —, un centre transcendant débordant d'une intense vitalité. Je me suis assis une fois plus d'une heure devant sa Ronde de nuit au Rijksmuseum d'Amsterdam.

J'ai parfois violemment envie d'un tableau et alors il faut que je l'achète. Bien sûr, cela n'est pas toujours possible. Le peintre risque d'être trop connu et je ne suis ni un homme riche ni un collectionneur de tableaux.

Évidemment, « si » j'avais été avide et malin, j'aurais pu acheter des tableaux avec les cinq cents dollars que j'avais gagnés à Bremerhaven, mais alors je n'aurais peut-être pas voulu m'en séparer et je me serais retrouvé dans un camp de concentration, où les tableaux auraient été brûlés comme art dégénéré. Ainsi nous voilà revenus à : « Si ma tante avait des roues, elle serait une automobile. »

Après mon arrivée aux États-Unis, je commençai à prendre la peinture plus au sérieux. La vie de plein air et les sports que je pratiquais en Afrique du Sud semblaient disparaître à New York, ville de pierre, de fièvre et de culture. Lore écrivait des poèmes et des nouvelles. Et elle avait son piano. Elle était bonne pianiste ; dans sa jeunesse, elle avait hésité entre l'étude du droit et, plus tard, de la psychologie et une carrière de soliste.

Je devins sur-le-champ un esclave professionnel de l'heure, à l'heure, à l'exception de mes longues vacances d'été à Province-town, au Cap Cod.

Nous y allions tous les étés et Lore y va encore. Pour moi, cet endroit est gâté depuis qu'on lui a ôté son innocence et offert la laideur en échange. A vrai dire, j'exagère.

La population estivale était composée de pêcheurs, d'artistes et de psychanalystes. Je m'adonnai bientôt activement à la voile et à la peinture. Comme en avion, je préférais naviguer seul. De même qu'en avion j'aimais le profond silence de l'air, lorsque, moteur coupé, on glisse vers la terre en vol plané.

Je n'ai jamais pu me faire à la pêche, je n'ai pêché que de petits poissons et un carrelet.

Je me donnai intensément à la peinture, c'en était presque une obsession. Bientôt je pris professeur sur professeur. A Ein Hod, en Israël, je fis de même.

J'aime bien l'atmosphère d'une classe, avec l'émulation jalouse des élèves et la fierté qu'ils retirent de leur production. J'aime cette plongée dans l'isolement qui accompagne la relation objet-peintre-toile. J'aime cette anticipation des groupes de rencontre, avec les critiques et les louanges mutuelles des « chefs-d’œuvre » de chacun. J'aime que la toile soit le seul lieu où l'on peut commettre impunément n'importe quel crime.

J'ai bien aimé presque tous mes professeurs avec leurs phrases stéréotypées : « Tout ce que je veux, c'est que vous vous exprimiez », mais qui cachent la deuxième partie de leur pensée : « Pour autant que vous le fassiez comme je le désire. »

Il n'y a que quelques années que je suis devenu vraiment peintre. J'avais appris un tas de trucs, techniques, composition, mélange de couleurs. Tout cela contribua simplement au renforcement du Fritz synthétique, de l'approche délibérée, calculatrice de la vie, ratiocinante et scrutative. Et c'est très rarement que j'ai pu réaliser quelque chose qui approche de la réalité du soi se projetant sur la toile.

Pour sûr, j'ai vendu quelques toiles. La plupart sont maintenant chez moi. Nombre d'entre elles soutiennent la comparaison avec celles du peintre américain moyen qui, voulant être différent de ses confrères, ne révèle que la même ennuyeuse identité du besoin d'être différent, d'avoir son propre truc, qu'il nomme son style.

Et puis, il y a quelques années, « cela » a marché avec certaines aquarelles. Un jour, mañana, je me remettrai à peindre.

D'une certaine façon, je compare la peinture avec mon écriture actuelle ; soudain, après des décennies, c'était ça. Dans les deux cas, écrire et peindre, je sais que j'ai dépassé le statut d'amateur et progressé, en passant d'un symptôme à une vocation.


Voilà. C’est tout pour le moment comme dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle. Amitiés à tous.