mardi 6 septembre 2016

Compte rendu de " Les thérapies comportementales et cognitives pour les Nuls ", Divination : lâcher votre boule de cristal, troisième erreur dans nos pensées






Nous n'avons pas de boules de cristal pour prévoir notre avenir


Le psychologue Albert Ellis a dit un jour en plaisantant : « Si les Martiens découvrent un jour comment raisonnent les êtres humains, ils vont mourir de rire. »

Je vais traiter aujourd’hui de l’erreur n° 3 de nos pensées : « Divination : lâcher votre boule de cristal » décrite dans le livre Les thérapies comportementales et cognitives pour les Nuls. Les erreurs dans nos pensées, selon les auteurs, Rob Willson et Rhena Branch, sont au nombre de douze. J’ai traité la deuxième erreur sur le principe du tout ou rien dans cet article du blog.

Souvent, après avoir fait une chose qu’ils redoutaient beaucoup les êtres humains avouent que cette chose était beaucoup moins difficile que ce qu’ils avaient prédit. Voilà le problème des prédictions. Vous ne possédez sans doute pas de dons extrasensoriels vous permettant de voir l’avenir. Mais vous essayez peut-être malgré tout de prévoir certains évènements. Vos prédictions peuvent malheureusement être négatives :

1)                  Vous vous sentez légèrement déprimé depuis peu et vous ne vous amusez plus comme avant. Un collègue de travail vous invite à une soirée mais vous pensez que vous n’êtes pas assez en forme pour répondre à son invitation. Vous décidez donc de rester chez vous à vous apitoyer sur votre vie sociale.

2) Vous avez toujours trouvé que la plongée sous-marine devait être une activité sympathique, mais cela vous fait peur. Si vous essayez, vous allez à coup sûr paniquer et devoir abandonner, vous dites-vous. Et vous n’y allez pas.

Vous feriez mieux en fait de ne pas essayer de découvrir l’avenir. Rangez votre boule de cristal et essayez de suivre ces stratégies.

1)      Testez vos prédictions.
Vous ne pouvez pas savoir à l’avance si vous allez vous amuser à une soirée. Le seul moyen est d’y aller et peut-être, ce sera un moment délicieux.

Vous avez toujours eu peur à la piscine de plonger du plongeoir de 5 mètres et cela fait des années que vous reportez votre tentative. Forcez-vous à le faire aujourd'hui même... et tout se passera bien contrairement à vos craintes. Peut-être l'entrée dans l'eau sera-t-elle un peu brutale mais quel plaisir de savourer la natation dans la piscine après avoir dépassé ce qui n'était qu'une terreur imaginaire. Alors maintenant,  fixez-vous d'autres obstacles à dépasser en comprenant que tout un chacun a connu le même chemin, les mêmes difficultés, a eu très peur, et  finalement a  réalisé quelque chose qu'il pensait impossible.

2) Soyez prêt à prendre des risques.
Cela ne vaut-il pas la peine de dépenser un peu d’argent pour tester la plongée sous-marine qui vous a toujours attiré, même si vous devez abandonner.
Un dicton dit : « Tant qu’il est à quai, le bateau est en sécurité mais la vocation des bateaux n’est pas de rester au port. »
Dans la vie il faut prendre des risques calculés pour pouvoir expérimenter et ainsi vivre une vie intéressante.

3) Sachez que vos expériences passées ne conditionnent pas vos expériences à venir.
Ce n’est pas parce que la dernière fête où vous êtes allé était d’un ennui mortel que les autres seront exactement identiques et que la chance ne va plus jamais tourner.

Généralement, la divination négative vous empêche d’agir. Cela peut également devenir une sorte d’effet Pygmalion. Si vous vous bornez à penser que vous n’allez pas aimer cette fête, vous risquez d’être sur la réserve, de ne pas parler beaucoup et donc il y a des chances que cette prédiction se réalise. Il en est ainsi pour toutes les rencontres et toutes les découvertes.

Dans le bouddhisme, ma philosophie de prédiction, est enseigné le fait que l’on ne peut rien prédire car tout est impermanent. Demain sera totalement différent d’aujourd’hui et en plus vous ne pouvez pas du tout savoir à l’avance quels seront les changements ou les évènements nouveaux dans votre vie. Selon cette pensée, il y a trois traits caractéristiques de tout ce qui constitue notre réalité : l’impermanence, la douleur, l’absence de Soi.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Je développerai la quatrième erreur commune de nos pensées dans  un prochain article.

Compte rendu de « Les thérapies comportementales et cognitives pour les Nuls », le principe du tout ou rien : trouver le juste équilibre, deuxième erreur dans nos pensées







Le juste équilibre entre le tout et le rien dans la vie humaine


Le psychologue Albert Ellis a dit un jour en plaisantant : « Si les Martiens découvrent un jour comment raisonnent les êtres humains, ils vont mourir de rire. »

Je vais traiter aujourd’hui de l’erreur n° 2 de nos pensées : «Le principe du tout ou rien : trouver le juste équilibre » décrite dans le livre Les thérapies comportementales et cognitives pour les Nuls. Les erreurs dans nos pensées, selon les auteurs, Rob Willson et Rhena Branch, sont au nombre de douze. J’ai traité la première erreur sur le catastrophisme dans cet article du blog.

Le principe du tout ou rien ou voir tout en noir ou tout en blanc est un raisonnement extrême susceptible de faire naître des émotions et des comportements extrêmes. Les autres vous adorent ou vous haïssent, n’est-ce pas ? Une chose est parfaite ou nulle ? Vous n’êtes absolument pas responsable ou bien vous êtes coupable à 100 % ? Cela vous paraît sensé ? Espérons que non !

Malheureusement, l’être humain tombe trop facilement dans le piège du tout ou rien :

1) Imaginez, vous essayez de manger équilibré afin de perdre du poids et vous cédez à la tentation d’un biscuit au chocolat. La pensée dichotomique (tout ou rien) peut vous amener à conclure que votre résolution est tombée à l’eau et à décider de manger les 11 autres biscuits du paquet.

2) Vous préparez un diplôme et vous n’obtenez pas un module. A cause de la pensée du tout ou rien, vous décidez que tous les efforts fournis sont vains. Soit vous avez tous les modules, soit l’entreprise n’a mené à rien.

En fait, vous devez penser au vénérable thermomètre pour vaincre cette tendance à la pensée du tout ou rien et avoir une vision authentiquement réaliste. Un thermomètre affiche des degrés et non simplement « chaud » ou « froid ». Pensez comme un thermomètre, en degrés et non en extrêmes.

Pour vous aider à modifier votre mode de pensée, vous pouvez aussi suivre ces deux conseils :

1)      Soyez réaliste, il est utopique quand on agit dans notre monde de penser que l’on ne va pas connaître des ratés et des erreurs : La constatation objective qu’il  ne faut jamais perdre de vue, c’est qu’il est absolument impossible de vivre sans commettre d’erreurs. Si vous ne commettez pas d’erreurs, cela signifie que vous n’agissez pas, que vous ne progressez pas, que vous n’essayez pas de réaliser des projets, que vous ne vivez pas en fait.

2)      Développez une aptitude au raisonnement nuancé. C’est une alternative à la pensée du tout ou rien. Vous devez parvenir à faire cohabiter mentalement deux éléments opposés en apparence. Vous pouvez à la fois atteindre vos objectifs universitaires généraux et échouer à un ou deux examens. La vie ne se résume pas à une réussite ou à un échec. Vous pouvez à la fois vous juger comme une personne honorable et essayer de changer dans certains domaines.

La pensée du tout ou rien peut saborder un comportement axé sur un objectif. Vous êtes plus susceptible de jeter l’éponge au premier indice de la présence d’un obstacle à la réalisation de votre objectif si vous refusez de vous accorder la moindre marge d’erreur. Prenez garde aux déclarations « soit/soit » et aux étiquetages tels que « bon » et « mauvais » et « succès » et « échec ». Les personnes et les situations sont rarement aussi tranchées.

Il y a une pensée qui a théorisé cette idée du juste équilibre, c’est le bouddhisme :  il préconise une voie moyenne. Le Bouddha a passé la première partie de son existence dans les plaisirs des sens et n’en a pas été heureux. Il a ensuite vécu pendant des années en pratiquant des mortifications intensives et cela non plus ne lui a pas donné le bonheur. Il s’est rendu compte alors que le désir pour les plaisirs terrestres était une des plus grandes causes de nos souffrances mais qu’à l’inverse, il ne servait à rien de se priver matériellement, qu’il fallait en fait méditer et discerner avec justesse et calme ce que sont nos erreurs extrêmes (les trois poisons) : l’ignorance, la colère et l’avidité. Toute la pensée bouddhiste est basée sur ce grand écart spirituel, sur cet équilibre toujours gardé entre les extrêmes qui sont néfastes pour l’être humain.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Je développerai la troisième erreur commune de nos pensées dans  un prochain article.