Sans commentaire
Je vais traiter aujourd’hui de l’erreur n° 8 de nos pensées : « Créer des obligations :
penser en faisant preuve de flexibilité » décrite dans le livre Les thérapies comportementales et cognitives pour les Nuls. Les erreurs dans nos pensées, selon les auteurs, Rob Willson
et Rhena Branch, sont au nombre de douze. J’ai traité la septième erreur sur le problème de l’étiquetage
dans cet article du blog.
Le psychologue Albert Ellis (dont j’ai beaucoup parlé dans ce blog), fondateur de la thérapie
rationnelle émotive, place les obligations au cœur des problèmes émotionnels.
Les pensées et croyances contenant des mots tels que « devoir », « nécessaire
que » et « falloir » sont souvent problématiques car elles sont
extrêmes et rigides.
La rigidité des obligations que vous fixez au monde
qui vous entoure, à vous-même et aux autres traduit souvent une adaptation
insuffisante à la réalité.
Voici quelques exemples :
1) Vous êtes persuadé que vos amis et collègues doivent avoir une bonne opinion de
vous. C’est une source d’anxiété dans de nombreuses situations sociales et cela
vous pousse à vous faire aimer des autres.
2) Vous pensez qu’en raison de vos efforts pour
être gentil et plein d’égards vis-à-vis des autres, il est vraiment nécessaire que les autres agissent de
même en retour. Votre exigence n’étant pas réaliste — malheureusement les autres ont leurs propres
priorités — vous êtes souvent blessé car vos amis ne se comportent pas comme
vous.
3) Vous croyez qu’il faut absolument ne jamais laisser tomber les autres. Par
conséquent, vous privilégiez rarement votre propre bien-être. Au travail, vous
en faites plus qu’il ne faudrait parce que vous ne vous affirmez pas et vous
finissez donc souvent par vous sentir stressé et déprimé.
Faire preuve de flexibilité vis-à-vis de vous-même,
des autres et du monde en général est une alternative salutaire aux règles et
exigences rigides. Plutôt que de fixer des obligations au monde, à vous-même et
aux autres, essayez les techniques suivantes :
1) Prêtez attention à votre langage. Remplacez les
mots tels que « devoir », « nécessaire que » et « falloir »
par les mots « préférer », « souhaiter » et désirer ».
2) Ne cherchez pas systématiquement à ce que les
autres aient une bonne opinion de vous. Pouvez-vous vivre heureux même si l’on
ne vous aime pas toujours ? En particulier, vous aurez plus confiance dans
un contexte social si cette recherche est une préférence et non un besoin
impérieux.
3) Comprenez que le monde ne fonctionne pas selon
vos propres règles. En fait les autres ont tendance à suivre leur propre
règlement. Par conséquent, vos amis n’accordent peut-être pas la même
importance à la considération de l’autre. Si vous admettez que les autres ont
le droit de ne pas vivre selon vos principes, vous serez moins blessé lorsque
leur conduite différera de la vôtre.
4) Gardez en mémoire vos normes, idéaux et
préférences, abandonnez vos principes rigides sur la façon dont vous, les
autres et le monde « doivent » être. Continuez donc de vous comporter
conformément à la façon dont vous aimeriez
que les choses se déroulent au lieu d’être déprimé ou furieux quand tout ne
se passe comme cela devrait selon
vous.
Lorsque vous formulez des exigences
particulièrement rigides sur la façon dont les choses « doivent être »,
vous ne disposez d’aucune marge d’erreur ni latitude. Vous vous exposez alors à des
perturbations affectives quand tout ne se déroule pas selon vos plans.
Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Je développerai
la neuvième erreur commune de nos pensées dans un prochain article.