jeudi 30 avril 2020

Le film de Luis Buñuel, "L’ange exterminateur" (1962), prédiction de ce que nous vivons avec le COVID-19 ?






L'ange exterminateur



Ma femme Wanda Torres m’a donné à lire un article d’un critique de cinéma portoricain, Manuel Martínez Maldonado   :  

Le film de Luis Buñuel, L’ange exterminateur, (1962), lui semble une prédiction de ce que nous vivons avec le COVID-19, avec un ange qui décide de nos vies et qui s'amuse à faire le mal.

« Aux premières minutes d'une soirée mondaine donnée à la sortie de l'opéra par monsieur et madame De Nobile, un couple bourgeois, les domestiques s'en vont l'un après l'autre, sans raison apparente. Seul reste le majordome, Julio. Victimes d'une étrange maladie de la volonté, les invités, quant à eux, ne peuvent pas quitter les lieux ; ils finissent par s'endormir là où le sommeil les saisit. La réception s'étire ainsi sur quatre jours et quatre nuits, dans une promiscuité de plus en plus révoltante. A l'extérieur, la police, les badauds et les domestiques, victimes du même sortilège, ne peuvent pas entrer. L'un des invités, Russell, meurt d'une crise cardiaque. Deux autres, Eduardo et Beatriz, font l'amour dans un cagibi avant de se suicider... La seule solution devient alors de contraindre l'hôte, jugé responsable, au suicide, selon le mécanisme du bouc émissaire. Ce plan funeste échoue de peu grâce à la levée de la malédiction, une des invités ayant l'idée de reproduire un certain moment de la nuit initiale, permettant aux invités de sortir et d'aller à la rencontre des secours qui, de leur côté, n'avaient pas été en mesure de franchir le portail de la maison.

Le film est en quelque sorte circulaire : à la fin, les notables se réunissent dans la cathédrale pour une messe d'action de grâce. Mais à l'issue de la cérémonie, le même mécanisme semble recommencer. On voit alors des moutons gravir l'escalier vers le porche de l'église ; ils entrent dans l'église, et les portes se ferment. À l'extérieur, une émeute éclate. »

Il y a une référence voulue par Buñuel au texte de l’Apocalypse (9,11) et à son ange de l’abîme, Abaddon.

Le nom Abaddon provient d’un mot hébreu signifiant « destruction » ou « abîme ». Le nom grec correspondant est Apollyon (le destructeur).

Ce nom est utilisé comme nom propre pour désigner l'ange exterminateur de l'abîme dans l'Apocalypse de saint Jean ou, dans les Psaumes, le royaume des morts.

Pour voir le film en version originale, cliquez sur ce lien.

Si vous désirez une version sous-titrée, ce sera payant .

C’est tout pour le moment. Amitiés à tous ! 

mardi 28 avril 2020

Pause dans le blog avec un compte rendu de l’ouvrage «Méditer pour agir» du psychothérapeute Lawrence LeShan (cinquième partie).




  
La Bhagavad-Gita.



Dans le cadre de mon projet de publier un article chaque jour dans ce blog pour désennuyer les magiciens confinés, j’ai écrit sur un sujet totalement différent : la méditation (en plus abordée par un psychologue).

Lawrence LeShan est un des premiers psychologues à avoir pensé qu’il y avait des facteurs psychiques dans l’origine du cancer dans son livre « Vous pouvez lutter pour votre vie ». « Méditer pour agir » est le premier ouvrage que j’ai lu sur la méditation. Son titre m’avait fasciné : la méditation n’était pas quelque chose d’égoïste, de nombriliste. Elle pouvait aboutir à ce qui semble son contraire, l’action.

Voici un extrait du livre :

« La voie de la méditation n'est pas un chemin facile. Le premier choc de la surprise vient lorsque nous réalisons combien notre esprit est réellement indiscipliné, comment il refuse d'obéir aux injonctions de notre volonté. Après avoir essayé, pendant quinze minutes, de compter seulement nos expirations, sans penser à rien d'autre, nous réalisons que si notre corps refusait si peu que ce soit de coopérer avec notre volonté, comme le fait notre esprit, nous ne sortirions pas vivants d'un passage clouté. Nous trouvons notre pensée occupée à toutes sortes d'autres choses que le simple objet que nous venons de décider de considérer. Sainte Thérèse d'Avila compara un jour l'esprit de l'homme à « un cheval indompté qui va partout sauf là où on lui demande d'aller ».

Platon aussi examina ce problème. Il comparait l'esprit de l'homme à un navire où l'équipage s'est mutiné et a enfermé le capitaine et le pilote. Les matelots ont le sentiment d'une intégrale liberté et dirigent le vaisseau selon leurs humeurs du moment. Un premier marin prend la barre durant une courte période, puis un autre, et le voilier suit une route erratique et hasardeuse, dès lors que les matelots ne sont pas capables de se mettre d'accord sur un cap, et que, même s'ils s'en donnaient un, ils ne sauraient le tenir. La tâche d'un être humain, écrit Platon, est de mater la mutinerie, et de relâcher capitaine et pilote de telle sorte qu'ils aient la liberté de choisir un cap et de gouverner (travailler) de façon consistante et cohérente en sa direction. La véritable liberté n'apparaît que lorsque l'on est libéré des caprices du moment.

On trouve une analogie curieusement similaire dans la Bhagavad-Gita, long poème portant une sérieuse attention à la méditation et au mysticisme, écrit en Inde entre le V°ème et le II ème siècle avant notre ère.

« De même que le vent détourne un navire
de sa course sur les eaux,
de même les vents changeants des sens
font dériver l'esprit de l'homme
et détournent de leur course ses meilleurs jugements.
Lorsqu'un homme peut immobiliser ses sens,
je l'appelle illuminé. »

Réduire la mutinerie dont parle Platon exige un travail long, rigoureux, consistant. Les matelots emploient de multiples stratagèmes pour tourner la discipline. Alors que nous travaillons sérieusement la méditation, il se peut que nous nous trouvions en train de somnoler, de nous ennuyer, de penser à toutes sortes d'autres choses, de résoudre un vieux problème, ou Dieu sait quoi encore, puisque le « cheval indompté » de sainte Thérèse fait tout ce qui est en son pouvoir pour se dérober à la discipline de notre esprit. Cela peut aller jusqu'à la sensation d'être inondé par une intense lumière blanche, et l'étrange sentiment que l'on a atteint l'« illumination » et découvert la vérité ultime de toutes choses. Thomas Merton, qui s'y connaissait en méditation, écrivait, à propos de ce type d'expérience, et de l'attitude qu'elle implique :

« Certaines personnes se persuadent que la vie mystique doit ressembler à un opéra wagnérien. Des événements extraordinaires surviennent sans cesse. Le tonnerre et les éclairs annoncent chaque nouveau mouvement de l'esprit. Les cieux s'ouvrent, et l'âme s'échappe du corps dans l'éclat splendide d'une lumière surnaturelle. C'est à ce moment qu'intervient le face à face avec Dieu, au milieu d'un immense tourbillon d'anges en train de voler, de chanter, et de sonner de la trompette. Alors prend place un éloquent échange de vues entre l'âme et Dieu, sous la forme d'un duo d'opéra qui ne dure pas moins de sept heures, car sept est un nombre mystique. Tout cela est ponctué par des tremblements de terre, des éclipses du soleil et de la lune, et l'explosion de bombes surnaturelles. Enfin, après un bref avant-goût musical de la fin du monde et du Jugement dernier, l'âme réintègre le corps en une pirouette gracieuse, et le mystique, lorsqu'il revient à lui, se découvre entouré par un cercle attentif et fervent de coreligionnaires, parmi lesquels un ou deux prennent subrepticement des notes en vue du procès de canonisation. »

Merton examine ici un cliché culturel majeur concernant la pratique de la méditation et le développement intérieur. Il s'agit de la croyance selon laquelle tout ce qui survient le fait de façon soudaine, et qu'il convient d'écarter, pour en essayer une autre, une discipline de méditation qui ne produirait pas de tels effets. Ce type de croyance donne les « athlètes spirituels » si répandus aujourd'hui parmi les gens intéressés par la méditation. Ils expriment leur manque de discipline en passant, de façon répétée, d'une méthode à une autre, selon l'inspiration du moment, et ils croient réduire la mutinerie dans leur vaisseau intérieur alors même qu'ils en encouragent la victoire. Pour en revenir à notre comparaison avec la gymnastique, on ne s'attend pas à ce qu'un travail continu avec les haltères n'ait aucun effet sur le corps jusqu'au jour où, d'un seul coup, les muscles sortent, le ventre rentre, et on a l'air de Tarzan ou de Raquel Welch. On prévoit plutôt que le processus de changement dans la direction souhaitée sera long, lent, et généralement imperceptible. Il en est de même dans la méditation.

L'une des raisons que l'on donne à ce manque de discipline et à cette dérive d'une mode à l'autre est la relation que donnent les livres sur le Zen de la façon dont sont couronnés les efforts des étudiants qui ont suffisamment travaillé la technique des koans. Soudain, dit-on, ils comprennent le koan, dans la sueur et le tremblement. Le maître leur annonce alors qu'ils ont trouvé la réponse, et résolu le problème posé par ce type particulier de méditation, pour l'avoir suffisamment pratiqué. De cela, le lecteur souvent (et parfois l'étudiant du Zen) donne l'interprétation suivante : ils ont « atteint l'illumination ». Et l'on referme le livre avec un profond soupir d'envie et d'espoir. Mais, si, au lieu de refermer le livre, on tourne la page, on remarquera que l'étudiant reçoit alors un nouveau koan sur lequel travailler, et qu'il continue à pratiquer la méditation. On ne parle plus d'« illumination », le travail continue.

Le cardinal Newman écrivit qu'il n'y a pas réellement de conversion soudaine, mais que parfois, à l'issue d'un long travail, on réalise soudainement ce que l'on est déjà (en bouddhisme, c’est la doctrine du Tathagatagarbha, l’Eveil originel) (pour les gnostiques, des étincelles ou graines de l'Être divin (éons) sont emprisonnées dans les corps humains. Réveillé par la connaissance (gnose), l'élément divin de l'humanité peut retourner vers ce qui est sa place normale, le royaume céleste transcendant).  »

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Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous !



dimanche 26 avril 2020

Compte rendu de l’ouvrage « Conférences de Philippe Marlin aux rencontres de Berder de 2014 à 2018 » (quatrième partie) (Planète, Bergier et le dieu du futur).






  

Jacques Bergier.



C’est un livre que j’ai trouvé passionnant et instructif : Conférences de Philippe Marlin aux rencontres de Berder de 2014 à 2018 aux éditions de l’Œil du Sphinx .

J’ai rencontré Philippe Marlin en l’an 1999. Il avait créé déjà depuis l’année 1989 l’association l’Œil du sphinx consacrée entre autres à l’écrivain américain de littérature fantastique Howard Phillips Lovecraft, et moi je venais de traduire deux romans d’un épigone allemand de cet auteur, Wolfgang Hohlbein, intitulés Le mage de Salem  et L’héritage de la nuit. J’ai donc adhéré à son association.

C’était l’époque des publications d’amateurs (fanzines), et toute une série de titres sortirent des presses d’origine de l’association : Dragon & Microchips (Science-Fiction, Fantastique), Murmures d’Irem  (Ésotérisme),  Rôle’ and’ Rêve  (Jeu de Rôle). Le succès rencontré (62 volumes publiés) amena les fondateurs en 2000 à doubler l’association d’une véritable structure commerciale, sous forme de SARL, Les Editions de l’Œil du Sphinx. L’entreprise multiplie désormais les incursions dans de nombreux domaines, mystères de l’histoire, fortéanisme et cryptozoologie, ufologie et parapsychologie tout en continuant à rendre hommage à H.P. Lovecraft.

Conférences de Philippe Marlin aux rencontres de Berder de 2014 à 2018 est la transcription des 8 conférences que Philippe Marlin a données aux Rencontres de Berder organisées depuis juin 2008, au départ sur l’Ile de Berder dans le Morbihan. Les Rencontres de Berder ont été créées après la disparition de l’écrivain ésotériste Jean-Charles Pichon (qui était aussi dramaturge, poète, scénariste, philosophe, et mathématicien), laissant une œuvre considérable sur l’histoire de notre temps, à la fois métaphysique et philosophique. Elles sont organisées par l’association des Portes de Thélème (label «  Le Collège des Temps »). .

Ces rencontres réunissent autour de conférences, des universitaires, des musiciens, des physiciens, des poètes, des peintres, des éditeurs, des scientifiques et des créateurs ; ils confrontent leur vision de l’avenir de notre société, voire de notre civilisation, quels que soient leurs appartenances ou leurs parcours.


Voici un extrait d’une des conférences de Philippe Marlin, Planète, Bergier et le dieu du futur :
  

« PICHON, BERGIER & PLANÈTE


J’ai découvert Jean-Charles Pichon par la revue Planète, et cette première session de Berder sur Seine a été pour moi le prétexte de faire un peu «d’archéologie» dans ma collection et de me remettre en mémoire ce que j’avais découvert exactement.

Mais revoyons ensemble le contexte.

C’est en 1960 qu’explose, dans le paysage éditorial français, une véritable «bombe», Le Matin des Magiciens, sous les signatures conjointes de Louis Pauwels et de Jacques Bergier. Le thème central de ce livre repose sur l’idée qu’une quantité de connaissances scientifiques et techniques, dont certaines proviennent de civilisations extraterrestres, ont été tenues secrètes pendant les grandes périodes de l’histoire, et que l’homme est appelé à devenir un surhomme. Pour les auteurs, le fantastique n’est pas «l’apparition de l’impossible» mais «une manifestation des lois naturelles» quand elles ne sont pas filtrées par le voile du sommeil intellectuel, par les habitudes, les préjugés, les conformismes ». Le succès sera considérable, provoquant dans un pays que d’aucuns considèrent comme cartésien un engouement considérable pour l’imaginaire, l’irrationnel et l’étrange.

Ce succès inattendu sera transformé astucieusement par les auteurs en une vaste entreprise éditoriale, au sommet de laquelle il faut évidemment placer une revue devenue légendaire, Planète. Reprenant et poursuivant les thèmes de l’ouvrage fondateur, cette publication bimestrielle vivra 10 ans (1961¬1971) et fera des petites sœurs dans de nombreux pays. Pour l’anecdote, le premier numéro, tiré à 5000 exemplaires, sera vendu à 100000 ! Aux côtés de la revue prospérerons de nombreuses publications comme L’Encyclopédie Planète, Présence Planète, les anthologies (littéraires) Planète, les Chefs-d’œuvre Spirituels de l’Humanité et même une petite revue d’érotisme, Plexus. Les animateurs multiplieront les conférences sous le label Ateliers Planète et iront même jusqu’à créer des vacances Planète dans certains villages du Club Méditerranée.

Je suis évidemment tombé dans cette soupe enivrante, très sérieusement critiquée à l’époque par les différents courants rationalistes. Et il est vrai que le message délivré avait ses faiblesses, usant volontiers de raccourcis douteux, d’amalgames suspects et de suppositions fantaisistes. Mais c’était pour nous, «les enfants de Planète », un courant d’air frais particulièrement vivifiant dans le contexte culturel sclérosé des années soixante. Qu’en ai-je retenu?

           que la science et la tradition n’étaient pas contradictoires et que certaines vérités fondamentales pouvaient avoir été pressenties dans des textes très anciens. Les avancées de la physique quantique en sont en bon exemple et nous y reviendrons en détail dans Berder en Limousin 2016.

           la découverte du fortéanisme, qui est devenu ma démarche intellectuelle favorite: tout sujet, même le plus bizarre, est susceptible de faire l’objet d’une étude critique mais ouverte, dénonçant les affabulations et les mystifications, mais aussi sachant rester modeste face à ce que la raison et la science ne peuvent aujourd’hui expliquer. Ce néologisme vient de Charles Fort (1874-1932), un américain qui consacra sa vie à rechercher dans la littérature scientifique et journalistique des bibliothèques de New York et de Londres tous les faits anomaliques que la science de son époque rejetait ou ignorait, et ce dans tous les domaines. Il en résulta quatre livres: The Book of the Damned (1919), New Lands (1923), Lo! (1931) et Wild Talents (1932). C’est Jacques Bergier qui le fit connaître en France.

           toujours grâce à Jacques Bergier, la découverte de toute une belle brochette d’écrivains de l’Imaginaire parmi lesquels bien sûr Lovecraft. Dès le numéro 1 de la revue, il nous parlait déjà de ce grand génie venu d’ailleurs. Le sujet est vaste, et je l’ai déjà traité notamment dans Berder 2014, mais il faut insister une fois de plus sur l’apport considérable de Bergier à ce type de littérature (cf. Admirations). Je ne peux m’empêcher de citer ici le Rêveur de Providence (in L’appel de Cthulhu) qui raisonne particulièrement dans le cadre de nos travaux:

           ce qui est, à mon sens, pure miséricorde en ce monde, c’est l’incapacité de l’esprit humain à mettre en corrélation tout ce qu’il renferme. Nous vivons sur une île de placide ignorance, au sein des noirs océans de l’infini, et nous n’avons pas été destinés à de longs voyages. Les sciences, dont chacune tend dans une direction particulière, ne nous ont pas fait trop de mal jusqu’à présent; mais un jour viendra où la synthèse de ces connaissances dissociées nous ouvrira des perspectives terrifiantes sur la réalité et la place effroyable que nous y occupons; alors cette révélation nous rendra fous, à moins que nous ne fuyions cette clarté funeste pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d’un nouvel âge de ténèbres. Mais revenons à Jean-Charles Pichon et à mes travaux d’archéologie dans la revue Planète. Et à ma grande surprise (la mémoire joue des tours!), il y a en fait peu de choses:

           pas d’articles de l’auteur,
           deux chroniques de lecture, une non signée, l’autre de la plume de Jacques Bergier,
           deux annonces de parution, les Éditions Planète ayant édité dans la collection «Présence Planète»


Le Dieu du Futur et Celui qui naît. Ouvrages que j’ai bien dans ma bibliothèque, sans doute commandés suite à cette accroche qui m’avait «alléchée» : vers la religion du troisième millénaire... Les Éditions Planète ont en effet publié deux ouvrages de Jean-Charles Pichon, Le Dieu du Futur en 1966, et Celui qui naît en 1967, après la publication de Nostradamus et le Secret du Temps aux Productions de Paris en 1959, et de Saint-Néron en 1962, Le Temps du Verseau en 1962, Les cycles du retour éternel (2 volumes, Le Royaume et les Prophètes, Les Jours et les Nuits du Cosmos) en 1963, L’Homme et les Dieux en 1965, chez Robert Laffont.

 La première chronique de Planète montre l’intérêt de Bergier/Pauwels pour le travail de J.-C. Pichon: Planète no 15 (mars/avril 1964).
Chronique (non signée) des deux tomes de Les Cycles du Retour éternel (Le Royaume et les Prophètes; Les Jours et les Nuits du Cosmos) chez Robert Laffont (1963).
« Le Mythe de l’éternel retour.
Une tentative d’explication par l’astrologie ».

Elle sera relayée par une seconde chronique: Planète no 24 (septembre/octobre 1965).
Chronique de Jacques Bergier sur:
           L’Homme et les Dieux (Robert Laffont 1965 et 1969, puis Maisonneuve 1986),
           Les Témoins de l’Apocalypse (Robert Laffont, 1964)

« H. P. Lovecraft disait: “Le combat contre le temps est la seule entreprise digne d’un écrivain.” C’est un combat gigantesque contre le temps que notre ami Jean-Charles Pichon entreprend dans son plus récent ouvrage, L’Homme et les Dieux paru chez Robert Laffont. En prenant la flèche du temps à l’envers, en examinant l’histoire dans le sens de : avenir-passé, il découvre des structures que les historiens rationalistes ne pouvaient découvrir. Il y découvre une année cosmique longue de 2150, plus ou moins 72 années et correspondant plus ou moins à l’épanouissement et à la mort d’un dieu. Ainsi, la vie des hommes lui apparaît comme une spirale montante et non pas comme une constante dégradation dans le sens entropique du temps.

Les dieux se succèdent: dieu de la création, dieux jumeaux, dieu d’amour, dieu du savoir, dieu de justice. Suivant que l’humanité se sent soutenue par les dieux ou abandonnée, la population croit ou, au contraire, la Terre se dépeuple. À l’époque où les dieux abandonnent les hommes, le matérialisme prospère: empire de Kalinga, Grecs, XIXe et XXe siècles de notre ère. Par contre, dans les périodes où les dieux sont en train de s’épanouir et de penser aux hommes, les grandes renaissances se produisent et l’on danse de joie en même temps que l’amour, les arts et les religions s’épanouissent.

La réponse du physicien

C’est une construction immense, basée sur un prodigieux travail. Il sera très curieux de savoir qu’elle sera là-dessus la réaction des spécialistes de l’histoire et des théologiens; Ce que l’on peut dire en tout cas, c’est qu’une description du temps de l’avenir vers le passé paraît parfaitement admissible au physicien à condition qu’il ne s’agisse pas de microparticules. Pour les micro-particules, la réversibilité du temps exige, pour avoir un sens physique, des conditions spéciales et l’application de transformations mathématiques complexes. Mais pour des systèmes macroscopiques, ce qui est certainement le cas pour une planète habitée, on peut raisonner aussi bien en termes de potentiels avancés que de potentiels retardés.

Des idées hardies

Sur le plan psychologique, les conceptions de Pichon déconcertent à première vue. Il faut s’y habituer comme à tout concept nouveau. Mais le travail d’adaptation en vaut très largement la peine. On arrive à une vision englobant à la fois le passé et l’avenir, à un enrichissement de nos idées. Les prêtres de toutes les religions apparaissent désormais comme gardiens de la science du temps. La notion de transcendance prend un aspect tout à fait nouveau. 

Certes, les notions nouvelles introduites par Pichon sont complexes et délicates à manier. Sa journée cosmique varie en durée suivant la période des grands cycles où elle est insérée. De même le jour et la nuit varient en durée relative suivant les saisons. Évidemment les idées de Pichon sont discutables et il ne prétend d’ailleurs pas apporter ou révéler une vérité immuable, éternelle, mais sa tentative est courageuse et mérite d’être suivie. Il est bon d’ailleurs de lire en même temps ou plutôt après avoir lu son livre, un livre d’anticipation qu’il a récemment publié chez le même éditeur et qui s’appelle Les témoins de l’Apocalypse. Il y décrit le déclin de notre civilisation matérialiste actuelle, la venue des faux prophètes et les signes avant-coureurs de l’apparition du dieu nouveau.

Ces témoins de l’Apocalypse sont quatre. Ils vivent dans notre avenir à des intervalles d’un siècle à peu près. Le manuscrit nous est renvoyé parce que les hommes de ces derniers jours ont appris à envoyer des objets à travers le temps, en partant d’ailleurs des idées de Jean-Charon.

L’Apocalypse de Pichon s’ouvre d’abord par le mal atomique: le point de saturation des retombées radioactives étant atteint, les hommes meurent en grand nombre. Bien entendu, ils ne veulent pas en accepter la responsabilité et ils rejettent la culpabilité sur des extraterrestres imaginaires et hostiles. Le prophète qui a annoncé la catastrophe est accusé d’avoir été en rapport avec les extraterrestres et exécuté.

Puis l’Apocalypse prend d’autres formes, jusqu’à ce que l’humanité change. La vision de Pichon est beaucoup plus sombre que celle de la plupart des auteurs de science-fiction comme Efremov ou Asimov. Nous sommes loin des empires galactiques et des explorations spatiales. L’humanité doit expier elle-même, et résoudre ses problèmes elle-même, on est toujours seul. C’est une vision sur laquelle personnellement je ne suis pas d’accord du tout et je préfère l’avenir d’Efremov ou celle d’Asimov.

Mais la vision de Pichon ne manque pas de grandeur ni de cohérence. C’est un des avenirs possibles, l’avenir d’ailleurs vers lequel nous allons de manière inéluctable si les explosions atomiques en plein air continuent. L’ensemble des deux livres, L’homme et les dieux et Les témoins de l’Apocalypse donne en tout cas une matière à méditation.» Jacques Bergier.

Puis, Bergier et Pauwels sautent le pas et annoncent la publication aux Éditions Planète de Le Dieu du Futur et Celui qui naît (no 30, septembre/octobre 1966 et no 32, janvier/février 1967).

Ces deux ouvrages scellent la rencontre de Pichon et de Bergier. Ils décrivent très précisément la mécanique élaborée par Jean-Charles et offrent une clé ésotérique de sa théorie.

Ils complètent L’Homme et les Dieux et prophétisent la forme du dieu à venir, la religion et la civilisation qui en naîtra, après celle des Poissons, en appliquant tout simplement les méthodes dictées par les cycles. Pauwels et Bergier ne pouvaient qu’être intéressés par le travail qu’accomplissait Jean-Charles Pichon. Après avoir publié Le Matin des Magiciens en 1960, ils entreprenaient un ensemble de publications dont seul le premier tome L’Homme éternel a vu le jour (Gallimard, 1970). Ce premier volume reprendra (sans citer l’auteur) une page de L’Homme et les Dieux. La revue Planète disparut juste après cette publication.

Force est de constater que l’approche de Pauwels et de Bergier recoupait celle de Jean-Charles Pichon (d’où les emprunts), dans la mesure où ils poussaient chacun leurs recherches du côté de l’histoire des civilisations, des lointaines civilisations passées, et des futures évolutions de l’homme pour tenter de mettre en évidence un lien dans cet étonnant mouvement du temps et des rythmes qui le structure.

« Si l’inconscient pouvait être personnifié... Ce serait un rêveur de rêves séculaires et, grâce à son expérience démesurée, un oracle aux pronostics incomparables. » C. G. Jung;

Jean-Charles Pichon a suspendu une brillante carrière romanesque pour se lancer à la découverte du plus difficile et du plus riche de ces domaines inconnus: l’héritage commun de traditions, de mythes, de secrets initiatiques, de clés accumulé par toutes les civilisations depuis des millénaires, cet inconscient collectif dont Jung disait qu’il connaît « le rythme du devenir, de l’accomplissement et de la décadence.»

Dix ans de travail acharné, une culture écrasante, une rare conjonction de rigueur et de talent qui rend passionnante cette aventure de l’esprit se concentrent dans ce grand livre. Grâce à une méthode nouvelle d’analyse, il dégage une structure du passé qui intègre l’histoire universelle. Surtout, il introduit à une possibilité radicalement originale de «pronostic» sur l’ère où l’humanité vient d’entrer. »

  

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.




  



vendredi 24 avril 2020

Compte rendu de l’ouvrage « Conférences de Philippe Marlin aux rencontres de Berder de 2014 à 2018 » (troisième partie) (Brève présentation d’un néo-berderien).






  
Les éditions de l’œil du sphinx.



C’est un livre que j’ai trouvé passionnant et instructif : Conférences de Philippe Marlin aux rencontres de Berder de 2014 à 2018 aux éditions de l’Œil du Sphinx .

J’ai rencontré Philippe Marlin en l’an 1999. Il avait créé déjà depuis l’année 1989 l’association l’Œil du sphinx consacrée entre autres à l’écrivain américain de littérature fantastique Howard Phillips Lovecraft, et moi je venais de traduire deux romans d’un épigone allemand de cet auteur, Wolfgang Hohlbein, intitulés Le mage de Salem  et L’héritage de la nuit. J’ai donc adhéré à son association.

C’était l’époque des publications d’amateurs (fanzines), et toute une série de titres sortirent des presses d’origine de l’association : Dragon & Microchips (Science-Fiction, Fantastique), Murmures d’Irem  (Ésotérisme),  Rôle’ and’ Rêve  (Jeu de Rôle). Le succès rencontré (62 volumes publiés) amena les fondateurs en 2000 à doubler l’association d’une véritable structure commerciale, sous forme de SARL, Les Editions de l’Œil du Sphinx. L’entreprise multiplie désormais les incursions dans de nombreux domaines, mystères de l’histoire, fortéanisme et cryptozoologie, ufologie et parapsychologie tout en continuant à rendre hommage à H.P. Lovecraft.

Conférences de Philippe Marlin aux rencontres de Berder de 2014 à 2018 est la transcription des 8 conférences que Philippe Marlin a données aux Rencontres de Berder organisées depuis juin 2008, au départ sur l’Ile de Berder dans le Morbihan. Les Rencontres de Berder ont été créées après la disparition de l’écrivain ésotériste Jean-Charles Pichon (qui était aussi dramaturge, poète, scénariste, philosophe, et mathématicien), laissant une œuvre considérable sur l’histoire de notre temps, à la fois métaphysique et philosophique. Elles sont organisées par l’association des Portes de Thélème (label «  Le Collège des Temps »). .

Ces rencontres réunissent autour de conférences, des universitaires, des musiciens, des physiciens, des poètes, des peintres, des éditeurs, des scientifiques et des créateurs ; ils confrontent leur vision de l’avenir de notre société, voire de notre civilisation, quels que soient leurs appartenances ou leurs parcours.


Voici un extrait d’une des conférences de Philippe Marlin, Brève présentation d’un néo-berderien :



« L’ŒIL DU SPHINX ET LES TERRES DE L’AILLEURS

Notre association travaille sur les "Terres de l’Ailleurs" d’une double façon. Elle cherche à explorer le domaine des parasciences (ufologie, parapsychologie, cryptozoologie, histoire mystérieuse, mythes et légendes, ésotérisme) dans un esprit fortéen, c’est-à-dire sans croyance béate, mais sans scepticisme exacerbé. 

Elle a aussi pour but la promotion des littératures de l’Imaginaire (Science-Fiction, Fantastique...) et, de façon corollaire, de toutes les formes d’art se rapportant à ce genre. Dans sa démarche, l’association cherche tout particulièrement à encourager les nouveaux créateurs et à leur offrir de premiers débouchés. Elle cherche également à ressusciter des auteurs talentueux injustement oubliés ou des littératures méconnues. Pour ce faire, elle anime diverses publications. Elle organise parallèlement des colloques, conférences, voyages, rencontres avec le monde de l’édition.

L’ODS a pris le statut d’association en 1995; mais elle existe de fait depuis 1989, soit depuis 25 ans. Nous avions du reste fêté dignement, en octobre 2009 à Paris, le « passage de la double décade », un anniversaire important dans la mesure où il a témoigné, au travers de la durée, de la solidité de notre démarche.


L’ODS est en fait un bouillon de culture regroupant tous les passionnés des Terres de l’Ailleurs qui cherchent à faire partager leur sensibilité; les anciens (le plus âgé qui n’est autre que Claude Seignolle, décédé en 2019) épaulent les plus jeunes, les talents se complètent (écriture, dessin, photo et nouvelles technologies), les frontières se dissolvent (fantastique, science-fiction, poésie, jeu de rôle, ufologie, sciences, ésotérisme...), les nationalités se mélangent (français, belges, suisses, américains, canadiens, australiens, roumains, anglais...) et les projets explosent... 

Nous sommes aujourd’hui, pour être précis, une bonne centaine de membres actifs.

Nous organisons de surcroît des rencontres régulières et de nombreux événements : participation à des conventions, visite de sites inspirés (Gisors et les Templiers, les Carpates et Dracula, le Providence de Lovecraft, Cracovie et la Kabbale, Prague et le Golem, le Loch Ness et son monstre, Rennes-le-Château et l’abbé Saunière, etc.), réception d’un écrivain (Philippe Curval, Jean Robin...), participation à un atelier d’alchimie, soirées cinéma ou vidéo, etc. Nous intervenons régulièrement à la radio (Radio Libertaire, Radio Enghien, France Culture, Ici & Maintenant, Bob...) sur de nombreux thèmes ayant trait à nos auteurs favoris (Lovecraft, Bergier, Limat, Moselli...) ou à nos sites de prédilection (Glozel et les écritures, Rennes-le-Château, Stenay et les Mérovingiens...).



L’ODS, UNE MAISON D’ÉDITION

Nous fonctionnions, à l’origine, par le biais de publications dites de « small press», avec des tirages de l’ordre de 200 exemplaires qui s’organisaient autour de nombreuses séries dont les deux majeures étaient:

           Dragon & Microchips (fantastique, SF).

           Murmures d’Irem (mythes et légendes, tradition et ésotérisme).

Nous avons créé, il y a 15 ans maintenant, une structure parallèle, Les Éditions de L’œil du Sphinx, une SARL au capital de 15245 €. L’idée était ici de réunir suffisamment de capitaux pour assurer un débouché de qualité aux meilleurs de nos talents. 

Nous travaillons à notre rythme, celui d’amateurs éclairés. Nous avons ainsi publié plus de 200 ouvrages, de la poésie (Fantasmique et Faërie de notre benjamine Julie Proust Tanguy), des anthologies de nouvelles (Science-Fiction, Fantastique décadent, lovecratiana), une étude sur la magie (L’Art Obscur de Jean-Luc Colnot), de nombreuses études sur les grands maîtres de l’Imaginaire (Bergier, Seignolle, Verne, Limat, Lovecraft & Jean Ray, Robert Howard, Clark Ashton Smith, Sherlock Holmes, Moselli, Richard Bessière). Une collection, "Serpent Rouge", est dédiée aux mystères de Rennes-le-Château. Une autre, "la Bibliothèque Heuvelmansienne", est consacrée aux travaux de père de la cryptozoologie. De nombreuses revues complètent notre catalogue : La Gazette Fortéenne (étude des phénomènes étranges), Historia Occultae (ésotérisme et occultisme), Wendigo (littérature fantastique).

La dernière pièce à l’édifice, qui explique en grande partie ma présence à votre honorable assemblée, sera début 2014 la reprise de la marque Édite, suite à la liquidation de cette dernière maison d’édition. Je connais depuis longtemps Jean-Christophe Pichon, qui était sur un chemin parallèle au nôtre. Nous avons décidé de conjuguer nos talents, et l’ODS conservera un certain nombre de titres de sa société, tout en poursuivant divers projets qui étaient en cours. D’ores et déjà (juin 2014), nous avons publié 6 ouvrages sous nos deux logos, dont Le petit métaphysicien illustré de Jean-Charles Pichon.

Après cette présentation un peu bavarde, je voudrais vous parler de quelques-unes de mes passions. Je choisirai aujourd’hui un écrivain, une discipline et un lieu.



UN EVEILLEUR, JACQUES BERGIER


Comment rendre compte d’une personnalité aussi complexe que celle de Jacques Bergier, le corédacteur du Matin des Magiciens? Car s’il n’est pas une légende, ainsi qu’il le précisait lui-même par le titre de ses mémoires, il n’en reste pas moins une personnalité improbable, ayant jonglé entre la résistance et l’espionnage, les camps de concentration et l’ésotérisme du IIIe Reich, les civilisations disparues et la recherche scientifique, l’Alchimie et la physique nucléaire, la Science-Fiction et le Fortéanisme... Le tout sur fond d’une étourdissante boulimie intellectuelle.

Il est difficile de dresser « l’héritage Bergier », tant est foisonnant son éclectisme créatif. Chacun peut en fait y trouver sa part, en fonction de ses propres centres d’intérêt.

Je retiendrai pour ce qui me concerne sa contribution significative à la diffusion des grands auteurs de l’Imaginaire. Avec bien sûr Lovecraft, « ce grand génie venu d’ailleurs », qu’il a contribué à faire connaître au public français par le biais d’un article de légende paru dans le premier numéro de Planète. Mais je citerai également, avec une certaine tendresse toute personnelle, son ouvrage Admirations, paru pour la première fois en 1970 chez Christian Bourgois. Un ouvrage qui n’avait à l’époque guère été remarqué, alors qu’il présentait aux lecteurs un certain nombre d’écrivains de «l’Ailleurs» alors totalement méconnus (John Buchan, Abraham Merritt, Arthur Machen, Robert E. Howard...). Il en était plus particulièrement pour moi de Tolkien, dont le Lord of the Rings était présenté comme un texte écrit dans un contexte totalement non humain. Je travaillais à Dunkerque à l’époque et je me suis précipité à la gare des ferries pour traverser le Chanel et acquérir cet ouvrage mystérieux. Lorsque j’ai demandé, trente ans plus tard, à Christian Bourgois les droits pour republier à l’Œil du Sphinx cet ouvrage oublié de Bergier, il m’a dit: « Je vous les donne bien volontiers, Bergier m’a fait suffisamment gagner ma vie... ». Et de fait, c’est Christian Bourgois qui éditera la version française de l’œuvre maîtresse de Tolkien, Le Seigneur des Anneaux !

Autre pièce maîtresse à verser à l’actif de cet héritage, l’apport incontestable de Jacques Bergier au Fortéanisme. Il n’est pas inutile de rappeler ici que c’est grâce à Jacques Bergier que fut publié pour la première fois en France l’ouvrage fondateur de Charles Fort, Le Livre des Damnés (1955). Le Fortéanisme, pour reprendre la définition de Jean-Luc Rivera, Directeur de La Gazette Fortéenne, «englobe un grand nombre de domaines différents qui vont de l’ufologie à la cryptozoologie, en passant par la parapsychologie, l’occultisme, les conspirations, le folklore, la mythologie, les sciences et cosmologies alternatives, les théories archéologiques sur les civilisations disparues ou inconnues, etc. La liste est sans fin, car les centres d’intérêt des fortéens sont aussi variés que divers. Leur caractéristique principale est de ne pas être enfermés dans un domaine particulier et d’être ouverts à toutes les idées, y compris les plus excentriques.» Une définition qui se fait l’écho de la bibliographie de notre sympathique «savant fou», où on retrouve les pouvoirs inconnus de l’homme, les extraterrestres dans l’histoire, les livres maudits ou les maîtres secrets du temps.

Jacques Bergier a su nous faire rêver et a suscité derrière lui toute une génération de chercheurs parallèles qui ont poursuivi ses impertinences scientifiques dans des collections de légende qu’il a fortement marquées de son empreinte (J’Ai Lu l’Aventure Mystérieuse, les Chemins de l’Impossible, etc.). »


  
Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.