Le chapelet Martin Joyal
Pour moi, un des livres qui
décrit au mieux les possibilités des chapelets d’une façon analytique est
l’ouvrage d’un prestidigitateur de langue anglaise Martin Joyal, Chaos, l’apparence du hasard paru en
France en 2010 (il est sorti en anglais sous le titre The Six-Hour Memorized Deck en 1997).
D’abord pour distinguer les
différents chapelets existants, l’auteur nous propose une terminologie précise.
Il les divise en « arrangements » (traités dans le chapitre 2),
« systèmes » (présentés dans le chapitre 3) et « jeux
mémorisés » (dont le chapitre 4 donne une vue d’ensemble : neuf jeux vus
en détail qui correspondent à ce que nous appelons les jeux apériodiques).
Aujourd’hui, j’aborderai les
arrangements de jeu complet.
On peut classer les arrangements
complets en 19 catégories :
1. arrangements
en jeu neuf ;
Non traités dans ce blog. Voir Chaos pp. 32, 33
2. arrangements
en valeurs ordonnées ;
Dans ces
arrangements, seules les valeurs sont ordonnées, les familles étant sans ordre
particulier.
3. arrangements
en familles ordonnées ;
Dans ces
arrangements, seules les familles sont considérées dans le classement des
cartes. On obtient un montage cyclique constitué de treize groupes de quatre
cartes. Chacun des groupes contient le même ordre des quatre familles.
4. arrangements
en valeurs groupées ;
Le montage dans ces arrangements
est simple. Les valeurs sont groupées quatre par quatre, d’abord les quatre as,
puis les quatre deux et ainsi jusqu’aux quatre rois. Pour chacun des groupes de
valeurs, les familles suivent un ordre donné, tel que trèfle, cœur, pique,
carreau.
Les arrangements en valeurs
groupées sont idéaux pour les effets d’épellation à la chaîne (spelling-bee en
anglais) où le jeu complet est utilisé. L’effet d’épellation consiste à tenir
un groupe de treize cartes en position de la donne puis à épeler chaque valeur
de carte, en faisant passer une carte par lettre du dessus du paquet vers le
dessous, et enfin à retourner la dernière carte épelée : il s’agit de
cette carte ! Par exemple, le magicien épelle « as » en passant
une carte par lettre du dessus vers le dessous du paquet, puis il retourne la
carte correspondant à la dernière lettre, c’est un as…. Il pose cette carte de
côté et recommence avec le deux, puis il continue avec toutes les valeurs jusqu’à
n’avoir plus en main qu’une seule carte : le roi.