mardi 3 mai 2016

Apprendre à ignorer quelqu'un est une des clés du bonheur




Ce texte est une traduction de l’espagnol d’un article du blog bouddhiste « Rincon del Tibet ».

Dans la vie, vous rencontrerez toutes sortes de gens avec une énorme quantité de qualités et de défauts comme chacun de nous. Cependant, il y a des personnes qui sont très particulières et qui luttent intensément pour vous faire sentir mal à l'aise et qui sans doute finalement trouvent une manière appropriée d’abaisser votre estime de vous-même et de n’apporter rien de positif dans votre vie. Cela peut mettre hors de lui toute personne normalement constituée.

Au lieu de se sentir mal, il faut être plus intelligent, plus sage encore et savoir comment utiliser ces expériences vécues pour agir de la meilleure façon possible face à des situations qui sont difficiles à gérer. Ignorer quelqu'un n’est pas facile, cela exige beaucoup de patience et surtout de  la maîtrise de soi. L’intelligence émotionnelle a également beaucoup à voir avec tout ce processus.

Voici donc quelques conseils en espérant vous aider à endurer ces situations désagréables : 

1) Vous êtes la chose la plus importante : Nous devons apprendre à donner de l'importance dans nos vies à ce qui est vraiment important, notre vie, nos décisions, nous devons nous internaliser et découvrir ce qui est le plus important en nous, améliorer nos valeurs et observer le positif que nous vivons aujourd'hui. Par conséquent, nous devons savoir qu’être heureux ne dépend que de nous. 

2) Acceptez le fait que nous sommes tous différents : apprenez à accepter toutes les bonnes qualités en vous, augmentez votre auto-estime et gardez à l'esprit que chaque personne est unique. Ayez des sentiments d'amour pour vous-même et mettez en valeur votre potentiel. 

3) Appliquez la loi du glaçon : Simplement, si une personne n’apporte rien de positif à votre vie et même la sabote à bien des égards, appliquez la loi du glaçon, comme lorsque nous étions enfants à la maternelle : arrêtez de lui parler. Si cette personne vous aime vraiment, elle va réagir et corriger ses erreurs, sinon elle s’en ira. 

4) Soyez plus intelligent : Quand quelqu'un cherche une sorte de confrontation, vous devez être plus intelligent et l’ignorer. Ne l'écoutez pas, ne lui parlez pas, ne répondez pas à ses attaques verbales. Retirez-vous la tête haute, cela montrera très clairement que ses injures, ses critiques ou ses mauvaises attitudes ne vous transforment pas et même ne vous affectent pas. 

5) Choisissez vos amis : Vous ne pouvez pas être ami avec quelqu'un qui est aux aguets seulement pour vous critiquer à votre premier faux pas. Il est préférable d'avoir peu d’amis, mais qui ont un cœur énorme et vous appuient dans toutes vos décisions, qui tentent d'aider plutôt que de détruire. Il faut préférer la qualité à la quantité. 

6) Identifiez les gens intéressés : L’intérêt est certainement quelque chose qui est présent dans de nombreuses relations. Il y a des gens qui sont tout simplement à la recherche de ce que vous possédez ou, quand ils en ont besoin, de quelque chose que vous avez. Apprenez à les reconnaître et surtout éloignez-les de votre vie.

Bien qu'il y ait beaucoup de gens toxiques dans ce monde, tout n’est pas noir ou blanc : la vie  peut être de beaucoup de couleurs et cela dépend de la façon dont vous la regardez. De même que vous pouvez voir le soleil dans un ciel gris et vivre d’une manière optimiste, rappelez-vous qu’un problème survient toujours avec sa solution. 

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. La suite au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou les séries télévisées américaines actuelles.
Amitiés à tous.

Parole parfaite (dans « Vision et transformation » de Sangharakshita) (quatrième partie)




La communication télépathique est le troisième niveau de l'enseignement du Bouddha


Je continue ma série d’articles sur le livre Vision et transformation de Sangharakshita qui est fondamental car il décrit en détail la pratique du noble chemin octuple proposé par le Bouddha (vous pouvez vous procurer cet ouvrage au centre bouddhiste Triratna de Paris). Dans le troisième chapitre « L’idéal de la communication humaine, la parole parfaite », il aborde cette étape du noble sentier octuple. 

On peut étudier la parole parfaite selon quatre niveaux : a) Le niveau de véracité, b) Le niveau d’affection, c) Le niveau d’utilité, d) Le niveau de promotion de la concorde, de l’harmonie et de l’unité. 

Aujourd’hui, j’aborderai le quatrième niveau, le niveau de promotion de la concorde, de l’harmonie et de l’unité.

En plus des qualités que j’ai décrites dans les précédents articles, la parole parfaite favorise la concorde, l’harmonie et l’unité. Cela ne signifie pas seulement un accord verbal. Cela ne signifie pas dire : « Oui, oui » sans arrêt. Cela ne veut pas dire non plus dire partager les mêmes idées ; il ne s’agit pas de « Vous croyez au bouddhisme, je crois au bouddhisme. » Ce n’est pas ce qui est entendu ici. Ce qu’une parole qui favorise la concorde, l’harmonie et l’unité signifie vraiment est l’obligeance mutuelle, basée sur la véracité et sur la prise de conscience réciproque de l’être et des besoins de l’autre, menant à la transcendance de soi réciproque. Cette transcendance de soi réciproque est la parole parfaite par excellence. Ce n’est pas seulement la parole parfaite mais c’est aussi la perfection de la communication. Quand cette sorte de concorde, d’harmonie et d’unité, cette sorte de compréhension, est complète, est parfaite, plus rien d’autre n’a besoin d’être dit. Même, à un niveau ordinaire, quand vous faites pour la première fois connaissance avec quelqu’un, pendant un certain temps vous parlez beaucoup, vous échangez des idées, vous apprenez à vous connaître ; mais, en un sens, plus vous vous connaissez, moins il y a à dire. Lorsque la parole parfaite culmine dans l’harmonie, dans l’unité et dans la transcendance de soi réciproque, alors en même temps elle culmine dans le silence.

Nous ne devrions pas pour autant penser que la parole, même la parole parfaite, est le seul véhicule de la communication. La forme Vajrayana du bouddhisme, le bouddhisme du chemin adamantin, distingue trois niveaux de transmission de l’enseignement du Bouddha. Le premier, ou le plus bas, est le niveau verbal. A ce niveau, l’enseignement l’expérience spirituelle — est transmis au moyen de la parole écrite ou parlée. Le niveau suivant est la transmission par des signes ou des symboles, comme dans l’histoire de la tradition zen où le Bouddha lève une fleur dorée au milieu d’une assemblée. C’était un signe. Il y avait là une signification que seul comprit Mahakashyapa ; et par ce signe, ou par la signification de ce signe, l’essence de l’expérience spirituelle du Bouddha fut transmise à Mahakashyapa et de lui sortit toute une lignée de maîtres zen (voir site « zen-occidental.net »).

Mais, selon le Vajrayana, le niveau le plus élevé de transmission est la communication télépathique, qui bien sûr a lieu en silence. C’est la communication directe d’esprit à esprit, sans l’interposition ni de la parole écrite ou parlée, ni du signe ou du symbole visuel. C’est l’esprit lançant non pas des signaux, mais se lançant lui-même, directement, vers un autre esprit, sans aucun intermédiaire, sans aucun moyen de transmission. C’est le contact immédiat et direct d’esprit à esprit. Il est appelé « Le miracle de la télépathie » dans le Kevatta Sutta : « Et quel est le miracle de la télépathie ? Prenons le cas où un moine lit dans les esprits les événements mentaux, les pensées, les réflexions des autres êtres, des autres individus. Alors, quelqu'un qui a foi et conviction en lui le voit en train de lire les esprits des autres êtres. Il rapporte ceci à quelqu'un qui n'a ni foi ni conviction lui disant : « N'est-ce pas impressionnant ? N'est-ce pas étonnant? Qu'il est grand le pouvoir, qu'elle est grande la prouesse de ce contemplatif ! A l'instant, je l'ai vu lire les esprits d'autres êtres. » C’est le troisième des abhijñas (pouvoirs surnaturels possédés par un bouddha, un bodhisattva ou un arhat) : la perception de la pensée d’autres êtres. Nos préjugés occidentaux peuvent en être perturbés, mais la télépathie est quelque chose de reconnu et d’officiel dans le bouddhisme.

Outre cela, nous ne devrions pas penser que le silence est la simple absence de son. Quand s’éteignent tous les sons, quand le bruit du trafic dans la rue ou le grincement des chaises dans la pièce, le bruit de notre respiration, et même le « son » de nos pensées se sont complètement tus, ce qui reste n’est pas seulement quelque chose de négatif ou de mort, pas seulement un vide. Ce qui reste est un silence vivant.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui.
Amitiés à tous.