lundi 19 juin 2017

Le chapelet, compte rendu du livre « Chaos, l’apparence du hasard » de Martin Joyal (quatorzième partie).



Sans commentaire.


Pour moi, un des livres qui décrit au mieux les possibilités des chapelets d’une façon analytique est l’ouvrage d’un prestidigitateur de langue anglaise Martin Joyal, Chaos, l’apparence du hasard paru en France en 2010 (il est sorti en anglais sous le titre The Six-Hour Memorized Deck en 1997).

D’abord pour distinguer les différents chapelets existants, l’auteur nous propose une terminologie précise. Il les divise en « arrangements » (traités dans le chapitre 2), « systèmes » (présentés dans le chapitre 3) et « jeux mémorisés » (dont le chapitre 4 donne une vue d’ensemble : neuf jeux vus en détail qui correspondent à ce que nous appelons les jeux apériodiques).

Aujourd’hui, j’aborderai la suite des arrangements avec les arrangements assortis et les arrangements un-deux-quatre huit.

LES ARRANGEMENTS ASSORTIS

Ces arrangements sont moins populaires que ceux décrits précédemment. Ils sont connus parfois sous le nom de « Sabatwin ».

Comme dans les arrangements en miroir, chaque carte dans la première moitié correspond à une carte complémentaire dans la seconde moitié. Mais ici, l'ordre des cartes complémentaires dans la seconde moitié est identique à celui des cartes de la première moitié. En résumé, les cartes en position une et vingt-sept sont complémentaires l'une de l'autre. Les cartes en position deux et vingt-huit sont complémentaires l'une de l'autre et ainsi de suite pour le reste du jeu.

LES ARRANGEMENTS UN-DEUX-QUATRE HUIT.

De tels arrangements sont constitués de quatre parties égales. Chacune est liée à un chiffre. La première partie correspond au chiffre un, la seconde au chiffre deux, la troisième au chiffre quatre et la quatrième au chiffre huit. Le choix des chiffres un, deux, quatre et huit provient du système binaire.

Armé d'un tel arrangement, le magicien demande à un spectateur de penser à une valeur de carte. Il fait alors quatre piles de treize cartes chacune et demande au spectateur de désigner les piles dans lesquelles il y a une ou plusieurs cartes ayant la même valeur que celle à laquelle il a pensé. Pour chaque pile où la réponse est positive, le magicien se remémore le chiffre correspondant. La somme de ces chiffres est la valeur pensée.

Par exemple, si le spectateur pense à un valet, il dira qu'il a vu la valeur dans la première, la seconde et la quatrième pile. Ces piles correspondent respectivement aux chiffres un, deux et huit. Le total des chiffres est onze, ce qui correspond au valet.

Charles T. Jordan a été le premier à penser à appliquer le principe binaire à la cartomagie. On en trouve des traces dans son tour « Transcendental Vision » dans Ten New Preparated Card Trick (1920, p. 22). Depuis, beaucoup de tours utilisent cette idée. Parmi ceux-ci il y a « Four of a Mind » de Paul Swinford, un tour très intéressant basé sur le système binaire, publié dans Expert Card Mysteries (1969, p. 59) de Alton Sharpe. Il y a aussi « Flash Memory », développé par Leo Boudreau et publié dans son livre Skullduggery  (1989, p. 109), un livre dédié à « la magie binaire ».

Une version de l'arrangement un - deux - quatre - huit peut être trouvé dans « Divination totale » de Howard P Albright (Encyclopédie des tours de cartes, p. 231). Dans ce tour, quatre groupes de six cartes chacun révèlent au magicien la valeur de la carte sélectionnée mentalement. Quatre autres groupes de sept cartes révèlent la famille de la sélection pensée.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.