vendredi 9 juin 2017

Le chapelet, quel chapelet choisir ( troisième partie).



Simon Aronson


Il y a de nombreux très bons articles sur Internet au sujet du chapelet mais j’ai constaté que beaucoup de prestidigitateurs continuaient à ne pas l’utiliser, alors que certains de ses effets peuvent être extraordinaires. 

Cet article a été écrit pour vous aider choisir votre chapelet dans ce qui pourrait sembler une sorte de jungle : Martin Joyal, dans son livre consacré à ce sujet Chaos, l'apparence du hasard, en cite au moins une cinquantaine. Comme je l’ai mentionné dans un précédent article, j’utilise actuellement le Mnémonica de Juan Tamariz qui est un chapelet apériodique mais je pourrais très bien en employer un autre (quand j’ai débuté en prestidigitation, il y a de ça très longtemps, j’avais choisi le chapelet Si Stebbins qui est un chapelet périodique).

Le chapelet périodique ou répété.

Je vais vous donner seulement mon point de vue. Pour moi, actuellement les chapelets périodiques ou répétés sont complètement disqualifiés car ils sont trop faciles à détecter par le spectateur. L’exemple-type en est le chapelet Si Stebbins. 

Cependant, et là aussi, ce n’est que mon opinion (mais qui rejoint celle d’autres prestidigitateurs), le chapelet inventé par le mentaliste Richard Osterlind « Richard Osterlind Breakthrough Card System » est excellent car il est indétectable par le spectateur, facile à apprendre et vous évite tous les trous de mémoire (il vous faudra cependant l’apprendre en anglais !).

Martin Joyal dit de ce chapelet dans son livre spécialisé sur ce sujet Chaos : « Sa beauté est liée à la facilité de son apprentissage […] Les calculs et raisonnements exigés pour trouver ‘identité d’une en fonction de celle qui la précède sont simples…

Cerise sur le gâteau, je peux vous dire que je connais personnellement quelqu’un qui l’emploie avec grande réussite.

Le chapelet apériodique

Je vous en cite six qui, pour moi, sont tous bons. Choisissez celui que vous désirez !

1) Le Chapelet Nikola (1927) dont vous trouverez l'explication dans l'Encyclopédie des tours de cartes de Jean Hugard. 

2) Le chapelet Aronson (1979) : « A Stack To Remember » que vous trouverez dans The Very Best of Simon Aronson

3) Le chapelet de Martin Joyal (1997) : « The Six-Hour Memorized Deck » dans le livre Chaos, l'apparence du hasard.  

4) Le chapelet Mnémonica (1999) de Juan Tamariz. 

5) Le chapelet Rix (1995) dans son livre Claude Rix et ses 52 partenaires.

6) Le chapelet Isis (2013)  d’Isidore Buc dans son livre Isis.

Il faut connaître parfaitement les cartes dans l’ordre avec leurs numéros, de façon que si l'on demande le Roi de Pique, c'est comme si l'on disait 31. Si vous êtes obligé de chercher, le tour n'est pas pour vous. !

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.



Compte rendu du « Manuel pratique d’illusionnisme et de prestidigitation, tome 1, Généralités - tours de cartes » de Rémi Ceillier, Le chapelet (deuxième partie).

 
Rémi Ceillier.

Il y a de nombreux très bons articles sur Internet au sujet du chapelet mais j’ai constaté que beaucoup de prestidigitateurs continuaient à ne pas l’utiliser, alors que certains de ses effets peuvent être extraordinaires. La meilleure description que j’en ai lue et que je vais vous résumer se trouvait dans le premier livre sur la magie que j’ai lu, Manuel pratique d’illusionnisme et de prestidigitation (tome 1, Généralités-Tours de cartes)  de Rémi Ceillier (1935). Actuellement, j’utilise personnellement le chapelet Mnemonica de Juan Tamariz.


Le chapelet périodique ou répété

On adopte un ordre pour les valeurs et un pour les couleurs ; pour les premières, comme l'ordre naturel, as, 7, 8, 9, 10... serait trop aisément remarqué par le public, on l'établit selon une échelle rompue, facile toutefois à retenir. Par exemple cette devise galante et républicaine :
Dix-huit rois ne valent pas sept dames
10 8 roi 9 valet as 7 dame
(Il est évident qu'on peut trouver nombre d'autres phrases mnémoniques analogues ; mais une fois qu'on a fait choix d'une, ne plus jamais en changer).
Quant aux couleurs, on peut adopter :
Piqueur,              Tri-car
(Pique, Cœur, Trèfle, Carreau),
ou une autre séquence ; même observation.

L’emploi du chapelet périodique se comprend facilement : qu’un spectateur ait pris une carte, vous voyez « à l’œil) la carte qui lui est contiguë : celle qu'on a prise est celle qui précédait  dans le chapelet. Si par exemple vous voyez le valet de carreau, c'est le 9 de trèfle qui a été pris. Il suffit, dans les premiers temps, de se réciter... rois ne valaient  pas... (...roi — 9 — valet — as...) ; et... piqueur tri-car... (trèfle-carreau). Dès lors, connaissant la carte prise, vous agirez à votre guise. Le chapelet rend donc, avec un jeu ordinaire, les mêmes services que les cartes marquées. Il permet en outre d'autres effets, comme nous allons le voir.

Le chapelet apériodique ou continu (Le chapelet numéroté).

Ici, la liste n'est pas cyclique. C'est purement et simplement une série de 52 cartes aussi désordonnée que l'on voudra, et que l'on s'imposera d'apprendre parfaitement par cœur. Il est presque plus facile de les retenir en s'astreignant en outre à retenir, pour chacune, le nombre qui lui sert de numéro d'ordre dans la liste.

« Il faut se mettre en tête les numéros d'ordre d'un jeu de 52 cartes arrangé en chapelet. Cela demande un travail de mémoire absolument indispensable ; on ne peut tirer aucun effet de chapelet numéroté sans avoir la maîtrise des numéros. Quel que soit donc le chapelet auquel vous êtes habitué, il faut inscrire les cartes les unes après les autres sur une feuille de papier avec le numéro d'ordre correspondant...

Il faut connaître les cartes avec leurs numéros, de façon que si l'on demande le Roi de Pique, c'est comme si l'on disait 31. Si vous êtes obligé de chercher, le tour n'est pas pour vous... »

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.