Septième
secret : Il n’y a pas de ressentiments justifiés.
On entend
les gens dire tout le temps : « J’ai le droit d’être bouleversé à
cause de la façon dont j’ai été traité. J’ai le droit d’être en colère, d’être
blessé, déprimé, triste et plein de rancune.» Apprendre à éviter cette façon de
penser est une grande clé pour atteindre la paix intérieure. Chaque fois que
vous êtes rempli de ressentiments, vous remettez les commandes de votre vie
affective aux autres pour qu’ils vous manipulent.
Abandonnez
ce prétendu droit d’être en colère : vous
ne devez jamais attribuer à quelqu’un la responsabilité de ce que vous
ressentez. Cela signifiera que vous êtes prêt à dire : « Je ne
comprends peut-être pas pourquoi je
me sens comme ça, pourquoi j’ai cette maladie, pourquoi je suis une victime ou
pourquoi j’ai eu cet accident, mais je suis prêt à dire sans culpabilité ou
ressentiment que ce sentiment m’appartient. Je vis avec et je suis responsable
de sa présence dans ma vie. » Pourquoi faut-il faire cela ? Si vous
acceptez la responsabilité de ce sentiment, vous aurez au moins la possibilité
de prendre aussi la responsabilité de vous en débarrasser ou d’en tirer une
leçon.
Si vous êtes
responsable d’une toute petite partie (peut-être inconnue) de cette migraine ou
de ce sentiment dépressif, alors vous pouvez vous y attaquer ou découvrir le
message qui s’adresse à vous. Si, en revanche, quelqu’un ou quelque chose
d’autre est responsable dans votre esprit, alors, bien entendu, vous devez
attendre jusqu’à ce qu’il change
afin que vous vous sentiez mieux. Et
il y a vraiment peu de chance que cela se produise (je l’ai expérimenté !).
Mais vous
devez, outre ce changement de paradigme, être prêt à subir un nouveau test (je
sais, cela n’est pas facile !). Il est nécessaire que vous soyez prêt à
réagir à tout ce qui peut vous arriver avec ces énergies plus rapides et plus
puissantes que sont l’amour, la paix, la joie, le pardon et la bonté. C’est le
début d’un « kilomètre supplémentaire » (selon l’expression de Wayne
Dyer) dans votre parcours de vie, un kilomètre supplémentaire où vous n’aurez
que de l’amour à donner.
Quelqu’un
vous déclare quelque chose que vous jugez offensant et, plutôt que de choisir
le ressentiment, vous êtes capable de dépersonnaliser ce que vous venez
d’entendre et de répondre avec bonté. Vous préférez être bon plutôt qu’avoir
raison (c’est un principe semblable à celui de la Communication
Non-Violente : « Je préfère être heureux qu’avoir raison. »).
Vous n’avez plus besoin que les autres aient tort ou d’exercer des représailles
lorsqu’on vous a fait du mal. Vous agissez ainsi par égard pour vous-même.
Autrement, vos ressentiments risquent de vous détruire. Ils sont ce que Wayne
Dyer appelle des énergies minimales.
Wayne Dyer
développe ensuite deux principes : 1) Vous devez oublier le ressentiment, 2) Il faut que vous cessiez de rechercher des occasions d’être blessé psychiquement.
1) Non
seulement, il faut oublier le ressentiment
mais ensuite il faut apprendre à envoyer
de l’amour à tout le monde, plutôt que de la colère et du ressentiment. On raconte
l’histoire d’un maître éveillé qui répondait toujours aux explosions de
critiques, de jugements et de dérision par de l’amour, de la bonté, de la
beauté et de la paix. L’un de ses
disciples lui a demandé comment il arrivait à être si bon et si paisible face à
des invectives si peu flatteuses. Sa réponse a été la question suivante :
« Si quelqu’un vous offre un cadeau et que vous n’acceptez pas ce cadeau,
à qui appartient le cadeau ? ». La réponse vous mène vers le
« kilomètre supplémentaire » dont parle Wayne Dyer. Posez-vous la
question : « Pourquoi est-ce que je permettrais à quelque chose qui
appartient à quelqu’un d’autre d’être la source de mon
ressentiment ? ». Comme le dit le titre d’un ouvrage connu :
« Ce que vous pensez de moi ne me regarde pas » (phrase très utile au
travail !).
2) Vous devez cesser de rechercher des
occasions d’être blessé psychiquement.
Lorsque vous
vivez à des niveaux habituels de conscience (comme ceux de la conscience de
l’ego ou de la conscience du groupe), vous perdez beaucoup de temps et vous
dépensez beaucoup d’énergie pour trouver des occasions d’être blessé psychiquement. Un bulletin
de nouvelles, une récession économique, un étranger qui vous manque de respect,
une faute de goût, une injure, un éternuement, un nuage noir, n’importe quel
nuage, une absence de nuages — presque tout fera l’affaire parce que vous
cherchez une occasion d’être touché psychiquement.
Devenez une
personne qui refuse d’être blessée par qui que ce soit, quoi que ce soit ou dans
n’importe quelles circonstances. Si quelque chose se produit que vous
n’approuvez pas, bien entendu, vous devez déclarer ce que vous sentez dans
votre cœur, et si possible, travailler pour l’éliminer et l’oublier. En
revanche, lorsque vous rencontrez quelqu’un qui formule des choses peu
appropriées ou alors que vous savez qu’il a tout à fait tort, oubliez votre
besoin d’avoir raison et dites plutôt : « Je comprends votre position
et ce que vous ressentez ! » Ces mots mettront fin à un éventuel
conflit et vous libéreront de la nécessité d’être scandalisé. Votre désir profond est
d’être paisible, non pas d’avoir raison, d’être blessé, en colère et plein de
rancune. D’ailleurs réfléchissez bien à cela : si vous avez suffisamment
foi dans vos propres croyances, vous constaterez qu’il est impossible d’être déstabilisé par les croyances et la conduite des autres.
Cogitez (si vous avez du mal à suivre ces conseils et à vous libérer de certaines
habitudes, ce qui est normal, ce que je comprends : moi aussi, je vis la
même chose ! Il y a notamment en moi un ressentiment très profond que je
ne parviens pas à dépasser), sur cette très belle phrase de Mère Teresa : « Dieu
ne commande pas de faire de grandes choses, mais de petites choses avec grand
amour. »
Voilà.
C’est tout pour aujourd’hui. La suite donc au prochain numéro comme dans les
romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries télévisées
américaines contemporaines.