mercredi 20 août 2025

Ironie, le même titre de poème pour un grand et un petit poète.

 


José Maria de Heredia





Soleil couchant par José Maria de Heredia


Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l’âpre sommet que le couchant allume ;
Au loin, brillante encor par sa barre d’écume,
La mer sans fin commence où la terre finit.

A mes pieds c’est la nuit, le silence. Le nid
Se tait, l’homme est rentré sous le chaume qui fume.
Seul, l’Angélus du soir, ébranlé dans la brume,
A la vaste rumeur de l’Océan s’unit.

Alors, comme du fond d’un abîme, des traînes,
Des landes, des ravins, montent des voix lointaines
De pâtres attardés ramenant le bétail.

L’horizon tout entier s’enveloppe dans l’ombre,
Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,
Ferme les branches d’or de son rouge éventail.


Soleil couchant par Jean-François Gérault


Le soleil se couche au lointain 

Et j'aperçois d'étranges ombres

Ce sont celles des grands sapins

Qui dorment dans la forêt sombre.


Pauvre soleil, tu vas mourir.

Déjà s'éteint ta lumière.

Je te vois déjà t'assoupir,

Ressembler à un pauvre hère.


Et en cette nuit fatidique,

Tu veux mourir, mourir sans peur.

C'est un spectacle  magnifique 

Que ton agonie en couleurs


La mer immense semble éteindre 

Ce grand et beau brasier ardent.

En voyant ta mort, à te craindre

Nous apprendrons, nous tes enfants.


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