José Maria de Heredia
Soleil couchant par José Maria de Heredia
Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l’âpre sommet que le couchant allume ;
Au loin, brillante encor par sa barre d’écume,
La mer sans fin commence où la terre finit.
A mes pieds c’est la nuit, le silence. Le nid
Se tait, l’homme est rentré sous le chaume qui fume.
Seul, l’Angélus du soir, ébranlé dans la brume,
A la vaste rumeur de l’Océan s’unit.
Alors, comme du fond d’un abîme, des traînes,
Des landes, des ravins, montent des voix lointaines
De pâtres attardés ramenant le bétail.
L’horizon tout entier s’enveloppe dans l’ombre,
Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,
Ferme les branches d’or de son rouge éventail.
Soleil couchant par Jean-François Gérault
Le soleil se couche au lointain
Et j'aperçois d'étranges ombres
Ce sont celles des grands sapins
Qui dorment dans la forêt sombre.
Pauvre soleil, tu vas mourir.
Déjà s'éteint ta lumière.
Je te vois déjà t'assoupir,
Ressembler à un pauvre hère.
Et en cette nuit fatidique,
Tu veux mourir, mourir sans peur.
C'est un spectacle magnifique
Que ton agonie en couleurs
La mer immense semble éteindre
Ce grand et beau brasier ardent.
En voyant ta mort, à te craindre
Nous apprendrons, nous tes enfants.
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