lundi 12 décembre 2016

Compte rendu de « Les secrets des mentalistes » de Pascal Le Guern et Tibor le mentaliste (cinquième partie, le cold reading).




Le remarquable livre d'Angelo Stagnaro sur le cold reading



Le livre Les secrets des mentalistes de Pascal Le Guern et Tibor le mentaliste est paru après que j’ai publié mon étude Introduction au mentalisme, à l’hypnose et à la mnémotechnie, autrement je l’aurai mentionné comme un excellent ouvrage pour les gens qui débutent dans ce domaine. 

Sont abordées quatre techniques très importantes dans le mentalisme : la programmation neurolinguistique, le cold reading, le hot reading et le pré-show. J’évoquerai dans cet article la programmation neurolinguistique. J’ai déjà traité de la PNL dans l’article précédent. Je vais à présent aborder la deuxième technique : le cold reading.

2) Le cold reading 

Le cold reading est un effet très utilisé en « divination » par les voyants pour établir des prédictions, qui va permettre au sujet d’accepter une description vague de lui-même comme étant une pleine vérité. Le travail des cold readers consiste avant tout à recueillir le maximum de renseignements possibles sur la personne (sont notés la façon de parler du sujet, son physique, son habillement, etc.). Pendant cette première phase d’évaluation, le mentaliste compétent saura rapidement dans quelle classification son sujet pourra entrer. De ces premières observations, une seule prédiction exacte sera possible. Il formulera ensuite des questions assez générales, mais surtout très persuasives et efficaces, qui engendreront une réponse. Le plus souvent la personne ne s’est même pas aperçue qu’elle vient de répondre à des questions. Cela se nomme le feedback verbal. Des formulations simples y sont utilisées, pratiquement vraies pour tout le monde.

On aboutit ensuite à la partie que je préfère, l’effet Barnum, appelé aussi effet Forer ou effet puits.
En 1949, un psychologue du nom de Bertram Forer collecta quelques phrases dans un livre d’horoscopes pris chez un marchand de journaux et les donna à ses étudiants. Le résultat fut incroyable : la plupart d’entre eux considérèrent sa collection de phrases comme étant particulièrement juste et dirent qu’elle les décrivait exactement. Voici le texte qu’il utilisa :

« Vous avez besoin d'être aimé et admiré, et pourtant vous êtes critique avec vous-même. Vous avez certes des points faibles dans votre personnalité, mais vous savez généralement les compenser. Vous avez un potentiel considérable que vous n'avez pas tourné à votre avantage. À l'extérieur vous êtes discipliné et vous savez vous contrôler, mais à l'intérieur vous tendez à être préoccupé et pas très sûr de vous-même. Parfois vous vous demandez sérieusement si vous avez pris la bonne décision ou fait ce qu'il fallait. Vous préférez une certaine dose de changement et de variété, et devenez insatisfait si on vous entoure de restrictions et de limitations. Vous vous flattez d'être un esprit indépendant et vous n'acceptez l'opinion d'autrui que dûment démontrée. Mais vous avez trouvé qu'il était maladroit de se révéler trop facilement aux autres. Par moment vous êtes très extraverti, bavard et sociable, tandis qu'à d'autres moments vous êtes introverti, circonspect et réservé. Certaines de vos aspirations tendent à être assez irréalistes. »

A quel point cette description peut-elle vous correspondre ? Si vous appreniez ce texte par cœur et que vous le disiez à quelqu’un en observant sa main, la personne pourrait bien penser que vous connaissez tous les détails de sa vie. Donc, nous sommes tous bien différents mais il y a également bon nombre de similarités et c’est pour cela que le cold reading fonctionne aussi bien. Les étudiants de Forer furent invités à noter l’analyse proposée sur une échelle de 0 à 5. Sur 39 élèves 16  dirent que cela les décrivait parfaitement et seulement 5 personnes la notèrent en dessous de 4.

Angelo Stagnaro dans Ex nihilo, guide du cold reading moderne propose 260 phrases modèles selon la méthode de Forer que vous pouvez employer à chaque lecture de pensée pour sembler voir dans l’esprit des spectateurs réparties en 17 domaines différents : 1) santé, 2) argent, 3) travail, 4) voyages, 5) problèmes, 6) avenir, 7) amour, sexe, 8) famille 9) amis, 10) poursuite du bonheur, 11) spiritualité, morale, valeurs, 12) choses personnelles, 13) passé, 14) vie émotionnelle, 15) soucis, préoccupations, peurs, 16) conseil, 17) humeurs.

Je parlerai du du hot reading et du pré-show dans un prochain article. Amitiés à tous.

Compte rendu de « Les secrets des mentalistes » de Pascal Le Guern et Tibor le mentaliste (quatrième partie, la programmation neurolinguistique).






 Le premier livre écrit sur la PNL par des auteurs de langue française



Le livre Les secrets des mentalistes de Pascal Le Guern et Tibor le mentaliste est paru après que j’ai publié mon étude Introduction au mentalisme, à l’hypnose et à la mnémotechnie, autrement je l’aurai mentionné comme un excellent ouvrage pour les gens qui débutent dans ce domaine. 

Je n’ai pas trouvé le chapitre sur « Le secret » vraiment passionnant mais il est suivi d’une interview du mentaliste Julien Losa qui a toujours pour moi un discours équilibré et intéressant.

Ensuite sont abordées quatre techniques très importantes dans le mentalisme : la programmation neurolinguistique, le cold reading, le hot reading et le pré-show. J’évoquerai dans cet article la programmation neurolinguistique.

1) La programmation neurolinguistique 

J’ai moi-même un brevet de technicien en hypnose ericksonienne (très proche de la programmation neurolinguistique) et je ne partage pas la plupart des analyses des auteurs. Je n’ai pour ainsi dire jamais vu un mentaliste utiliser la PNL pour son spectacle. Inversement, c’est pour moi une très bonne méthode à la fois psychologique et de développement personnel. Pascal Le Guern et Tibor le mentaliste notent qu’« elle est toutefois tout sauf une science. Les recherches, basées sur des observations empiriques, n’ont jamais été validées par les scientifiques. » Mais ils oublient de dire qu’il en est ainsi de la plupart des méthodes psychologiques modernes, et en premier lieu la psychanalyse, dont sont inspirées de nombreuses psychothérapies. Celle-ci, découverte par Freud à partir de ses observations sur de riches patientes et patients viennois, n’a jamais fait l’objet d’études scientifiques et statistiques sérieuses.

La méthode de John Grinder et Richard Bandler de s’inspirer de l’observation de trois des plus grands psychothérapeutes modernes (Milton Erickson, père de l’hypnose thérapeutique, Fritz Perls, psychiatre de la gestalt-thérapie, Virginia Satir pionnière de la thérapie familiale) pour en tirer des patterns (schémas psychologiques) est en fait très ancienne et employée depuis l’Antiquité. Il s’agit tout simplement de la théorie de l’imitation ou du modèle (par exemple, Alexandre avait comme modèle Achille et la plupart des grands personnages de cette époque en avaient choisi un). Je ne détaillerai pas ce qu’on appelle le VAKOG (registre sensoriel d’une personne : visuel, auditif, kinesthésique, olfacto-gustatif) ni la signification des mouvements des yeux. La PNL me paraît beaucoup plus intéressante quand elle décrit ce qui s’appelle le méta-modèle, nos douze croyances appauvrissantes sur le monde : voir cet article de mon blog .

En revanche, la définition de la PNL par les deux auteurs me paraît à la fois simple et intéressante :

« a) Programmation : depuis notre plus petite enfance, nous enregistrons des expériences dont nous tirons un enseignement propre à nous-même. C’est cette influence de l’inconscient qui nous permet de nous adapter aux situations de la vie de tous les jours. Ces enregistrements conditionnent notre façon d’agir et deviennent des automatismes.

b) Neuro : notre comportement humain repose sur notre activité neurologique. Notre cerveau nous permet de percevoir, de penser, de ressentir et d’opérer des choix.

c) Linguistique : nos modes d’expression et notre personnalité se révèlent à travers nos mots, nos gestes, notre posture. Ce langage (verbal ou non verbal) reflète la personne que nous sommes.

Un petit ajout de ma part : justement, comme notre langage est significatif et révèlent nos pensées, le praticien en PNL peut agir au niveau de celui-ci pour nous proposer d’abandonner des croyances sur nous et notre environnement qui sont erronées et programment notre vie d’une manière inadéquate, qui sont, pour la PNL, des appauvrissements de notre conception du monde (Une de ces principales conceptions erronées est que nous pensons agir sans être responsables de nos actes : « C’est plus fort que moi », « Cette idée me rend malade à chaque fois », etc., ce qui pour la plupart des théories psychologiques modernes est complètement faux.).

Je parlerai du cold reading, du hot reading et du pré-show dans un prochain article. Amitiés à tous.