Les 7 clés de la méditation par Erik Sablé, un ouvrage passionnant
J’ai découvert un livre
formidable sur la méditation, très mince mais très dense. Il s’appelle Les sept clés de la méditation et est
écrit par Erik Sablé. Erik Sablé est traducteur du tibétain et on lui doit
notamment la traduction des Six yogas de Naropa de Takpo Tashi Namgyal (pour moi peut-être un des meilleurs livres qui
aient été écrits sur le sujet).
Il propose sept clés pour la
méditation :
1) La sagesse
2) S’ouvrir au souffle et au
corps
3) Comprendre les mécanismes du
mental
4) La concentration
5) Être attentif à la racine de l’illusion
6) La présence
7) La joie et la sérénité
J’aimerais commencer par la dernière
clé car elle me paraît la plus belle. La méditation qui peut paraître ennuyeuse
à certains nous donne la joie. Dans le bouddhisme originel, après avoir par la
méditation compris le fonctionnement de l’esprit, on peut aussi dilater l’être
comme nous le pratiquons au centre bouddhiste triratna de Paris par le
metta-bhavana. Ces méditations de dilatation de l’être se nomment les quatre
joyaux ou les quatre sentiments infinis (Brahmavihara, demeures de Brahma). Ce sont 1) metta, l’amour
bienveillant (que je viens d’évoquer et qui a déjà été traitée dans ce blog), 2)
karuna, la compassion, 3) mudita, la joie et 4) upecka, l’équanimité.
Je parlerai donc aujourd’hui de « karuna ».
Dans cette méditation, on souhaite que tous les êtres animés soient délivrés de
la souffrance et des causes de la souffrance. Les causes de la souffrance sont
les passions, la confusion et notre karman. Pratiquement, le méditant visualise
un être cher dans une situation de souffrance extrême. Quand la compassion
et le vif désir de lui venir en aide sont engendrés, il étend sa méditation à
une personne neutre elle aussi dans la souffrance et, enfin à un ennemi,
incluant ainsi progressivement tous les êtres (ces deux dernières phases étant
pour moi très difficiles !).
J’adore aussi d’une manière
générale l’approche mythologique de ces quatre méditations dans un des discours
de Bouddha, l’Ekottaragamasutra (voir Paroles du Bouddha tirées de la tradition primitive, p. 180) : « L’amour,
la compassion, la joie et l’équanimité. Pourquoi les appelle-t-on « Demeures
de Brahma » ? Moines ! il vous faut savoir que celui qu’on
appelle Grand Brahma, mille Brahmas ne peuvent l’égaler. N’étant pas surpassé,
il contrôle mille mondes. C’est pourquoi son palais est appelé « Demeures
de Brahma ».
Moines, celui qui excelle en ces
quatre « Demeures de Brahma » est capable de contempler ces mille
mondes. C’est pourquoi on les appelle « Demeures de Brahma ». »
Voilà. C’est tout pour
aujourd’hui.
La suite au prochain numéro comme
dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries
télévisées américaines actuelles.
Amitiés à tous.