Un autre ouvrage de Gestalt-thérapie.
Des amis m’ont dit que certains concepts
de la Gestalt-thérapie étaient pour eux difficiles à comprendre. C’est pourquoi
j’ai décidé d’entamer une suite d’articles définissant 20 notions de base de la
Gestalt-thérapie selon la classification adoptée par Serge Ginger dans son
livre « La Gestalt, l’art du contact ».
Cet article est la suite de celui-ci.
Concept 20 : L’individu dans le groupe.
Cette valorisation de l’originalité
existentielle et de la créativité de chaque être humain prend sa pleine mesure
lorsque chacun est confronté aux autres ; elle prend tout son relief à la
frontière entre l’individu et son environnement.
Lorsqu'elle est pratiquée en groupe
thérapeutique, la Gestalt vise non pas à intégrer l'individu à un sous-groupe
social, mais au contraire à lui permettre de mieux définir sa spécificité.
Ainsi la Gestalt ne se présente pas alors comme une thérapie de groupe, mais
plutôt comme une « thérapie individuelle en groupe ». Les participants sont les
témoins du travail individuel de chacun : ils n'interviennent généralement qu'à
la demande du thérapeute ou du client ; et lors d'un « feed-back » éventuel,
c'est d'eux-mêmes qu'ils parlent et non de leur interprétation d'autrui. Le
groupe constitue alors une sorte de caisse de résonance de la problématique de
chacun ; il peut aider à la définir plus clairement ainsi qu'à la dédramatiser.
Fritz Perls était un génie créateur
instable et turbulent, surtout après qu'il eut quitté New York, à 63 ans,
entamant une longue vie d'errance pendant quatorze ans. Il a sillonné alors les
États-Unis et le monde, présentant sa méthode à travers des conférences et des
démonstrations. Il a donc délaissé peu à peu la notion de psychothérapie
individuelle approfondie au profit de groupes thérapeutiques, voire de groupes
ponctuels de courte durée, ouverts à un large public. En cohérence avec sa
propre pratique, il a, vers la fin de sa vie, valorisé les thérapies de groupe
par rapport aux thérapies individuelles, puis prôné la thérapie communautaire
(« Gestalt-Kibboutz ») qu'il a brièvement tenté de mettre en place lors de sa
retraite dans l'île de Vancouver, expérience interrompue au bout de quelques
mois par sa mort, le 14 mars 1970.
Vingt ans plus tard, les praticiens
français actuels conjuguent pour la plupart plusieurs types d'activité :
·1) thérapie
individuelle en situation duelle (généralement, une séance par semaine pendant
plusieurs années);
· 2) thérapie
individuelle en situation de groupe (par exemple, une soirée par semaine, ou un
week-end par mois, pendant une ou deux années). Ces deux approches
thérapeutiques sont souvent combinées et se potentialisent mutuellement —
notamment lorsqu'elles sont pratiquées par le même thérapeute, déjouant ainsi
les évitements éventuels du client ;
· 3) mais,
se souvenant que « la Gestalt est trop bonne pour être réservée aux seuls
malades » (Perls), plusieurs praticiens organisent, par ailleurs, des groupes
ponctuels de développement des ressources personnelles (par exemple, trois à
cinq jours, une ou plusieurs fois par an). D'autres encore utilisent la Gestalt
comme méthode d'appoint dans une pratique psychologique, pédagogique ou sociale
(par exemple, en institution pour enfants inadaptés ou en hôpital
psychiatrique), ainsi que dans les entreprises du secteur industriel ou
commercial, comme formateurs ou consultants.
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.