Une iconographie traditionnelle des cinq dhyani-bouddha. Remarquez que chacun est représenté avec une couleur différente.
Les cinq dhyani bouddhas (ou bouddhas de
méditation ou bouddhas de sagesse ou bouddhas transcendantaux ou Jinas :
Vainqueurs).
J’ai remarqué que dans la plupart
des religions qui pratiquaient au départ l’adoration d’une seule personne ou
d’un seul dieu (catholicisme, bouddhisme, etc.), les êtres humains ont connu une
tendance très forte à imaginer de nombreuses divinités subalternes ou des
auxiliaires de ce dieu (par exemple, dans le catholicisme les anges et les
saints ou dans le bouddhisme, les cinq dhyani- bouddhas ou les bodhisattva).
Louis Frédéric a pu ainsi écrire un livre Les dieux du bouddhisme qui recense trois mille divinités issues de cette
religion ! Je vais parler aujourd’hui des cinq dhyani-bouddhas ou bouddhas
de sagesse, inventés sans doute au septième siècle après Jésus-Christ,
respectivement Amithaba, Amoghasiddhi, Akhshobya, Ratnasambhava et Vairochana. Dans
le courant vajrayana, ils représentent les cinq aspects du bouddha primordial,
les cinq épisodes principaux de sa vie, et les cinq sagesses permettant de
transformer les cinq émotions négatives en énergie positive.
Le principe des cinq bouddhas
repose sur la notion de trikaya (Les trois corps du bouddha, Dharmakaya,
Sambhogakaya, Nirmanakaya), proposée à l’origine par l’école yogacara du
courant mahayana.
Ces bouddhas sont considérés
comme des bouddhas transcendantaux. En effet, alors que le Hinayana n’admet
l’existence que d’un seul et unique bouddha par ère, le Mahayana reconnaît
l’existence d’innombrables bouddhas. Le bouddha Sakyamuni est la manifestation
aux yeux de tous (nirmanakaya) d’un bouddha primordial (dharmakaya). Il existe
aussi des manifestations visibles pour les méditants et les bodhisattvas,
appelées sambhogakaya. Cette théorie a donné naissance à la notion qu’un bouddha
peut se démultiplier en différentes formes représentant chacune l’un des
aspects particuliers de ses émanations.
1) Amithaba a comme émotion
négative l’avidité qu’il transforme par la sagesse de l’amour universel, il
représente la « lumière infinie » du bouddha primordial et l’épisode
de l’illumination sous l’arbre de boddhi (il est aussi le bouddha de la
« Terre Pure ».).
3) Akhshobya a comme émotion
négative la colère-haine qu’il transforme par l’acceptation tranquille du
mauvais comme du bon. Il représente « l’imperturbabilité » du bouddha
primordial et l’épisode de la victoire contre Mara à Bodhgaya.
4) Ratnasambhava a comme émotion
négative l’orgueil qu’il transforme par la conscience de l’identité
fondamentale des êtres. Il représente « celui qui est né du joyau et
produit des joyaux » par rapport au bouddha primordial et l’épisode de la
construction du temple Mahabodhi par Ashoka.
5) Vairochana a comme émotion
négative l’ignorance qu’il transforme par la conscience de la vacuité. Il
représente « l’illuminateur » par rapport au bouddha primordial et l’épisode
du sermon de Bénarès (Sakyamuni a fait un prêche devant ses cinq premiers disciples dans cette ville
pour leur faire partager la voie qui selon lui menait à l’Éveil. Il a alors exposé
les Quatre Nobles Vérités).
Pour plus de renseignements sur le sujet, consultez le très bon livre, Petite encyclopédie des divinités et symboles du bouddhisme tibétain, par le lama Cheuky Sèngué (François Jacquemart).
Pour plus de renseignements sur le sujet, consultez le très bon livre, Petite encyclopédie des divinités et symboles du bouddhisme tibétain, par le lama Cheuky Sèngué (François Jacquemart).
Dans un prochain article,
j’aborderai les projections magiques (bouddhas historiques) et les émanations agissantes (bodhisattvas de méditation) de ces dhyani-bouddhas.
La suite au prochain numéro comme
dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries
télévisées américaines actuelles.
Amitiés à tous.