jeudi 16 mars 2017

Traduction du site espagnol de développement personnel, « Mujer ». Les problèmes peuvent être des opportunités.




Ironique et ambigu !


Chaque chose possède son moment et chaque instant, à son tour, ouvre la porte à une nouvelle occasion, qu’il faut être en mesure de voir et de ne pas manquer, tout simplement parce que d'autres ne l'aiment pas. Parce que le bonheur est tout naturellement un acte de courage et de responsabilité qui nous oblige à comprendre aussi que, parfois, ce qui, à première vue, ressemble à un problème, peut aussi être une opportunité.

Albert Einstein avait l’habitude de dire que c'est dans les difficultés que les meilleures opportunités sont cachées. Mais nous savons aussi que n'est pas vraiment facile d’appliquer cette approche optimiste. La peur, l'insécurité, ou même la pression de notre environnement nous font croire que ce n’est pas  encore notre temps, que nous devrions attendre un peu plus longtemps dans notre zone de confort « calme et sûre ».

Il ne faut jamais laisser passer une occasion qui vous rend heureux tout simplement parce que d'autres ne l’aiment pas ;  la vie, ce sont des moments dont il faut savoir profiter avec intuition et courage.

La façon dont nous percevons la réalité est décisive. Certains ne se concentrent que sur les problèmes au point de tomber dans la fosse des victimes où l'obscurité ne leur fournira jamais aucune issue de secours. D'autres, cependant, exercent le muscle de la responsabilité et du courage et sont en mesure de voir, même dans les problèmes, de réelles opportunités.

La question de savoir d’où vient cette dichotomie, quelle est la raison pour laquelle certaines personnes restent sur la défensive et lesquelles sont en mesure de mettre la clé dans la serrure du possible, se trouve comme toujours dans ce résidu génétique latent dans notre cerveau : la peur.

 «L'échec est une excellente occasion de recommencer plus intelligemment. » a dit Henry Ford.

Nous devons réaliser que le problème ne se trouve pas dans les «circonstances extérieures», mais dans nos esprits. Essayez de voir les difficultés comme une occasion d'apprentissage et non comme quelque chose hors de votre contrôle

Une autre façon d'aborder les difficultés, c’est de les arrêter comme des « îlots » où l’on reste isolé et entouré par le brouillard de tristesse. Il faut comprendre qu'un problème n’est rien de plus qu'un processus. Nous devons admettre que le travail sur ce problème n’est pas la fin du monde, mais la possibilité de faire un changement, pour commencer une nouvelle dynamique. 

Il y a des moments difficiles pour lesquels il n'y a pas de solution. Si nous ne sommes pas heureux avec notre partenaire, par exemple, nous sommes confrontés à une difficulté qui n’a pas de remède, mais une fin : au revoir. Nous serons ensuite confrontés à un nouveau processus, avec un début et une fin qui, à son tour, ouvre la porte à un nouveau cycle de vie et donc à une nouvelle chance d'être heureux. 

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

Alexandre Dumas, un auteur à part passionné de mentalisme : chiromancie, hypnose, magnétisme, prestidigitation, art du pickpocket, voyance (deuxième partie).




Un livre de Bertrand Méheust sur le cas du voyant Alexis Didier.



Je vous avais parlé dans mon précédent article des relations du romancier Alexandre Dumas avec le  voyant Alexis Didier (1826-1886), très connu au dix-neuvième siècle. Dumas a écrit deux « lettres magnétiques » dont la première est parue le 13 septembre 1847 dans Le Journal des débats et dont je vous livre un extrait (vous pourrez en trouver l'intégralité sur Google Livres) . A noter que les expériences décrites par Dumas sur Alexis peuvent être expliquées par un prestidigitateur comme d’abord un tour de jeu de cartes truquées ou avec complice et ensuite un effet de book test.

« Voulez-vous me permettre de vous écrire une longue lettre sur ce qui s'est passé chez moi aujourd'hui? Cette lettre ne sera peut-être pas sans un certain intérêt de circonstance.

N'allez pas croire, par ces derniers mots, qu'il soit question du procès Teste, de l'assassinat Praslin ou des émeutes de la rue Saint-Honoré ; il est tout simplement question de magnétisme.

Vous avez repris, depuis trois ou quatre jours, la publication de Joseph Balsamo ; et dans la première partie de ce roman le magnétisme a joué un grand rôle.

Le rôle ne doit pas être moins important dans la seconde partie que dans la première.

L'introduction de ce nouveau moyen dramatique dans mon œuvre préoccupe bien des gens, je puis le dire sans vanité, ayant reçu une vingtaine de lettres anonymes, dont les unes me disent que si je crois à ce que j'écris, je suis un charlatan ; et les autres, que si je n’y crois pas, je suis un imbécile.

Or, il faut que j'avoue une chose avec cette franchise qui me caractérise, c'est qu'avant aujourd'hui, 5 septembre 1847, je n'avais jamais vu une séance de magnétisme.

Il est juste de dire, en revanche, que j'avais à peu près lu tout ce qui avait été écrit sur le magnétisme.

D'après ces lectures, une conviction était passée en mon esprit, c'est que je n'avais rien fait faire à Balsamo qui n'eût été fait, ou tout au moins ne fût faisable.

Cependant, dans notre époque de doute, il me parut qu'une seule conviction ne suffisait pas, et qu'il en fallait deux : une conviction de fait, si l'on peut dire cela, et une conviction de droit.

J'avais déjà la conviction de droit ; je résolus de rechercher la conviction de fait.

Je priai M. Marcillet de venir passer la journée à Monte-Cristo avec son somnambule Alexis.

C'est jeudi dernier, je crois, que l'invitation avait été faite. Depuis jeudi un accident était arrivé dans la maison, qui m'eût fait désirer, si la chose eût été possible, de remettre la séance à un autre jour.

Mon pauvre arabe Paul, que vous m'avez déjà aidé à illustrer sous le nom d'Eau de Benjoin, était tombé malade jeudi soir, et la maladie avait fait de tels progrès, qu'aujourd'hui il était sans connaissance. J'eusse donc, comme je vous le disais, désiré remettre la séance à un autre jour ; malheureusement quelques amis étaient prévenus, à qui je n'eusse pas eu le temps de donner avis de la remise, et qui fussent venus inutilement à Saint-Germain. Or, aux amis qui font cinq lieues par la pluie, on doit bien quelque concession, et je leur fis celle de ne rien changer aux dispositions prises, malgré la triste préoccupation où me plongeait l'état désespéré du malade.

A deux heures, tout le monde était réuni. La scène se passait dans un salon, au second.

On prépara une table ; sur cette table on étendit un tapis ; sur ce tapis on posa deux jeux de cartes encore enfermés dans leur enveloppe timbrée de la régie, du papier, des crayons, des livres, etc.

M. Marcillet endormit Alexis sans faire un seul geste et par la seule puissance de sa volonté.

Le sommeil fut cinq ou six minutes à venir. Quelques tressaillements nerveux et une légère oppression le précédèrent. Il y avait surabondance de fluide. M. Marcillet enleva cette surabondance par plusieurs passes ; le sommeil devint plus calme, et au bout d'un instant fut complet.

Alors, deux tampons de ouate furent faits et posés sur les yeux d'Alexis ; un mouchoir assura les tampons sur les yeux ; deux autres mouchoirs, posés en sautoir et noués derrière la tête, détruisirent jusqu'à la supposition qu'il fût possible au somnambule de voir par l'organe naturel, c'est-à-dire par les yeux.

Le fauteuil où dormait le somnambule fut roulé vers une table ; de l'autre côté de la table s'assit M. Bernard ; une partie d'écarté commença.

En touchant les cartes, Alexis déclara qu'il se sentait parfaitement lucide, que par conséquent on pouvait exiger de lui tout ce qu'on voudrait. Il paraissait effectivement, au milieu de son sommeil, en proie à une vive agitation nerveuse.

Trois parties d'écarté se firent sans qu'Alexis relevât une seule fois ses cartes ; constamment il les vit couchées sur la table, les retournant pour jouer et annonçant d'avance quelle carte il jouait. Pendant les trois parties il vit également dans le jeu de son adversaire, que son adversaire relevât ses cartes ou les laissât sur la table.

Plusieurs personnes manifestèrent le désir de voir M. Bernard céder sa place. M. Bernard se retira ; M. Charles Ledru s'assit à son tour en face d'Alexis.

La lucidité allait croissant. Alexis annonçait les cartes au fur et à mesure que M. Ledru les donnait.

Enfin il repoussa le jeu en disant :
« C'est trop facile. Autre chose :
On prit un livre au hasard parmi les volumes posés sur la table, et complétement inconnus au somnambule. C'était un Walter Scott,  traduction de Louis Vivien, Les Eaux de Saint-Ronan.
Le somnambule l'ouvrit au hasard, à la page 229.
«A quelle page voulez-vous que je lise ? demanda-t-il.
— A la page 249, répondit Maquet.
— Peut-être sera-ce un peu difficile ; le caractère est bien fin. N'importe, je vais essayer. 

Puis il prit un crayon, traça une ligne aux deux tiers de la page.
« Je vais lire à cette hauteur, ajouta-t-il.
Et il lut sans hésitation, écrivant les yeux bandés, les deux lignes suivantes :
« Nous ne nous arrêterons pas sur les difficultés inséparables du transport. » 

L'impatience fit qu'on ne lui laissa pas lire plus loin. Nous lui prîmes le livre des mains ; et à la page 249, aux deux tiers de la page, à la 35 ème ligne commençant un alinéa, nous lûmes exactement les mêmes paroles que venait d'écrire Alexis : il avait lu à travers onze pages. »

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Amitiés à tous.

Alexandre Dumas, un auteur à part passionné de mentalisme : chiromancie, hypnose, magnétisme, prestidigitation, art du pickpocket, voyance (première partie).





Alexandre Dumas.

Il y a eu dans la Revue de la Prestidigitation n° 613 de mai 2016 un passionnant article de Fanch Guillemin dans la partie « Le coin des collectionneurs » qui s’intitulait « Alexandre Dumas et la magie ». Fanch avait la gentillesse de me citer deux fois dans son article, d’abord au sujet de l’abbé Faria qui est un personnage du Comte de Monte-Cristo de Dumas et qui est en fait le premier hypnotiseur recensé historiquement (voir mon article sur l’hypnose dans la Revue de la Prestidigitation n° 611 consacrée à l’Ordre Européen des Mentalistes), ensuite au sujet du voyant Alexis, très connu au dix-neuvième siècle, et sur lequel Dumas a écrit deux "lettres magnétiques" dont la première est parue le 13 septembre 1847 dans Le Journal des débats.

Alexandre Dumas, outre sa relation avec Alexis, était ami d’Adolphe Desbarolles, un des grands spécialistes de chiromancie (voyance dans la main) du dix-neuvième siècle, l’auteur de plusieurs livres sur le sujet dont notamment Chiromancie nouvelle : Les Mystères de la main révélés et expliqués (1859) (voir sur Gallica, une synthèse des travaux de Desbarolles).

Pierre Taillefer a raconté également que Dumas rencontra à Naples, le brillant prestidigitateur Faure-Nicolay et l’engagea dans son théâtre à Paris.

Les phénomènes magnétiques, hypnotiques et la prestidigitation sont évoqués dans 4 livres de Dumas : 

1) Joseph Balsamo.
2) Les mille et un fantômes.
3) Le docteur mystérieux et sa suite La fille du marquis.
4) Le Comte de Monte-Cristo.

1) Le roman Joseph Balsamo et le voyant Alexis.

Alexis Didier (1825-1866) avait commencé sa carrière comme artiste dramatique mais, de 1840 à 1861, il connaît des transes somnambuliques où il développe des dons de voyance, sous l’influence de son magnétiseur Marcillet. Sa clairvoyance époustoufle le prestidigitateur Robert-Houdin, qui ne parvient jamais à y découvrir ni fraude ni trucage. Dumas, dans Le Journal des débats du 13 septembre 1847, raconte qu’Alexis le clairvoyant (qu'il a magnétisé lui-même) le convertit totalement aux phénomènes « surnaturels » par son pouvoir de deviner les cartes à jouer, de voir à travers les objets, les murs, les parois de boîtes fermées, de lire les pensées. 

Au milieu de 1847, Dumas a publié en feuilleton la moitié de Joseph Balsamo. Interrompue depuis un an, sa parution reprend dans la Presse le 3 septembre. C’est à ce moment-là qu’il donne pour l’inauguration de son château de Monte-Cristo une sorte de feu d’artifices mondano-littéraire dont une des vedettes est le voyant Alexis. Dans la première « Lettre magnétique » donnée le 13 septembre 1847 au Journal des débats, Dumas avoue à ses lecteurs n’avoir jamais assisté à une séance de magnétisme pour écrire le début de Joseph Balsamo mais assure avoir presque tout lu avant sur le sujet. En effet, les scènes de clairvoyance qui constituent les temps forts du roman font irrésistiblement penser à certains hauts faits magnétiques d’Alexis. Pendant la séance avec Alexis au château de Monte-Cristo, Dumas s’implique, essaie de remplacer Marcillet absent et de magnétiser Alexis à son insu : le somnambule s’effondre brutalement, les yeux révulsés, et souffle à l’oreille de Dumas complètement affolé : « Ne me faites jamais une chose pareille sans me prévenir, vous me tueriez ».

 Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.