lundi 22 octobre 2018

Compte rendu de la première du nouveau spectacle du cirque Pinder qui a eu lieu le 19 octobre 2018 avec de nombreux artistes exceptionnels et la participation des réputés magiciens du collectif « Magic Lydo ».




Magic Lydo.



Je suis allé assister à la première du nouveau spectacle du cirque Pinder vendredi 19 octobre et j’ai été enthousiasmé ! Il avait lieu sur la pelouse de Reuilly à Paris.

Mes domaines d’élection dans les arts du spectacle sont principalement le mentalisme, l’hypnose et la prestidigitation mais j’aime aussi beaucoup le cirque et je vais essayer de vous rendre au mieux l’ambiance de cette soirée.

Commençons par la prestidigitation. Le collectif « Magic Lydo » est composé du couple de magiciens Stéphanie Lydo et Stéphane Lydo et du magicien Guyom Foulon. Ils présentent leurs spectacles en alternance. Le magicien Stéphane Lydo effectue du close-up dans la salle. Ensuite, il est le second à passer sur la scène selon l’ordre du spectacle avec Stéphanie Lydo pour présenter de la magie nouvelle, la magie numérique, mais aussi des tours plus classiques mais toujours étonnants ! Stéphane Lydo se caractérise toujours pour moi par un savant mélange de sens du rythme scénique, de dynamisme, d’humour, on pourrait dire de « joie de vivre et d’étonner le public ».


1) Ambre et Antoine
Le premier numéro est un numéro de main à main.
Une très belle prouesse avec voltiges périlleuses et acrobatie extrême.








2) Stéphane Lydo






3) Le Duopportuniste
Cadre aérien.
Lilian et Marie proposent leur première création commune. Laissez-vous emporter par leur numéro de cadre aérien tout en force et en agilité.








4) Jonathan Victoria
Acrobate équilibriste.
Jonathan possède un physique exceptionnel et présente un numéro lui aussi exceptionnel qui combine body art et équilibre.





5) Horses Back Men
Voltige équestre.
Des acrobaties fantastiques sur cheval à toute vitesse nous sont présentées (à signaler que, malgré le nom de la troupe, elle comporte une femme écuyère).







Entracte

6) La Ferme en folie de Rémi
Un dressage des animaux de la ferme nous est proposé.




7) Simon Nyiringabo
Trapèze washington.
Simon Nyiringabo débute le cirque à l’âge de 7 ans. C’est au lycée, qu’il découvre le trapèze washington et décide d’en faire sa discipline. Il développe un univers onirique très personnel pour un numéro haletant.






8) Valentine Villenet
Contorsionniste.
Avec ses figures de contorsion spectaculaires, tout en souplesse et sensualité, Valentine Villenet offre un moment de grâce et de poésie.





9) Free Runners Bro.
Parkour.
Pour la première fois sur une piste de cirque, Pinder vous invite à découvrir un numéro de Parkour, l’art de se déplacer par des mouvements agiles. Emmenés par Olivier Fornara, les Free Runners Bro. enchaînent sauts, cascades, et équilibres les plus spectaculaires à une vitesse vertigineuse.






10) Les caravoiles
Clowns.
Rires garantis avec Pierre Besson, Nicolas Ladjici et Sylvain Jouret. Deux clowns burlesques qui accumulent gaffes et pitreries et un clown blanc qui tente tant bien que mal de modérer leurs ardeurs. Au travers de leurs différentes prestations, les Caravoiles mêlent mime, danse, improvisation et interaction avec le public.







Monsieur Loyal, Judicaël Vattier, présente  les artistes et leurs performances. Il les connait d’autant mieux que c’est lui qui a réuni cette troupe de jeunes artistes exceptionnels venus de toute la France.



Petite histoire du cirque Pinder

Les débuts
Créé en Angleterre en 1854 par les frères George et William Pinder, des spécialistes de l’art équestre, le cirque Pinder foule le sol français pour la première fois en 1868 pour une série de représentations.
Après sa disparition en 1971, c’est l’acteur Jean Richard qui en devient le propriétaire. Si le succès public est au rendez-vous, il n’en n’est pas de même concernant les finances et le cirque dépose le bilan en 1983.

L’arrivée de Gilbert Edelstein
Gilbert Edelstein, ancien collaborateur de Jean Richard, ne peut se résoudre à voir Pinder disparaître et rachète l’entreprise, persuadé qu’elle peut être relancée. Il modernise la gestion et renoue rapidement avec le succès populaire et financier pour en faire en quelques années l’un des fleurons du cirque français et européen. Cette formidable aventure, Gilbert Edelstein la partage avec sa famille et crée ainsi une nouvelle dynastie du cirque. Son épouse Andrée participe activement à la réorganisation de l’entreprise en qualité de Directrice générale, et ses enfants, Sophie, grande illusionniste, et Frédéric, dompteur de fauves, sont des artistes reconnus.

2018, année du renouveau
Au printemps 2018, comme de nombreuses entreprises de spectacles, Pinder fait face à des difficultés et doit arrêter sa tournée. Passionné, homme de défis, Gilbert Edelstein ne peut se résoudre à la disparition de ce fleuron du cirque qu’il a contribué à développer et faire vivre pendant plus de 30 ans. Entouré de son équipe, il décide que Pinder sera bien présent à Paris comme chaque année. Il confie la direction opérationnelle à son bras droit Claude Vonner et la direction artistique à Judicaël Vattier, un jeune artiste et metteur en scène déjà reconnu. Ensemble, ils font le pari de proposer un spectacle totalement inédit qui fait la part belle à la nouvelle génération d’artistes français, le tout dans le respect du cirque traditionnel, véritable ADN de Pinder.


RENSEIGNEMENTS ET RESERVATIONS
TARIFS
De 15€ à 50€



Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Amitiés à tous. 


vendredi 19 octobre 2018

Compte rendu du livre « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls (cinquantième partie).






Une image de la Gestalt-thérapie


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois passionnant, précis et instructif sur la création de la Gestalt-thérapie. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans »  de Fritz Perls.

Cet article est la suite de celui-ci


Voici le résumé de ce livre.

Il est si terriblement difficile de faire comprendre que les intuitions et les décharges d’émotions ne suffisent pas ; ce qu’on appelle guérison fait partie d’un processus de maturation ; le but d’une cure est, pour utiliser l’expression de Selig, d’apprendre aux gens à se torcher le cul eux-mêmes. A cet égard, certains professeurs « d’expression de soi » surtout lorsqu’ils travaillent dans la production à la chaîne — pourraient même faire beaucoup de mal s'ils ne commencent pas là où est le patient, mais au lieu de cela lui donnent l'ordre d'éprouver ce qu'il devrait éprouver. Pour faire plaisir au maître, celui qui participe au séminaire produira une contrefaçon de cette expérience et ne fera que renforcer la névrose.

« Peux-tu donner un exemple ? »
Oui. J'ai  vu un maître forcer un participant, que celui-ci l'approuvât ou non, à produire de la colère en tapant un matelas et en criant : « Non, non. » Ce « non » verbal est en contradiction avec le « oui » au maître contenu dans le fait d'accéder à sa demande et ne pouvait être qu'une source de confusion.
Tout va bien si le « non » est juste au-dessous du seuil de l'expression de soi, si le soi est engagé, et tout l'ensemble autre chose que le truc d'un maître dépourvu de sensibilité. Beaucoup de thérapeutes, au lieu de surmonter ce symptôme en eux-mêmes, vivent leur folie de l'autorité sur des « fidèles » qui cherchent à s'améliorer.

« Toi qui es passablement fou, voilà que tu prêches à présent !
Et si on parlait de toi ? »
C'est un domaine où je ne puis me trouver en faute. Je ne serais pas là où j'en suis sans ma sensibilité, le moment que j'ai choisi et mon intuition. Même quand je conduis des expériences de groupe, elles sont construites de manière à tenir compte de l'endroit où se trouve chacun au moment donné.
« Donne-moi un exemple. »
Je demande à chaque membre du groupe de dire une phrase en commençant par « J'en veux à... » ensuite de quoi je cherche à savoir s'il s'agit d'une remarque creuse faite pour me faire plaisir, ou une expérience réelle. Si oui, je fais un pas de plus :
« Faites explicitement votre demande » ou « Ayez une rencontre imaginaire avec cette personne jusqu'à ce que votre rancune soit liquidée. »
« Comment liquider la rancune ? »

La rancune est une sorte de morsure qui s'accroche. Si tu as de la rancune, tu es coincé avec. Souvent tu as la bouche rentrée, la mâchoire serrée. Tu ne peux ni laisser aller — oublier et pardonner — ni mordre, devenir agressif et attaquer ton frustrateur réel ou imaginaire. La rancune, comme la vengeance, est un bon exemple de situation inachevée.

« Alors, un relâchement de la mâchoire, ça ne suffit pas pour terminer le boulot ? »
Ce relâchement, c'est aussi unilatéral que de parler du « ressentiment ».
« Merci, Fritz, pour ta conférence. J'ai maintenant de bonnes notions de l'implosion, j'ai appris quelque chose de plus sur la rancune et, par-dessus tout, je commence à saisir certaines des complications qui surgissent quand on fait de la thérapie. Je vois aussi que toute approche partielle telle que " briser la cuirasse " ou parler des expériences, ne touche qu'une face du problème et est donc inefficace. »
Oui, et je condamne particulièrement ces « unilatéralistes » s'ils croient que leur truc à bâtons rompus est une panacée, un guérit-tout.
« Veux-tu dire que cette approche unilatérale vise aussi Ida Rolf et sa rééducation " physique " ? Qu'est-ce qu'elle fait ? Quelque chose comme « briser la cuirasse » «  des reichiens ? »
Parfois oui. J'appellerais plutôt cela un sous-produit accidentel, surtout si vous avez pour mémoire une abstraction musculaire.
« Je n'y comprends goutte. Pour moi, c'est un vrai charabia : pour mémoire une abstraction musculaire ! »
Je parlais de ces rats conditionnés dont le cerveau pulvérisé était donné à manger à d'autres. Cette substance avait une véritable mémoire, ou mnêmê, la mémoire de l'organisme.
Or, tout incident a plusieurs aspects : les paroles prononcées, les émotions que nous ressentons, les images que nous voyons, les mouvements que nous observons, les pensées, les associations que nous avons, une douleur que nous ressentons, etc. De tous ces milliers d'impressions, nous abstrayons un petit nombre que nous classons dans notre mémoire, pour servir de représentant officiel de cet incident. Cela devient une espèce de cliché stéréotypé. Nous pouvons même l'enjoliver ou l'effacer par endroits.
Or, si une abstraction émerge, souvent le contexte devient disponible dans sa totalité. C'est non pas une association linéaire, bien qu'on l'appelle souvent ainsi, mais une Gestalt très étendue.
Donc, si Ida touche un endroit douloureux qui est ce dont le muscle se souvient, alors le contexte total, y compris les émotions et les images inexprimées, pourrait surgir et être rendu disponible pour l'assimilation et l'intégration.




Voilà. C’est tout pour le moment comme dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle. Amitiés à tous.

mardi 16 octobre 2018

Compte rendu du livre « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls (quarante-neuvième partie).






La Gestalt-thérapie (le cycle de l'expérience)


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois passionnant, précis et instructif sur la création de la Gestalt-thérapie. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans »  de Fritz Perls.

Cet article est la suite de celui-ci

Voici le résumé de ce livre.

« Dirais-tu que tu as eu une jeunesse heureuse ? »

Absolument, jusqu'à l'époque du Gymnasium. J'aimais l'école et le patin à glace. J'étais très proche de ma sœur Greta. C'était un garçon manqué, un chat sauvage, avec des cheveux rebelles et bouclés. L'homme qu'elle épousa, du nom de Soma Gutfreund, était une espèce de rien-du-tout, violoniste, vendeur et réparateur de violons. Son jeu ne devait pas être si mauvais que ça, puisque Piatigorski venait jouer des quatuors dans leur boutique. Pour ma part, je ne pouvais pas le blairer. Il avait l'art d'énoncer des platitudes comme si ç'avaient été des perles de sagesse. Eux aussi, comme tant d'autres juifs, ne quittèrent pas l'Allemagne tant que les SS n'eurent pas envahi leur magasin et détruit la plupart de leurs instruments.

A ce moment-là, les possibilités d'abri pour les réfugiés juifs étaient déjà rares, mais ils réussirent à aller à Shanghai où ils souffrirent de la chaleur et de la guerre ; de là en Israël où ils souffrirent des restrictions de nourriture jusqu'à ce que je parvienne à les faire passer aux Etats-Unis, où lui, du moins, souffrit de difficultés de langage.
Il est mort il y a quelques années, mais Greta s'est réadaptée.

Elle est très nerveuse, très bavarde et toujours préoccupée. En dépit de cela, nous nous adorons et elle est fière que son vilain petit canard de frère soit en train de devenir célèbre. « Si seulement maman avait pu voir ça. » Elle m'envoie toujours les bonbons européens les plus chers et les plus délicieux.

En effet, maman aurait été très fière. Elle avait beaucoup d'ambition pour moi et n'était pas du tout du type « mère juive ».
Mais mon père lui donnait de l'argent au compte-gouttes et nous étions heureux quand nous avions assez à manger. Maman était bonne cuisinière mais ne nous forçait jamais à manger. Son père était tailleur et, compte tenu de son ascendance, son intérêt pour l'art, surtout pour le théâtre, était étonnant. Elle mettait quelques sous de côté afin de pouvoir nous offrir des places debout au Kroll Theater, une annexe de l'Opéra-Théâtre impérial. Elle voulait aussi que je prenne des leçons de violon et de natation, mais mon père ne nous donnait pas d'argent pour cela. Maman ne pouvait payer les leçons de violon, seulement celles de natation. J'appris à nager comme un poisson.
Je détestais Fis; ma sœur aînée. Elle était crampon, et je me suis toujours senti mal à l'aise avec elle. Elle eut de graves problèmes avec ses yeux. Je n'aimais pas du tout l'idée qu'un jour je serais obligé de m'occuper d'elle, peut-être de porter le fardeau de sa présence chez moi, une lourde chaîne pour un bohémien.
Quand j'ai appris sa mort dans un camp de concentration, je ne l'ai pas beaucoup pleurée.
« Et tu ne t'es pas senti coupable ? »
Non, j'ai toujours eu de la rancune pour elle.
« Qu'est-ce que cela vient faire ici ? »
Derrière chaque sentiment de culpabilité, il y a de la rancune.
« Comment la rancune se change-t-elle en culpabilité ? »
Ici, il faut me croire sur parole. Sinon, je serais obligé d'en faire toute la topologie.
« Alors, fais-la. »
Non, je ne la ferai pas.
« La culpabilité et la rancune sont des émotions. Comment t'en débarrasses-tu ? En battant ta coulpe : pater, peccavi ? »
Non, cela ne sert à rien.
« Mais pour être en bonne santé, il faut que tu t'en débarrasses.
N'est-ce pas Freud qui a dit qu'un individu est sain s'il est libre d'angoisse et de culpabilité ? Tu fais de la thérapie, alors, explique ! »
Toujours sur mon dos, celui-là, ce qu'il m'énerve !
« Tu ne peux pas me faire ce coup-là. Tu oublies que nous sommes un et que nous jouons à un jeu. Tu remets à demain cette explication et moi je t'en veux pour ça. »
Et toi, tu ne te sens pas coupable ?
« Non, c'est toi qui devrais. »

Cela semble plus noble de se sentir coupable plutôt que rancunier et il faut plus de courage pour exprimer sa rancune que sa culpabilité. En exprimant sa culpabilité, on espère apaiser son interlocuteur ; en exprimant son ressentiment, on pourrait éveiller son hostilité.
En relisant ce paragraphe, j'ai nettement l'impression de jouer de nouveau un rôle, celui de professeur. Ça m'est égal de jouer des rôles. Mais je n'aime pas cette sécheresse, ce manque d'engagement. Je m'aime beaucoup mieux quand je pense ou écris avec passion, quand je suis gonflé à bloc.

Que l'excitation passe dans la plume
Gueule aussi fort que le tonnerre
Sans te soucier si tôt ou tard
Tu fais une gaffe

Plutôt être en vie et que ratent
Toutes tes chères ambitions
Jette vite dans la poubelle
Tout ce qui manque de nerfs.

Que je danse et me réjouisse
Bon ou mauvais temps.
Ne sois ni anxieux ni modeste,
Dansons tous les deux !



Voilà. C’est tout pour le moment comme dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle. Amitiés à tous.


Compte rendu du livre « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls (quarante-huitième partie).






Fritz Perls


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois passionnant, précis et instructif sur la création de la Gestalt-thérapie. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans »  de Fritz Perls.

Cet article est la suite de celui-ci


Voici le résumé de ce livre.

Quand je visitai Berlin pour la première fois après la Seconde Guerre mondiale, je vis avec un étonnement qui était comme un symbole que tout le quartier était rasé au niveau du sol à l'exception de cette maison : Ansbacher Strasse 53.

Ma toute première mémoire, c'est celle de ma conception.

« Alors là, c'est le bouquet ! Je sais que tu as beaucoup d’imagination parfois, mais celle-ci est tellement raide que ce n’est pas possible que tu puisses la faire passer.

J'ai dit ma mémoire. Il ne m’est pas possible de dire comment cela s'est passé. Je ne suis pas enclin aux interprétations faciles et si tu veux accepter ça comme un symptôme de ma folie, à ton aise.
 « Comment fais-tu pour bâtir une conception à partir de là ? Tu ne t'es pas vécu comme ovule et spermatozoïde ? »

C'est juste. Appelle ça Yin et Yang, ou substances mâle et femelle dans le sens que leur donne Weininger. Il dit, et je crois qu'il a raison, que chacun de nous contient de la substance mâle et de la substance femelle, et que le mâle et la femelle à l'état pur sont rares. Mes propres observations tendent à le confirmer. Dans bien des névroses et aussi dans bien des psychoses, je vois les tendances mâle et femelle en conflit aigu ; chez les génies, je les vois au contraire intégrées. La division droite/gauche est très accentuée dans la névrose, et l'ambidextérité prononcée chez les génies.
« Et alors, ils sont en équilibre ? »
Je vois un équilibre parfait chez Léonard de Vinci. Michel-Ange a une forte dose de principe mâle, et Rainer Maria Rilke de féminité.

« Et où est-ce que tu te places, toi ? »
Il m'a fallu beaucoup de temps pour accepter que les gens me classent parmi les génies. Il m'a fallu encore trois mois pour que je m'en moque totalement.

Cependant, je crois fermement à l'intégration. J'ai unifié un bon nombre de mes forces opposées et ce n'est pas fini. C'est clair, à présent, je pense que la Gestalt-thérapie n'est pas une approche analytique, mais intégratrice. Cela deviendra encore plus clair quand nous serons prêts à discuter de la thérapie.
« Est-ce que tu te souviens de ta naissance ? »

Non. J'ai fait vivre à certains patients une certaine expérience de la naissance. Dans Louise, un de mes films vidéo, tu peux assister à un tel cas. Nous avons travaillé sur un rêve et un cri qui indiquaient clairement une naissance incomplète. Un des faits intéressants était que les cris de la patiente, qui étaient d'abord ceux d'un nouveau-né, devenaient les cris d'un bébé en colère, affamé.
Il est aussi intéressant de noter que, dans ce cas, il n'y avait pas trace d'angoisse. Ce film fera partie d'un ensemble livre/film intitulé Eyewitness to Therapy.

Voilà. C’est tout pour le moment comme dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle. Amitiés à tous.


vendredi 12 octobre 2018

Compte rendu du livre « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls (quarante-septième partie).





Fritz Perls



Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois passionnant, précis et instructif sur la création de la Gestalt-thérapie. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans »  de Fritz Perls.

Cet article est la suite de celui-ci


Voici le résumé de ce livre.

Je commence à saisir à quel point je me sens déchiré entre rendre compte de tout et organiser le livre, d'une part, et laisser couler spontanément les choses, d'autre part.
Il devient de plus en plus difficile d'être honnête et de parler de personnes vivantes.
Comparé à cela, il est facile de vivre dans l'abstraction, de fabriquer des théories et de jouer des rôles.
Est-ce que ce mot s'adapte bien au fait ? Est-ce que cette robe convient pour l'occasion ? Est-ce que cet ornement va avec cette robe ? Est-ce que cette théorie correspond à l'observation ? Est-ce que ce comportement correspond aux souhaits de la mère ?
Est-ce que cet obus convient au canon ? Ce président à cet Etat ? Ce programme à mon potentiel ? A quels autres jeux pouvons-nous jouer ? Est-ce que ma vie répond à votre attente ? Comparez-moi à vos autres amants ? Suis-je la crème des hommes ?
Kaléidoscope de la vie. Suis allé au bâtiment central. Petit déjeuner. Nixon a gagné au premier tour. Quelqu'un qui s'intéresse à la politique ?
Nous vivons dans un autre monde.
Drôle de matinée. Je me sentais dans un état désespéré d'exigences stupides, inutiles. Beaucoup fumé, j'avais des extra-systoles. Voulais me retirer, ai renvoyé Teddy. Les cinéastes qui ont filmé ma rencontre avec Maharishi étaient revenus tourner quelques plans supplémentaires d'une autre scène. C'était la rencontre avec John Farrel, dans le rôle d'un jeune homme en quête d'une solution pour la jeunesse américaine. On avait tourné cette scène dans un des bassins des bains.

J'étais content d'être ôté à mon tourbillon. Grâce à quelque chose de simple à faire.
C'est un peu ce que j'avais ressenti quand je m'étais engagé dans l'armée. De façon inattendue, la période d'entraînement avait été pour moi un grand soulagement, pas de responsabilité. On m'apprenait à saluer, à marcher au pas, à faire un lit. Pas de choix, pas de décisions à prendre.
Comme quand j'étais au lycée, je pouvais de nouveau vivre plusieurs vies à la fois.
Mon séjour au Mommsen Gymnasium venait de s'achever. Cette école était pour moi un cauchemar. A l'école élémentaire, j'avais considéré comme acquis le fait d'être le premier de la classe.
J'aimais mon maître et l'école me semblait un jeu d'enfant. En fait, je savais déjà lire et connaissais les tables de multiplication avant d'entrer à l'école...
Je remarque comme je régresse rapidement du tournage des films à l'armée, au lycée, à l'école primaire, à l'âge préscolaire.
Est-ce que j'ai envie de commencer par le commencement ?
En réalité, nous nous gourons complètement quand nous nous disons impatients de voir arriver l'avenir. Le futur est un vide et nous marchons vers lui, pour ainsi dire, aveuglément, de dos.
Au mieux, nous voyons ce que nous avons laissé en arrière. A présent, mes yeux se perdent dans un passé lointain. La majeure partie de celui-ci est dans le brouillard ; quelques abstractions semblent correctes. Elles sont, comme le diraient les intellectuels, dans le classeur à tiroirs de mes souvenirs. Quelques-uns sont des répliques fidèles. Sans l'ombre d'un doute. Un père, une mère, deux sœurs aînées, des parents familiers du côté de ma mère, du côté de mon père quelques-uns qui l'étaient moins. La maison dans laquelle nous emménageâmes quand j'avais à peu près quatre ans et où nous habitâmes environ douze ans.
Quand je visitai Berlin pour la première fois après la Seconde Guerre mondiale, je vis avec un étonnement qui était comme un symbole que tout le quartier était rasé au niveau du sol à l'exception de cette maison : Ansbacher Strasse 53.
Ma toute première mémoire, c'est celle de ma conception.




Voilà. C’est tout pour le moment comme dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle. Amitiés à tous.