Illustration sans commentaire
D’abord, on tombe en
émerveillement devant le tableau de George de La Tour, La Madeleine pénitente, mélange d’obscurité et d’une lumière vive
sur le personnage de Marie-Madeleine, lumière qui émane d’une chandelle
dédoublée dans un miroir. Ce tableau est situé à la page 99 du livre de Christophe André Méditer, jour après jour.
Il nous invite à ressentir
trois qualités de la méditation : 1) Le recueillement (reprise de contact
avec soi-même), 2) Le dépouillement de certains automatismes psychiques, 3)
L’attention sans aucun objet.
Aujourd’hui, je parlerai du dépouillement
de certains automatismes psychiques.
2) Le dépouillement
Nous ne sommes pas obligés de
nous dépouiller de notre passé ou de nos vêtements, comme Marie-Madeleine, mais
de certaines de nos attitudes psychologiques : automatismes de pensées,
attentes, jugements.
On peut résumer cela en disant qu’il
y a quatre attitudes à cultiver lors des exercices de méditations, précisément (pour
mieux les retenir) quatre renoncements :
a) Renoncer à juger.
Par exemple, ne pas juger si l’exercice
de méditation est réussi ou manqué. C’est ne pas, de manière générale, céder
aux jugements qui arrivent forcément à notre esprit durant la méditation, ne
pas leur abandonner le pouvoir,
ne pas leur laisser toute la place.
Et essayer ensuite de transposer cet état d’esprit dans notre vie quotidienne.
b) Renoncer à filtrer (le négatif)
Permettre aux sensations
corporelles, pensées ou émotions, même
désagréables, d’être là. Renoncer à l’espoir qu’aucun bruit n’arrive à
nos oreilles lorsque nous méditons. Accepter les inconforts. Mais aussi, bien
sûr, accueillir le bon et l’agréable. Ni masochisme, ni hédonisme. Juste une conscience
ouverte et curieuse, qui accueille
tout mais va où elle veut.
c) Renoncer à s’agripper (au
positif)
Par exemple ne pas s’accrocher à
l’agréable, ce qui est souvent un automatisme de base. Ne plus vouloir à tout
prix rester dans un état de bien-être atteint grâce à l’attention prêtée à ses
mouvements respiratoires. Pourquoi cette attitude ? Ce n’est pas souhaiter que cela s’interrompe, c’est s’entraîner à ne plus s’en
inquiéter : s’affranchir du « pourvu que ça dure » (expression
de la mère de Napoléon et de beaucoup de mères), se libérer de nos angoisses
(naturelles) gravitant autour de la perte de ce qui est agréable. Ce qui est
agréable, mieux vaut le savourer que s’inquiéter de sa disparition future. C’est
« l’inquiétude du bonheur » de Maurice Maeterlinck (voir l'article dans le
livre de Christophe André Et n’oublie pas d’être heureux : Abécédaire de la psychologie positive, Maurice Maeterlinck est le génial auteur de La vie des fourmis, qui, à mon avis a inspiré Les Fourmis de Bernard Weber, qui lui-même a rédigé la préface de Les secrets des mentalistes de Pascal Le Guern et Tibor le mentaliste, etc., etc., suite infinie si l'on s'adonne à l'exercice des "associations libres"), « inquiétude du bonheur » que tant d’anxieux et de déprimés ont du mal à surmonter.
Je continuerai en traitant « Renoncer
à attendre » dans un prochain article. Amitiés à tous.