jeudi 29 septembre 2016

Comptes rendus croisés de « Derrière la Magie, la Programmation Neuro Linguistique » d’Alain Cayrol et Josiane de Saint Paul et de « Le chemin le moins fréquenté » de Scott Peck. Le méta-modèle.




Le méta-modèle (selon XMind)


 Derrière la Magie, la Programmation Neuro Linguistique d’Alain Cayrol et Josiane de Saint Paul et Le chemin le moins fréquenté  de  Scott Peck.



Pourquoi faire un compte rendu croisé de ces deux livres ? Parce qu’ils parlent tous les deux d’un concept fondamental de A. Korzybski en science des systèmes : « La carte ne fait pas le territoire ». Richard Bandler, un des fondateurs de la Programmation Neuro Linguistique, disait que, s’il ne fallait garder qu’un seul principe de sa méthode, ce serait celui-là. Mais qu’est-ce qu’il signifie ? Cela veut dire que nous ne sommes pas en contact direct avec le monde. Bien que le monde soit réel, nous n’opérons pas directement sur cette réalité. De celle-ci, chacun a son idée propre et comme l’enseigne le proverbe « chacun voit midi à sa porte ».

Pour guérir leurs patients et leur donner une vision différente, plus riche de la réalité, Richard Bandler et John Grinder ont inventé ce qu’ils ont appelé le « méta-modèle », (modèle à côté). Ils ont répertorié les croyances appauvrissantes sur le monde de leurs patients, que ceux-ci exprimaient à travers leur langage, pour leur proposer un autre modèle plus efficace et plus heureux. Voilà pourquoi leur méthode s’appelle linguistique : leur présupposé est que l’on exprime sa conception du monde par des mots mais qu’on peut aussi changer cette conception du monde en modifiant ces mots.

Voici les douze problèmes-erreurs répertoriés dans le méta-modèle :

A) Les malformations sémantiques

1) Cause/effet
2) Lecture de pensée
3) Équivalences complexes
4) Présuppositions

B) Les limites dues à la généralisation

5) Nominalisations
6) Quantifieurs universels
7) Opérateurs modaux
8) Origine perdue

C) Les informations manquantes

9) Suppression simple
10) Suppression de l’index de référence
11) Suppression du comparatif
12) Verbes non spécifiques



Voilà. C’est tout pour à présent. Je parlerai des malformations sémantiques dans un prochain article. Amitiés à tous.

Comptes rendus croisés de « Derrière la Magie, la Programmation Neuro Linguistique » d’Alain Cayrol et Josiane de Saint Paul et de «Le chemin le moins fréquenté» de Scott Peck. La dernière modélisation: la distorsion







Les principes de base de la Programmation Neuro Linguistique 

 Derrière la Magie, la Programmation Neuro Linguistique d’Alain Cayrol et Josiane de Saint Paul et Le chemin le moins fréquenté  de  Scott Peck.



Pourquoi faire un compte rendu croisé de ces deux livres ? Parce qu’ils parlent tous les deux d’un concept fondamental de A. Korzybski en science des systèmes : « La carte ne fait pas le territoire ». Richard Bandler, un des fondateurs de la Programmation Neuro Linguistique, disait que, s’il ne fallait garder qu’un seul principe de sa méthode, ce serait celui-là. Mais qu’est-ce qu’il signifie ? Cela veut dire que nous ne sommes pas en contact direct avec le monde. Bien que le monde soit réel, nous n’opérons pas directement sur cette réalité. De celle-ci, chacun a son idée propre et comme l’enseigne le proverbe « chacun voit midi à sa porte ».

La troisième faculté humaine de modélisation (fabrication de modèles) est la distorsion. C’est le processus qui nous permet d’introduire des changements dans notre expérience sensorielle. En imagination, nous pouvons par exemple nous évader du lieu où nous sommes pour repenser à ce que nous avons fait hier ou pour envisager une conférence que nous allons tenir la semaine prochaine.

Cette faculté de distorsion de la réalité présente est manifeste dans tout acte créatif. C’est elle qui permettait à Gauguin de peindre des chevaux violets. C’est elle qui nous donne la possibilité, si nous le désirons,  quand nous voyons une vache marron ou quand on nous parle d’une vache marron, de la transformer en esprit en une vache rouge.

Cependant, cette modélisation, comme les deux autres modélisations (généralisation et sélection), peut aussi construire une expérience négative pour la personne qui la pratique inconsciemment.

Un exemple : Claire est professeure. Lorsque son employeur lui reproche d’arriver en retard, elle en déduit que celui-ci ne l’aime pas. C’est une distorsion très courante : un grand nombre de personnes ont tendance à prendre une critique sur leur comportement (qui ne concerne qu’une ou deux actions de leur part et qui est relative à l’extérieur de la personne) pour un rejet de leur personnalité (qui ne peut se voir que sur une longue durée et qui est intérieure à leur personne).

Pour Grinder et Bandler, l’un des paradoxes de la condition humaine est que les capacités qui nous permettent de survivre, d’évoluer et de mener une vie heureuse – à savoir notre aptitude à créer des modèles/des représentations – sont aussi celles que nous pouvons employer à notre détriment pour nous maintenir dans une vision appauvrie du monde.

Si nous construisons notre modèle expérientiel de la réalité à partir des trois modélisations, celles-ci nous servent également à le perpétuer et à en maintenir la stabilité. Elles sont ce qu’on appelle dans le langage scientifique des mécanismes psychohoméostatiques : elles donnent sa cohérence à notre environnement psychique interne et surtout rendent le monde prévisible.
Tel l’étranger qui se sent mal à l’aise en territoire inconnu, il nous arrive d’être désorientés face à des situations qui ne cadrent pas avec notre image de la réalité. En utilisant la généralisation, la sélection et la distorsion, nous pouvons redéfinir le contexte en l’alignant sur notre modèle et ainsi éviter ou supprimer le malaise. La situation inquiétante est alors écartée et nous sommes à nouveau en terrain connu. Mais le problème est que le recours systématique à ces mécanismes, à ces modélisations, provoque le fait que la plupart des gens connaissent peu d’expériences nouvelles.

Si un individu a conclu à la suite d’expériences malheureuses qu’il était un raté et qu’il n’était pas digne d’être aimé (généralisation), il risque fort de ne pas remarquer dans sa réalité actuelle les marques d’attention positives qu’on lui adresse (sélection) ou bien va les interpréter comme pas sincères (distorsion). En bloquant ou déformant les informations qui contrediraient ses croyances, il s’enferme alors dans un système presque clos. Puisqu’il ne vit plus d’expériences allant à l’encontre de ses généralisations, il perpétue les comportements négatifs associés à celles-ci et s’attire les même réactions de la part de son environnement, ce qui, en retour, prouve et justifie ses généralisations : « Décidément, je savais bien que… »
Dès lors, la boucle est bouclée et le cycle se répète selon le mécanisme décrit diversement sous les noms de « scénario de vie » ou « prophétie qui s’auto-accomplit ». Et c’est ainsi que toute personne humaine peut se maintenir dans une vision du monde très appauvrie et malheureuse.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Je parlerai de la manière de changer ce modèle du monde dans un prochain article. Amitiés à tous.