Cet article est la suite de celui-ci.
L’échec n’est pas un événement qui arrive mais une fiction que je juge d"après mes propres critères qui ne sont pas forcément ceux des autres. Ce sont les désirs en fait d'être tranquille, riche, de réussir pour être approuvé, admiré, aimé.
Paul Scheele
1) Définition
Parler
d’échec c’est bien. Savoir de quoi on parle exactement, c’est mieux. Faisons
d’abord appel au dictionnaire Larousse pour nous éclairer sur ce que l’on
entend par là. Le Larousse donc définit ce terme comme «résultat négatif d’une
tentative, d’une entreprise, manque de réussite ; défaite, insuccès, revers ».
L’échec
est donc souvent perçu comme quelque chose de négatif. Généralement, subir un
échec comme on dit, est source
d’émotions négatives.
Pourquoi
? Parce que lorsque l’on fait face à un échec, cela signifie que l’on n’a pas atteint le résultat que l’on
souhaitait, que notre projet n’a pas abouti comme on l’envisageait,
comme on l’espérait. Du coup on est déçu, triste, déprimé peut-être.
L’échec
peut aussi jouer sur notre estime personnelle.
Nos actes influencent notre estime de nous-même. Donc
si on a manqué un acte, échoué dans notre acte, alors on peut voir notre estime
personnelle attaquée, diminuée. Pourtant, cela n’a pas à être le cas. C’est
une possibilité mais pas une
conséquence 100% sûre et certaine.
2) L’échec
est-il forcément négatif ?
L’échec
n’entraîne pas systématiquement et automatiquement des émotions négatives de
longue durée. Il n’entraîne pas forcément à la baisse de votre estime
personnelle.
Oui,
c’est possible, mais pas obligatoire. Regardez. On parle de surmonter l’échec
comme un obstacle à franchir pour aller de l’avant. A ce propos, il existe une
célèbre citation du Président de la République Française François Mitterrand :
« La
pire erreur n’est pas dans l’échec mais dans l’incapacité de dominer l’échec. »
Cela
veut dire quoi ? Que l’échec en est un, uniquement si on reste focalisé dessus,
au point mort, un peu comme un robot aspirateur qui va foncer contre un mur,
reculer et foncer à nouveau dans le mur, se cognant inlassablement dessus au
lieu de se retourner pour continuer d’aspirer le reste du logement.
OK,
c’est bien joli tout ça, mais comment on le domine alors, l’échec ? L’objectif
est en fait de changer notre perception de l’échec, de ne plus le voir comme
quelque chose de nécessairement négatif. Oui, je sais, c’est super chiant de ne
pas atteindre le résultat escompté. C’est d’autant plus frustrant, énervant,
déprimant que l’on investit beaucoup de nous-même pour atteindre ce résultat
tant désiré, que ce soit en temps, en efforts, en argent.
Cela
dit, l’échec, quand il est là, il est là. Si vous estimez y faire face, cela
veut dire que vous jugez que votre objectif n’est pas atteint, ou loin de
l’être, voire que c’est complètement foutu.
On
peut toutefois partir du principe que l’échec n’est pas forcément négatif, mieux
qu’il nous aide. Je vous explique. Il est nécessaire au processus
d’apprentissage. L’échec fait partie de l’apprentissage. Il peut être
nécessaire à l’évolution de l’individu, de vous, des autres, de moi.
Oui
on peut apprendre sans échouer mais sérieux, à qui ça arrive ça d’apprendre
100% du temps sans jamais échouer ? Je n’ai pas trouvé d’exemple. Je ne dis pas
que ça n’existe pas. Simplement que c’est sans doute assez rare, vous ne croyez
pas ?
Toujours
est-il que si vous êtes là toujours en train de lire cet article, cela veut
dire que : 1) Vous ne baissez pas les bras facilement. C’est un bon point pour
affronter l’échec. 2) Vous faites notamment partie des rares personnes à
consulter du contenu « long », 3) L’échec pour vous c’est un souci, au moins
dans une certaine mesure, 4) Donc j’en déduis que vous êtes persévérant, vous
avez envie de progresser et il vous arrive tout comme moi d’échouer dans vos
apprentissages.
Bon.
Cela posé, réfléchissez-y. N’est-ce pas en échouant que l’on évolue, que l’on apprend
? Souvent, échouer, cela permet de mieux comprendre comment les choses
fonctionnent. Des fois on arrive à faire des trucs sans savoir comment on a
fait. Cela m’est déjà arrivé en mathématiques. Un devoir à faire à la
maison, à rendre au prof. J’avais rien compris au truc, j’ai rédigé mon devoir,
fais mes calculs, tout ça. Je m’attendais à avoir une mauvaise note, vu que je
n’avais pas compris grand-chose à ce que je faisais. A ma grande surprise, le
prof m’a remis mon devoir en lui accordant une bonne note (je ne sais plus si
c’était 14/20 ou 17/20). Ce que je veux dire par là, c’est que cette expérience
a été réussie, je n’ai pas échoué à mon devoir.
Pourtant, est-ce que cela m’a
vraiment aidé ? Pas vraiment vu que je n’ai toujours pas compris comment j’ai
fait, pas saisi les principes sous-jacents (donc si j’avais dû expliquer ou
refaire, j’aurais été sans doute marron comme on dit). C’est ennuyeux… L’échec
peut donc être nécessaire au processus d’apprentissage car alors, on va
beaucoup plus chercher à savoir qu’est-ce qu’on a pu faire qui n’allait pas. On
se dira : comment faire mieux la prochaine fois ? (si on a cette opportunité).
L’échec
peut également nous apprendre ce qui nous convient ou pas. Peut-être qu’on a
échoué dans un cursus, qu’on était super déçu. Surtout notre ego car on prend
souvent ça comme une défaite, et ce de façon personnelle, comme une attaque
personnelle invisible de l’extérieur contre nous qui s’échine à nous empêcher
de réussir. On a alors peut-être bifurqué vers une autre voie qui nous convient
mieux finalement.
L’échec
d’un côté nous aura alors servi de l’autre. Il peut donc être vu comme quelque
chose de positif. Et si on le mettait à notre profit ? Et donc, si on mettait
l’échec à notre profit puisqu’il peut être vu comme positif ? De nombreuses
personnalités ont d’ailleurs exprimé leur sentiment face à ce « problème » qui,
selon elles, n’est pas si dramatique et même salutaire parfois.
Voici
quelques citations inspirantes à ce sujet :
« Le
succès, c’est aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. »
Selon
Winston Churchill (Premier Ministre du Royaume-Uni de 1940 à 1945), le
principal, c’est d’aller au-delà de l’échec, de ne pas le laisser nous pourrir
la vie. Pour lui, l’échec fait partie du succès. Seuls ceux qui prennent le
risque d’échouer spectaculairement réussiront brillamment.
Dans
le même ordre d’idée, Robert F. Kennedy (surnommé Bobby, politique américain
assassiné en juin 1968) met en évidence le fait que si l’on ne tente rien, on
n’a rien. Faire quelque chose, prendre des risques et donc se confronter à la
possibilité de l’échec est inévitable pour réussir dans la vie.
« Je
préfère échouer sur quelque chose que j’apprécie qu’un succès sur quelque chose
que je déteste. »
Ici
George F. Burns (acteur, chanteur, écrivain américain) expose un constat : le
chemin est beaucoup plus agréable si l’on agit sur quelque chose que l’on aime,
même si on échoue au final, que sur quelque chose que l’on n’aime pas et que
l’on réussit. Je ne sais pas pour vous mais il m’est déjà arrivé à l’école
d’avoir des notes inférieures dans les matières que je préférais, et des notes
supérieures dans les matières que j’aimais moins. Ce qui ne modifiait en rien
mes préférences.
« J’ai
raté 9000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matchs. 26 fois, on m’a
fait confiance pour tenter le tir de la victoire et j’ai raté. J’ai échoué
encore et encore et encore dans ma vie. Et c’est pourquoi je réussis. »
Voilà
un exemple très inspirant livré par Michael Jordan (basketteur américain). Certes
il a connu le succès, mais c’est au prix de (très) nombreux revers et
déceptions. Sa persévérance et son attitude face à l’échec : ne pas abandonner,
continuer dans cette voie, lui a ouvert les portes du succès. En clair, ce
n’est pas parce que vous échouez une fois que vous échouerez tout le temps dans
un domaine.
Ces
personnalités ont clairement pris le parti de faire fi de l’échec, de le mettre
à leur profit pour progresser et de le voir comme une opportunité pour
atteindre le succès. Inspirant vous ne trouvez pas ? Et si vous aussi vous
adoptiez cette démarche, cette manière de voir l’échec, une façon pour vous de
vous motiver à tendre vers le succès ?
3) Et si l’échec était une
illusion ?
On
évoque l’échec depuis le début et si vous avez lu le titre de cet article, vous
avez, à n’en pas douter remarqué, que je dis clairement qu’il est une illusion
et qu’il n’existe pas. Pourquoi je dis cela alors que je ne fais que parler
d’échec depuis le début ? Parce que je le pense, du moins, j’essaye de voir les
choses comme ça, car ça permet d’avancer dans la vie.
L’échec est une illusion. Oui, l’échec
n’est pas un échec. Pensez à ça : l’échec, on le connaît potentiellement
uniquement si l’on entreprend une action ou que l’on a entrepris une action
précédemment ou que l’on a décidé un truc.
Par
exemple :
–
j’ai échoué à mon examen
–
j’ai échoué à réaliser un soufflé au fromage
–
j’ai échoué à monter ce meuble correctement
–
j’ai échoué à dire ce que je pensais vraiment à trucmuche
–
j’ai échoué à arrêter de m’enfiler une plaque de chocolat par jour
Donc,
si on ne prend pas de décision (arrêter de manger autant de chocolat) ou si on n’agit pas (passer un
examen), eh bien, on ne risque pas
d’échouer.
En
fait, l’échec n’est pas l’échec. Quand
vous échouez, vous n’échouez pas vraiment puisque vous avez agi, décidé,
penser. Vous réussissez bien plus
que le type qui n’a pas agi, pas décidé, pas pensé. Donc rencontrer l’échec, c’est gagner quand
même en fait. C’est avoir réussi au moins dans votre volonté d’aller de
l’avant. L’échec est une illusion.
4) Et si on modifiait notre vocabulaire.
Et si maintenant on arrêtait de parler d’échec ?
Modifier notre vocabulaire peut nous aider à nous
défaire de l’impression négative véhiculée par l’échec,
et donc nous permettre d’aller de l’avant et d’aller mieux, de moins rester
bloqué sur notre déception, moins fort, moins longtemps, pour rebondir plus vite, plus fort.
On
pourrait donc arrêter de parler d’échec, d’utiliser ce mot, ou au minimum, de
moins l’employer dans notre tête et dans nos paroles prononcées. Car, comme on
l’a vu plus tôt, l’échec existe
seulement si on a agi, décidé, pensé et implique donc une réussite dans le fait
d’avancer.
En fait, vous n’échouez pas. Vous ne faites que tenter, essayer, expérimenter,
entreprendre. On n’échoue pas quand on tente, quand on essaye, quand on
expérimente, quand on entreprend. On gagne dans le fait d’aller de l’avant. C’est cela qu’il faut retenir, cette
réussite.
C’est-à-dire
que l’on a tenté, essayé, expérimenté, entrepris d’aller de l’avant, que certes
ça ne s’est peut-être pas passé comme on le souhaitait, mais qu’on a réussi
tout de même cela. Donc, modifier
votre vocabulaire et remplacer « échec » par d’autres mots est
une clé pour vous sortir de là,
pour vous aider à aller de l’avant et ne
pas rester bloqué comme le robot aspirateur ou sombrer dans les
abysses de la dévalorisation.
Voilà C'est tout pour le moment. Amitiés à tous.