L'ange exterminateur
Ma femme Wanda Torres m’a donné à lire un article d’un critique
de cinéma portoricain, Manuel Martínez Maldonado :
Le
film de Luis Buñuel, L’ange exterminateur, (1962), lui semble une prédiction de ce que nous vivons avec le COVID-19, avec un
ange qui décide de nos vies et qui s'amuse à faire le mal.
« Aux premières minutes d'une soirée mondaine donnée à la
sortie de l'opéra par monsieur et madame De Nobile, un couple bourgeois, les
domestiques s'en vont l'un après l'autre, sans raison apparente. Seul reste le
majordome, Julio. Victimes d'une étrange maladie de la volonté, les invités,
quant à eux, ne peuvent pas quitter les lieux ; ils finissent par s'endormir là
où le sommeil les saisit. La réception s'étire ainsi sur quatre jours et quatre
nuits, dans une promiscuité de plus en plus révoltante. A l'extérieur, la
police, les badauds et les domestiques, victimes du même sortilège, ne peuvent
pas entrer. L'un des invités, Russell, meurt d'une crise cardiaque. Deux
autres, Eduardo et Beatriz, font l'amour dans un cagibi avant de se suicider...
La seule solution devient alors de contraindre l'hôte, jugé responsable, au
suicide, selon le mécanisme du bouc émissaire. Ce plan funeste échoue de peu
grâce à la levée de la malédiction, une des invités ayant l'idée de reproduire
un certain moment de la nuit initiale, permettant aux invités de sortir et
d'aller à la rencontre des secours qui, de leur côté, n'avaient pas été en
mesure de franchir le portail de la maison.
Le film est en quelque sorte circulaire : à la fin, les
notables se réunissent dans la cathédrale pour une messe d'action de grâce.
Mais à l'issue de la cérémonie, le même mécanisme semble recommencer. On voit
alors des moutons gravir l'escalier vers le porche de l'église ; ils entrent
dans l'église, et les portes se ferment. À l'extérieur, une émeute éclate. »
Il y a une référence voulue par Buñuel au texte de l’Apocalypse
(9,11) et à son ange de l’abîme, Abaddon.
Le nom Abaddon provient d’un mot hébreu signifiant «
destruction » ou « abîme ». Le nom grec correspondant est Apollyon (le
destructeur).
Ce nom est utilisé comme nom propre pour désigner l'ange
exterminateur de l'abîme dans l'Apocalypse de saint Jean ou, dans les Psaumes,
le royaume des morts.
Pour voir le film en version originale, cliquez sur ce
lien.
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