Sans commentaire
Vous connaissez, si vous suivez
ce blog, mon admiration pour Wayne Dyer, un des grands spécialistes américains
de développement personnel. Pourtant, dans son livre le plus connu Vos zones erronées, Wayne Dyer a plagié un célèbre psychothérapeute, Albert Ellis, un
des pères des thérapies comportementales et cognitives. Celui-ci a montré que
le livre de Wayne Dyer, Vos zones
erronées (1976), est probablement « le pire exemple de plagiat »
de sa Thérapie émotivo-rationnelle (1961).
Mais il a également exprimé sa gratitude globale pour le travail de Wayne Dyer en
écrivant : « Vos zones erronées est un bon livre. Il a aidé un
grand nombre de personnes et il expose très bien les grands principes de la
thérapie émotivo-rationnelle avec simplicité et clarté. »
Je vais m’atteler aujourd’hui au
chapitre 6 de l’ouvrage de Wayne Dyer, « Explorer l’inconnu » (avec
en exergue la phrase « Seul celui qui ne se sent pas en sécurité
cherche la sécurité. ») qui correspond au chapitre 11 d’Albert Ellis, « Extirper
les peurs excessives de l’échec ».
La crainte de l’échec, qui nous
est inculquée dès l’enfance et qui persiste souvent toute notre vie, est une
dominante de notre société. Peut-être serez-vous étonné mais l’échec, cela n’existe
pas. C’est simplement l’idée que quelqu’un se fait de la manière dont il aurait
fallu accomplir telle ou telle action. A partir du moment où l’on se met dans
la tête qu’il n’y a aucune raison de se
soumettre aux diktats des autres lorsqu’on fait quelque chose, l’échec est
impossible.
Cependant, il vous arrive à l’occasion
de ne pas être à la hauteur des normes que vous vous êtes fixées. L’important, c’est
de ne pas assimiler l’action que vous entreprenez à votre valeur propre. Échouer dans une entreprise, ce n’est pas
faillir en tant qu’individu. C’est tout simplement ne pas réussir une tâche particulière à un moment particulier.
Essayons d’appliquer la notion d’échec
au comportement de l’animal. Voilà un chien qui aboie pendant un quart d’heure.
Quelqu’un dit : « C’est un excellent aboyeur, ce chien, je lui donne
dix. » Ridicule ! Une bête ne peut pas échouer car il n’existe pas de
critère d’évaluation d’un comportement naturel. Une toile d’araignée n’est ni
réussie ni manquée. Les chats chassent les souris. S’il y en a une qui leur échappe,
ils s’attaquent tout simplement à la suivante. Ils ne se lamentent pas parce qu’ils
n’ont pas capturé la première, ils ne font pas une dépression nerveuse parce qu’ils
ont échoué. Les enfants sont encore ainsi : ils tombent en apprenant la
bicyclette, puis remontent sur l’engin et retombent cent fois sans presque se
plaindre. Voilà ce qu’est un comportement naturel. Aussi, pourquoi ne pas
appliquer le même raisonnement au vôtre pour vous débarrasser de la peur de l’échec.
La recherche de la performance
nous est dictée par l’impératif le plus destructeur de notre culture : « Fais
de ton mieux ». C’est la pierre angulaire de la névrose de l’exploit. Quoi
que tu entreprennes, fais de ton mieux, donne ton maximum. Quel mal y a-t-il,
si l’on se promène à bicyclette, à faire une moyenne médiocre ? Pourquoi
ne pas faire une chose simplement parce qu’on en a envie sans chercher à repousser
ses limites ? Cette névrose, l’obsession de se dépasser soi-même, risque
de vous empêcher de vous lancer dans des activités nouvelles et de tirer profit
des anciennes.
Essayez de changer la maxime « Fais
de ton mieux » » en « Fais » tout simplement. A quoi bon « faire
bien » dans tous les domaines ? Qui marque vos points ?
La perfection, c’est l’immobilité. Si vous
exigez d’être parfait vous ne ferez jamais d’expériences et vous ne réaliserez
pas grand-chose car la perfection n’est pas une notion applicable au
comportement humain.
Mesurer sa valeur à l'aune de l'échec et du succès, c'est se condamner fatalement à se considérer comme peu de chose. Si Thomas Edison s'en était tenu à ce critère, lui qui a échoué 1000 fois avant de découvrir l'ampoule électrique, il aurait cessé d'avoir confiance en lui après son premier échec, il n'aurait pas persévéré et le monde n'aurait pas connu la lumière électrique.
L'échec peut être instructif. Ce peut être un stimulant qui vous fouette et vous pousse à faire œuvre de pionnier. On peut même le considérer comme une réussite lorsqu'il ouvre la voie à des découvertes. "Rien n'est plus stérile que le succès, note Kenneth Boulding, parce qu'il ne peut rien nous apprendre. La seule chose qui nous apporte un enseignement, c'est l'échec. Le succès ne fait que confirmer nos superstitions."
Réfléchissez. Sans l'échec, nous ne pouvons rien apprendre (comme l'enfant qui tombe de sa bicyclette) et pourtant, nous avons appris que le seul critère valable était la réussite. Nous avons tendance à fuir toutes les expériences susceptibles de faire fiasco. La crainte de l'échec est dans une large mesure une composante de la peur de l''inconnu. On évite tout ce qui n'offre pas l'assurance du succès. Et craindre l'échec, c'est à la fois avoir peur de l'inconnu et avoir peur de la désapprobation qui paralyse ceux qui ne font pas de leur mieux.
Voilà. C’est tout pour
aujourd’hui. La suite sur l’échec et le succès au prochain numéro. Amitiés à
tous.