John Racherbaumer, qui a créé la revue Hierophant.
L’Open prédiction, maintenant un
tour classique dans la magie des cartes à jouer et du mentalisme, était au
départ un défi créé par le prestidigitateur Paul Curry dans les années 40,
partagé à l'origine uniquement dans des discussions privées et par
correspondance avec un très petit groupe de magiciens. Il était initialement
connu sous le nom The Curry Unsolved Card
Problem.
Dans son défi, Curry a suggéré un
effet dans lequel une prédiction du nom d'une carte à jouer est donnée ou
montrée ouvertement au début de celui-ci. Un spectateur mélange ensuite un
paquet de cartes et distribue les cartes face visible sur la table, une à la
fois, jusqu'à ce qu'ils choisisse de s’arrêter à un moment aléatoire et de
poser la prochaine carte face cachée, sans regarder son identité. Puis il
continue à donner le reste du jeu face visible. Tout le monde regarde le jeu à
la recherche de la carte prédite dans les cartes distribuées face vers le haut.
Elle n’apparaît pas. A la fin, le spectateur retourne la carte qui est face
vers le bas. Elle est la carte prédite dès le début.
Cet article est la continuation
de celui-ci, où j’ai détaillé le début de la chronologie que j’ai élaborée des 8 principaux articles
et livres parus sur l’Open prediction (avec les 4 premiers écrits de 1949 à
1955), dans un souci de simplification de la perception de cet
effet mythique. Mais naturellement, il y en a beaucoup, beaucoup plus.
Voici donc la suite de ma
chronologie un peu schématisée des écrits composés sur l’open prediction avec
les 4 derniers articles et livres :
1969 : Il est à nouveau question du problème de l’open
prediction dans une revue, la revue Hierophant
de John Racherbaumer. Marlo y donne lui-même 15 versions
de l’open prediction avec 10 variations en 25 pages. Je peux vous dire en
secret que dans la huitième version Marlo utilise une carte double face !
1977 : Paul Curry dans son livre Special Effects
donne sa version personnelle de l’open prediction.
2002 : La revue underground Penumbra de Will Goodwin fait une révélation surprenante dans son premier numéro paru au mois de mai. Elle aurait retrouvé après
le décès de Stewart James une lettre révélant le tour « 51 faces North ».
Dans ce numéro, il y a même un fac-similé de la lettre de Stewart James. Et la
routine dévoilée dans la revue prétend respecter les 18 critères de « 51
faces North » que je rappelle ici :
1.
Le jeu peut être emprunté.
2.
Le jeu est ordinaire et peut même avoir des
cartes manquantes. Vous n’avez pas besoin de savoir quelles cartes ou combien
de cartes sont manquantes. Vous devez seulement être certain que votre carte de
prédiction est dans le jeu.
3.
Vous n’avez pas besoin de vous isoler pour
préparer le jeu.
4.
Le jeu n’est jamais hors du champ de vision du
spectateur.
5.
Aucune carte n’est volée ou ajoutée au jeu.
6.
Les accessoires qui servent à la prédiction
peuvent être empruntés.
7.
On annonce que l’on fait une prédiction au
moment où l’on fait la prédiction. La prédiction correspond au nom de la carte.
Elle est connue avant qu’on ne commence
à donner le jeu.
8.
Le tour est strictement impromptu. Aucune
installation ni aucun outil ne sont nécessaires.
9.
Il n’y a pas d’ambiguïté sur la procédure, ni
une éventuelle fin alternative.
10.
Seuls des objets empruntés sont utilisés.
11.
Quand le spectateur commence à donner les cartes,
on ne sait pas où est la carte de prédiction. Cela ne serait pas utile avec
cette méthode. Le magicien ne connaît l’emplacement d’aucune carte dans le jeu.
12.
Le magicien ne sait pas quand le spectateur
retournera une carte dans le jeu avant que celui-ci ne l’ait fait.
13.
Le spectateur donne directement les cartes face
en haut. Le seul changement se produit quand il met une carte face vers le bas.
14.
Ce n’est pas un tour que l’on fait lorsque l’on
a des circonstances particulières. Si
l’on suit les instructions le tour ne peut pas échouer.
15.
Les cartes ne sont jamais manipulées par le
magicien ni avant, ni pendant, ni après le tour.
16.
Le spectateur vérifie lui-même que la carte face
vers le bas est la carte prédite.
17.
La méthode pourrait être utilisée par quelqu’un
à des fins criminelles.
18.
Ce n’est pas une méthode connue seulement pour
son usage avec des cartes. Elle peut être utilisée avec autre chose que des
cartes.
Mais si cette routine parvient à respecter
les 18 critères, elle est bien loin d’être aussi directe que ce que les
cartomanes du monde entier avaient rêvé. En effet, l’open prediction y est le
troisième effet d’une routine très élaborée. A partir d’un jeu mélangé, une
première phase vous sert à glimpser votre carte de prédiction tout en réalisant
un autre effet. Dans la deuxième phase, le spectateur pense à un nombre que
vous ne connaissez pas et un autre effet a lieu qui met également le jeu en
ordre pour la troisième phase. Dans cette dernière, vous écrivez sur un morceau
de papier la carte glimpsée au début, puis tendez le jeu au spectateur qui doit
penser au même nombre que précédemment. Il donne les cartes face en l’air, et
en arrivant à son nombre (que vous ne connaissez toujours pas) il laisse cette
carte dos en l’air puis continue à donner le jeu face en l’air. La carte à l’envers
correspondra à votre prédiction.
2008 : The Open Prediction
Project. C’est véritablement un
livre du type « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’open
prediction sans jamais oser l’avouer »,
une sorte de Bible de cet effet absolument extraordinaire. Vous y trouverez
une histoire très détaillée de l’open prediction, une bibliographie presque
complète mais surtout des descriptions d’open prediction des plus grands
magiciens, « Fate » de Mick Ayres, « Brrrr ! » »
de Thomas Baxter, « Johny’s Dilemna » d’Hector Chadwick, etc., etc.
(il y en a des dizaines).
Dans un prochain article, je décrirai
des open predictions des auteurs de langue anglaise.
Voilà. C’est tout pour
aujourd’hui. Amitiés à tous.