jeudi 23 février 2017

Synthèse non exhaustive sur l’« open prediction » (première partie).





 Le livre-référence sur l'open prediction de Thomas Baxter

 
Depuis que j’ai vu un mentaliste réaliser une open prediction presque parfaite, c’est un sujet qui me hante (en plus, c’est naturellement le deuxième Saint Graal du mentalisme et de la magie des cartes avec l’ACAAN). J’ai suivi avec grand intérêt les débats relatifs à cette thématique sur le forum de Virtual Magie et sur le Magic Café. Mais c’est un livre que m’a montré le mentaliste Eric Bertrand, le coauteur de l’ouvrage Douceurs mentales, The Open Prediction project de Thomas Baxter, paru en 2008, qui m’a déterminé à creuser plus avant la question et d’aborder le sujet, bien sûr de façon non exhaustive, dans ce blog. Vous trouverez le livre de Thomas Baxter en PDF sur le site de téléchargement Scribd (auquel vous pouvez vous abonner pour une somme modique) ou en version papier chez C.C. Editions. Eric Bertrand m’a aussi prêté une des plus grande sources d'explications-révélations sur l’open prediction, le tome 1 de la revue Ibidem (que vous pouvez acheter sur Amazon).

L’Open prédiction, maintenant un tour classique dans la magie des cartes à jouer et du mentalisme, était au départ un défi créé par le prestidigitateur Paul Curry dans les années 40, partagé à l'origine uniquement dans des discussions privées et par correspondance avec un très petit groupe de magiciens. Il était initialement connu sous le nom The Curry Unsolved Card Problem.

Dans son défi, Curry a suggéré un effet dans lequel une prédiction du nom d'une carte à jouer est donnée ou montrée ouvertement au début de celui-ci. Un spectateur mélange ensuite un paquet de cartes et distribue les cartes face visible sur la table, une à la fois, jusqu'à ce qu'il choisisse de s’arrêter à un moment aléatoire et de poser la prochaine carte face cachée, sans regarder son identité. Puis il continue à donner le reste du jeu face visible. Tout le monde regarde le jeu à la recherche de la carte prédite dans les cartes distribuées face vers le haut. Elle n’apparaît pas. A la fin, le spectateur retourne la carte qui est face vers le bas. C'est la carte prédite dès le début.

Je programme d’écrire quatre articles sur le sujet : d’abord celui-ci où je vais vous donner une partie de la chronologie des principaux écrits parus sur l’Open prediction. Je vais en choisir huit dans un souci de simplification (mais naturellement, il y en a beaucoup, beaucoup plus), ensuite je vais opérer un recensement, là aussi sélectif, des open prédictions de langue anglaise et enfin un choix des open predictions de langue française.

Voici une chronologie simplifiée des articles et ouvrages écrits sur l’open prediction :

1949 : Il est question du problème de l’open prediction dans la revue The Phoenix du 30 décembre 1949. L’article est une lettre écrite par Gerald Kosky à Bruce Elliott « A Sure-fire Card Prediction ». Mais dans son article, il ne mentionne pas exactement les mots « Open prediction » et ne précise pas clairement que la prédiction est affichée au début de l’effet. De plus, sa solution paraît à la fois faible et facile à beaucoup de magiciens.

1953 : Ed Marlo propose le premier dans sa revue The Cardician sa solution en sept pages qu’il appelle tout simplement « Open prediction ». Certains disent que Marlo aurait été tuyauté par un de ses satellites-espions, Oscar Weigle. Cette publication a provoqué l’erreur de certains historiens de la prestidigitation selon laquelle Marlo aurait été l’inventeur de l’open prediction.

1953 : La revue Pentagram publie deux solutions à l’open prédiction « Angle on Marlo » de Peter Warlock et « Angle on angle on Marlo » de Stewart James.

1955 : Le numéro 3 de la revue Ibidem paru au mois d’août est entièrement consacré à l’open prediction. C’est le grand cartomane Steward James qui reprend à nouveau le flambeau. Il propose 25 versions différentes de l’open prédiction et le directeur de la revue Howard Lyons en détaille 11 autres. Stewart James en mentionne une dernière « 51 faces North » qu’il n’explique pas mais dont il détaille les conditions (voir p. 34. d’Ibidem). Elles sont très strictes, il y en a exactement 18 que je vous détaillerai dans un prochain article : le jeu est emprunté, jamais touché par le magicien, la prédiction est faite avant que la distribution ne commence, sans change, etc. Ce qui a excité les cartomanes, c'était que Stewart  James prétendait posséder la méthode de « 51 faces North » mais refusait de la décrire. Tout les grands prestidigitateurs spécialistes de cartes du monde se sont donc mis à chercher une solution qui corresponde aux 18 critères de Steward James. (pour de plus amples développements, lisez les différentes discussions sur le forum de Virtual Magie).    

Dans un prochain article, je continuerai ma chronologie avec 4 dates : 1969, la revue Hierophant, 1977, Special Effects de Paul Curry, 2002, la revue underground Penumbra, 2008, The Open Prediction Project de Thomas Baxter.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Amitiés à tous.

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