dimanche 13 décembre 2015

"Les dix secrets du succès et de la paix intérieure" de Wayne Dyer, Sixième secret : vous ne pouvez pas résoudre un problème avec le même esprit qui l’a créé.




 En fait la citation est d'Albert Einstein : "Vous ne pouvez résoudre un problème avec le même type de pensée qui a créé le problème".


Je m’excuse d’interrompre un instant le compte rendu de la conférence d’Ujumani sur la pratique du Dharma au travail mais les propos de Wayne Dyer dans Les dix secrets du succès et de la paix intérieure, (chapitre du sixième secret « Vous ne pouvez pas résoudre un problème avec le même esprit qui l’a créé ») sur le deuxième niveau de conscience, la conscience de groupe, m’ont paru tellement d’actualité en notre époque de montée des extrémismes (de groupe) que j’ai préféré les aborder dès maintenant. A noter que Wayne Dyer, même s’il est pessimiste et réaliste, propose une solution.


1) Une nouvelle entente avec la réalité

Vos pensées sont virtuellement la source de tout dans votre vie. Chaque relation que vous créez est une chose que vous transportez partout avec vous. Si cette relation est mauvaise, c’est que vous y pensez de cette façon. La personne avec qui vous avez eu une relation n’est pas avec vous en ce moment, ni dans votre salle de bain, ni au réfectoire de votre travail, mais vos pensées au sujet de cette personne sont toujours avec vous.

Vous ne pouvez pas pénétrer derrière les yeux de cette personne et être cette personne. Vous pouvez seulement la percevoir avec vos pensées. Si vous cherchez ce qui vous déplaît dans cette personne et que vous emmagasinez cette image négative dans votre esprit, alors c’est là que votre relation existe. Si vous dirigez vos pensées sur ce que vous aimez plutôt que sur ce que vous n’aimez pas en elle, vous venez de modifier toute la relation. Elle est passée d’une relation boiteuse à une relation merveilleuse uniquement parce que vous avez changé votre façon de penser !

Essayez de toujours vous rappeler que vous transportez chaque relation avec vous dans votre tête. Il faut aimer les choses pour ce qu’elles sont dans le réel et le présent. Lorsque vous oubliez cela et que vous percevez les autres en vous fondant sur ce que vous pensez qu’ils devraient être ou sur ce qu’ils avaient l’habitude d’être, ou en les comparant à ce que vous êtes, alors vous avez éloigné l’amour et dans votre esprit la relation s’est aigrie. Vous faites l’expérience de chaque chose et de chaque personne dans vos pensées. Modifiez vos pensées et vous modifierez ce que vous transportez dans votre tête sous le nom de problèmes.

2) Les trois niveaux de conscience
Tout au long de votre vie, vous pouvez vous situer d’après les trois niveaux de conscience suivants. Personne ou presque ne reste tout le temps à un même niveau. Ces niveaux de conscience sont présentés ici en allant du plus bas au plus haut.

a) Le premier niveau est la conscience de l’ego.

Dans la conscience de l’ego, vous accordez le plus d’importance à votre personnalité et à votre corps. Vous croyez avec une force exceptionnelle à la séparation entre tout le reste des êtres humains et vous, entre tout ce que vous aimeriez attirer dans votre vie et vous. Cette attitude vous met dans un état qui vous oblige à rivaliser pour obtenir votre part comme si votre dessein était d’arriver toujours le premier. Gagner et être le numéro un, voilà ce qui semble le plus important que vous puissiez faire lorsque vous vivez au niveau de la conscience de l’ego. Vous passez beaucoup de temps à mesurer votre succès en vous mesurant aux autres.

Si vous avez plus de possessions que les autres, vous avez une meilleure image de vous-même. Avoir plus d’argent que les autres vous donne un sentiment de bien-être. Accumuler davantage de prix et de prestige et grimper plus haut sur l’échelle administrative, cela vous encourage à vous sentir bien dans votre peau. La conscience de l’ego vous pousse à rivaliser, à comparer et à conclure que vous êtes le meilleur, donc vous vous concentrez pour courir plus rapidement que les autres et pour avoir meilleure apparence qu’eux. C’est à ce niveau de conscience-là que les problèmes surgissent, que votre paix intérieure ne peut absolument pas exister et que le succès vous échappe, parce que vous êtes toujours en train de vous efforcer d’être ailleurs.

Vous devez maîtriser cet ego impossible à satisfaire et toujours exigeant. Les sentiments de désespoir, de colère, de haine, d’amertume, de stress et de dépression proviennent de l’anxiété de l’ego et de l’insistance qu’il met à vivre en se comparant à une norme extérieure. Le résultat est l’angoisse de ne pas être à la hauteur ou de ne pas correspondre à cette norme.

En fait, l’ego vous permettra rarement de vous reposer, et il sera de plus en plus exigeant parce qu’il est terrifié à l’idée que l’on vous considère comme un raté.

b) Le deuxième niveau est la conscience de groupe
La conscience de groupe est similaire à la conscience de l’ego avec cette différence que vous n’êtes pas le centre d’intérêt de votre vie et que maintenant vous incluez aussi les autres qui sont des membres de votre tribu ou de votre clan. Vous réprimez votre ego individuel et vous vous joignez à un organisme plus important, l’ego de groupe.

Votre appartenance a trait à votre famille, votre héritage, votre race, votre religion, votre langue, votre affiliation politique, etc. On s’attend de vous à ce que vous pensiez et que vous agissiez comme le groupe que l’on vous a attribué. Vous partez en guerre au nom du patriotisme pour tuer d’autres êtres qui ont été conditionnés à faire la même chose. Vous vous vous identifiez à une ethnie, souvent avec des étiquettes telles que Français, Chinois ou Afro-Américain.

Au niveau de la conscience de groupe, vous vous consacrez souvent à perpétuer des problèmes sociaux tels que la guerre, la brutalité et la persécution religieuse, qui ont pris naissance dans des hostilités ancestrales, il y a des milliers d’années. Mais cela a aussi un effet sur votre vie quotidienne. Les familles (ma famille) insistent pour que vous adoptiez leur point de vue, que vous détestiez ceux qu’ils détestent et que vous aimiez ceux qu’ils aiment.

Vous obéissez aveuglément à une entreprise qui fabrique des armes de destruction, un concept auquel vous êtes normalement opposé, mais vous le faites quand même parce que « c’est mon travail ». Certains policiers et certains soldats torturent leurs semblables en se comportant d’une manière encore pire que des criminels ou que les prétendus ennemis qu’ils abhorrent tant.

Vote inhumanité à l’égard de vos congénères est souvent justifiée par la mentalité du groupe. Les membres des clans ou des sociétés se comportent souvent de façon horrible, éperonnés par une mentalité de groupe ou de clan. Bref, ce que le groupe dicte devient votre carte d’identité en tant qu’être humain.

Rappelez-vous que vous ne pouvez pas résoudre un problème avec le même esprit qui l’a créé. Afin de résoudre un problème qui résulte de la conscience du groupe, vous devez changer de mentalité ou continuer à subir les problèmes qui vous hantent. Pour résoudre les problèmes liés à la conscience de groupe, vous devez passer au niveau supérieur, qui est celui de la conscience mystique (grand mot !) ou plutôt spirituelle. C’est ce que j’aborderai dans le prochain article.

 Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. La suite donc au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries télévisées américaines contemporaines.

Conférence d'Ujumani sur le thème de "La pratique du Dharma au travail" (deuxième partie)






 Les trois joyaux du mouvement Triratna : le Bouddha, le Dharma, la Sangha et leur traducteur, Ujumani (site de l'esprit indompté, site du centre bouddhiste Triratna de Paris)


Voici la suite de la conférence d’Ujumani au Centre Bouddhiste Triratna de Paris : la pratique du Dharma (enseignement du Bouddha) au travail.


5) Pratique des préceptes bouddhistes dans le travail

Il y a à notre époque deux moyens de plus d’existence injuste : la publicité qui pousse les hommes à une consommation sans âme et le commerce des objets de luxe. Ujumani travaille actuellement pour une entreprise qui lutte contre l’évasion fiscale. Il a refusé par le passé de collaborer avec le Ministère de la Défense.
On doit travailler en respectant les préceptes bouddhistes : éthique, méditation et sagesse. Ce respect dépend principalement de l’intention que l’on a. Tout simplement, il ne faut pas être obsédé par le fait de gagner plus d’argent ou d’avoir plus de pouvoir.

a) L’attention aux autres est très importante. Il faut prêter une attention chaleureuse à ses collègues, même s’il est vrai qu’il est difficile d’être attentif sous la pression du travail.

b) Il est nécessaire de développer la bienveillance (la metta).

Attention, remarque préliminaire, pratiquer la metta ne signifie pas forcément être gentil tout le temps mais plutôt avoir de la clarté d’esprit. Il faut donc être à la fois gentil et ferme.
* Pratiquez la joie altruiste (voir pratique des Quatre incommensurables) : réjouissez-vous du bonheur et du succès de vos collègues.
* Proclamez à haute voix les qualités de ceux qui travaillent avec vous et ce qu’ils ont fait de bien (je le pratique depuis des années et cela fonctionne à la perfection).
* La metta rencontrant la souffrance donne la compassion, l’écoute, l’empathie pour la douleur de l’autre. Il est nécessaire d’agir avec compassion : Ujumani raconte le cas d’une collègue dont le mari souffrait d’un cancer. Une personne lui reprochait ses difficultés au travail.

c) Il faut augmenter la concentration sur les tâches que l’on réalise et ne pratiquer qu’une seule chose à la fois.
Si vous téléphonez à un collègue, ne lisez pas en même temps vos mails. Vous ne serez pas vraiment avec le collègue, ce qui est un manque de respect et un manque d’amour pour lui.

d) On doit prendre si c’est possible du temps au travail pour la méditation et le recueillement.


6) Les huit vents du monde

Il y a huit vents du monde ou dharmas mondains. Aujourd’hui, je détaillerai les six premiers.

I) Gain et perte

Correspond à un des 3 poisons : l’avidité
Antidote : la générosité : se dire « Qu’est-ce que je peux donner » au lieu de proclamer « Qu’est-ce que je peux obtenir ? ».
Je peux donner par exemple :
a) du temps
b) de l’énergie
c) de la bienveillance
Cela produit un enrichissement de mon être au lieu d’un enrichissement matériel.

DÉFI : pratique de la générosité.

II) Gloire et diffamation

Si tout le monde dit du bien de moi et que cela s’arrête tout à coup, cela risque de me faire très mal. Il est nécessaire de lâcher prise par rapport à ce type d’attente.
Il ne faut pas être trop investi dans cette sorte de valeurs : je ne dois pas me fier tout le temps  à ce que les autres pensent de moi, je dois seulement chercher à m’améliorer suivant mes besoins, mes sentiments et mes valeurs !

DÉFI : individualité authentique

III) Éloge et blâme

Il faut toujours se poser la question : "Est-ce que cet éloge ou ce blâme sont justifiés ?"
Il n'est pas bon d'avoir deux types de réponses extrêmes :
Blâme : « Non, c’est faux, je ne suis pas comme ça. »
Éloge : « Non, je ne suis pas si bien que ça. »

La voie la meilleure, comme souvent en bouddhisme, est celle du milieu : je nuis ni si bon, ni si mauvais que cette personne déclare.

DÉFI : véracité

 Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. La suite donc au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries télévisées américaines contemporaines.