Simon Reinhard, un champion du monde de mémoire, a retenu un jeu de cartes mélangé en moins de 22 secondes
Il est intéressant de voir qu’au
début Dominic O’Brien a eu des difficultés pour trouver sa méthode. Il a
d’abord associé chaque carte à une personne. En premier lieu, par la
couleur : il suggère, pour la dame de carreau, la reine Elizabeth II
d’Angleterre (le carreau étant pour lui lié à l’argent), pour la dame de cœur
votre petite amie (si vous êtes un homme), etc. D’une manière générale, vous
pourriez lier le carreau à la richesse (parce que sa forme évoque celle du
diamant) et le cœur aux gens que vous aimez ou que vous admirez.
Après le choix de la personne,
intégrez l’accessoire ou l’action du système Dominic. Par exemple, si Bill
Gates est votre roi de carreau, imaginez-le comptant son argent ou vérifiant un
relevé bancaire. L’accessoire, la caractéristique ou l’action donnent vie à vos
personnages. Au fil du temps, cela vous aidera à mémoriser de plus longues
séquences de cartes. Vous serez capable de traduire chaque carte en
une image complexe comme Dominic O'Brien.
Au début, ne faites l’exercice de
la mémorisation qu’avec les figures (valets, dames, rois). Posez la pile faces
contre table puis retournez les cartes
une par une. Regardez la première, associez-la à un personnage, puis liez ce
dernier à une action, une caractéristique ou un accessoire. Ensuite retournez
la carte suivante. Poursuivez jusqu’à ce
que vous ayez associé toutes les figures à un personnage et à un élément. Révisez vos choix ;
modifiez-les au besoin, jusqu’à ce que vous soyez satisfait de vos liens et
qu’ils soient bien ancrés dans votre mémoire.
Lorsque vous maîtrisez la
distribution de vos figures, mélangez-les
puis tentez de les mémoriser dans le nouvel ordre en suivant ce que
Dominic O’Brien appelle un de vos parcours
en douze étapes (et qui est en réalité un palais de mémoire).
Comme exercice, posez votre pile
de figures faces contre table puis retournez la première carte. Si vous êtes bien
entraîné, vous devez reconnaître immédiatement le personnage associé. Il vous
reste juste à le placer à la première étape de votre parcours, avec son
accessoire, sa caractéristique ou son action.
Supposons que la première carte
soit le roi de cœur, que le personnage correspondant soit votre meilleur ami et
que ce dernier soit amateur de tennis. Si la première étape de votre parcours
est la clôture du terrain de tennis, peut-être imaginez-vous votre meilleur ami
envoyer une balle par-dessus, manquant de justesse les voitures qui passent
dans la rue ! Supposons maintenant que la carte suivante soit la dame de
carreau, que vous l’associiez à la reine Elizabeth II et que celle-ci soit en
train de sacrer chevalier un personnage. Placez-la à la deuxième étape de votre
parcours, qui est peut-être la porte de votre maison. Vous pouvez ensuite
l’imaginer vous faire signe de vous agenouiller et de vous sacrer chevalier.
Prenez tout le temps requis pour sillonner
votre parcours et pour placer vos douze cartes. Le but de l’exercice est
d’habituer votre esprit au processus de conversion et de laisser libre cours à
votre imagination pour donner vie aux cartes. Votre cerveau doit accomplir
plusieurs tâches : regarder les cartes, les convertir en personnages,
placer ceux-ci le long de votre parcours et les mémoriser. Faites appel à vos
émotions et à vos sens pour tirer des liens logiques. Ainsi, vous éviterez un
surcroît de travail à votre cerveau. Si vous le désirez, regardez encore une
fois les douze cartes et, quand vous penserez les avoir mémorisées, révisez-les
mentalement et notez leur séquence.
Si vous commettez des erreurs, ne
soyez pas trop dur avec vous-même, mais essayez de comprendre ce qui s’est
passé. Peut-être certains de vos liens ne sont-ils pas assez solides et peut-être
serait-il préférable de remplacer les personnages, les actions, les
caractéristiques et les accessoires concernés. L’entrainement étant la clé de
la réussite, battez vos cartes de nouveau et refaites l’exercice jusqu’à
ce que vous ayez réussi un parcours sans faute.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. La suite donc au
prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou
dans les séries télévisées américaines contemporaines.