Un autre ouvrage de Gestalt-thérapie.
Des amis m’ont dit que certains concepts
de la Gestalt-thérapie étaient pour eux difficiles à comprendre. C’est pourquoi
j’ai décidé d’entamer une suite d’articles définissant 20 notions de base de la
Gestalt-thérapie selon la classification adoptée par Serge Ginger dans son
livre « La Gestalt, l’art du contact ».
Cet article est la suite de celui-ci.
Concept 18 : L’agressivité.
Fritz Perls, comme Konrad Lorenz
(célèbre éthologiste allemand qui a étudié le comportement animal en liberté)
et beaucoup d'autres, considère l'agressivité comme une « pulsion de vie », au
même titre que la sexualité. Il prône le développement harmonieux et responsable
de l'une et l'autre, soulignant qu'elles permettent la survie de l'individu et
de l'espèce.
Pour lui, comme pour Mélanie Klein,
psychanalyste d'enfants anglaise, il s'agit de pulsions archaïques apparaissant
dès le stade oral : avant même d'avoir des dents, le nourrisson mord, et c'est
par l'agression qu'il assimile son environnement. Tout au long de sa vie,
l'homme continue « d'agresser » pour progresser : l'air qu'il respire, la
nourriture qu'il mastique, détruit, avale et digère.
Comme on le sait, ce thème de
l'agressivité orale a constitué l'un des prétextes de la brouille de Perls avec
Freud — qui rattachait l'agressivité au stade anal, puis à la pulsion de mort.
Aujourd'hui, les Gestaltistes valorisent
toujours l'agressivité vitale et n'hésitent pas à utiliser, le cas échéant, la
provocation ou la confrontation thérapeutique pour mobiliser les ressources
énergétiques du client, évitant ainsi à la fois la surprotection aliénante d'un
thérapeute trop « maternant », et la frustration excessive ou prolongée d'un
thérapeute distant, qui ne répond jamais aux sollicitations — deux attitudes
qui peuvent décourager le patient et l'installer dans un sentiment d'abandon ou
de passivité.
Ils restent en cela fidèles à
l'étymologie du terme, puisque ad-gressere signifie « aller à la rencontre de
l'autre » (comme pro-gressere : progresser, aller vers l'avant), s'opposant
ainsi à re-gressere (régresser, marcher vers l'arrière).
Concept 19 : La créativité et l’imaginaire.
En fin de compte, parmi les principes fondamentaux
de la Gestalt-thérapie, la plupart tournent autour de la liberté d'être
soi-même et de s'exprimer à son gré sous une forme active et créative, laissant
la parole au langage symbolique et métaphorique du cerveau droit. Le thérapeute
devient alors un interprète du symbolique unificateur, s'opposant ainsi aux
forces « diaboliques » destructrices et séparatrices.
L'aspect créatif de la Gestalt a été
souligné d'emblée par les précurseurs et les pionniers (Otto Rank, Paul Goodman,
Joseph Zinker, etc.) et ne s'est pas terni depuis. La Gestalt s'enorgueillit
toujours d'être davantage un art qu'une science.
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.