lundi 10 juillet 2017

Compte rendu de « Gestalt thérapie » de Frederick Perls, Paul Goodman et Ralph Hefferline, dixième partie, « Le contact est découverte et construction de la solution à venir » et « Le self et ses identifications » dans « La structure du développement ».


Le self.

Osho nous dit : "Je peux parler indéfiniment car je n'ai pas d'enseignement."

Je vais aborder à présent une des méthodes les plus actuelles de psychothérapie, la Gestalt thérapie, à travers le livre de Frederick Perls, Paul Goodman et Ralph Hefferline, Gestalt thérapie. Je continuerai par « Le contact est « découverte et construction » de la solution à venir » et «Le self et ses identifications » dans « La structure du développement ».

Cet article fait suite à celui-ci.

Première partie : LE CONTACT, PREMIÈRE RÉALITÉ

Dixième partie. Le contact est « découverte et construction » de la solution à venir.

« L'intérêt est ressenti pour un problème présent et l'excitation monte en direction de la future solution, encore inconnue. L'assimilation de la nouveauté apparaît dans le moment présent à mesure du passage dans le futur. Le résultat de cette assimilation n'est jamais un simple réaménagement des situations inachevées de l'organisme, mais une configuration qui contient du nouveau matériel tiré de l'environnement et qui est donc différente de ce dont on pourrait se souvenir ou de ce que l'on pourrait deviner, comme l'œuvre d'un artiste est toujours, pour lui, nouvelle et imprévisible lorsqu'il a son matériel en mains.

Ainsi, en psychothérapie, recherchons-nous comment des situations inachevées peuvent faire pression dans la situation présente. Par l'expérimentation au présent de nouvelles attitudes et d'un nouveau matériel tiré de l'expérience de la réalité du quotidien, nous tendons en conséquence vers une meilleure intégration. Le patient ne fait pas appel à ses anciens souvenirs, ce qui reviendrait à battre indéfiniment les mêmes cartes, mais « se découvre » et « se construit ». (Freud a parfaitement compris l'importance des nouvelles conditions dans la situation présente quand il parle de l'inévitable transfert de la fixation enfantine sur la personne de l'analyste. Le sens thérapeutique du transfert ne réside toutefois pas dans le fait qu'il s'agit de la même vieille histoire, mais qu'il est désormais élaboré de manière différente en tant qu'aventure présente : l'analyste est un autre genre de parent. Il est clair que, malheureusement, certains blocages et tensions ne peuvent être libérés s'il n'y a pas un véritable changement de l'environnement, offrant de nouvelles possibilités. Si l'on modifiait les institutions et les mœurs, on verrait nombre de symptômes récalcitrants s'évanouir immédiatement.)

Onzième partie.              Le self et ses identifications

Appelons « self » le système de contacts à tous les instants. En tant que tel, le self varie avec souplesse : ses variations suivent les besoins organiques dominants et la pression des stimuli de l'environnement. C'est le système de réponses ; il diminue pendant le sommeil, lorsque le besoin de réponses se fait moins sentir. Le self est la frontière-contact à l'œuvre ; son activité consiste à former figures et fonds.

Il nous faut opposer cette conception du self à la « conscience » (consciousness) oisive de la psychanalyse orthodoxe, dont la fonction consiste simplement à observer et à rapporter ses observations à l'analyste, à coopérer sans interférer. Les écoles parafreudiennes révisionnistes, les reichiens ou l'Ecole de Washington par exemple, tendent à réduire le self dans toutes ses dimensions en un système limité à l'organisme ou à la société interpersonnelle. Dans le sens strict du terme, il ne s'agit pas alors de psychologie mais de biologie, de sociologie, etc. Mais le self est précisément l'intégrateur ; il est l'unité de synthèse, comme dit Kant. C'est l'artiste de la vie. Ce n'est qu'un petit facteur dans l'interaction totale organisme/ environnement mais c'est à lui que revient le rôle crucial de découvrir et de construire les significations par lesquelles nous nous développons.

La description de la santé et de la maladie psychologiques est simple. C'est une question d'identifications et d'aliénations  du self. Si un individu s'identifie à son self en formation, n'essaie pas d'inhiber l'excitation créative qui le pousse à découvrir la solution à venir, et, réciproquement, s'il aliène ce qui, organiquement, ne lui est pas propre et ne peut donc être vitalement intéressant mais s'avère être plutôt un facteur perturbateur de la figure/fond, alors il est psychologiquement sain car il n'hésitera pas à employer tous ses pouvoirs pour résoudre les difficultés qui se présenteront à lui. Mais si, au contraire, il s'aliène et, à cause de fausses identifications, essaie de conquérir sa propre spontanéité, il fera de sa vie une chose fade, confuse et douloureuse. Nous appellerons moi (ou ego)  le système d'identifications et d'aliénations.

Dans cette optique, notre méthode thérapeutique sera la suivante : au moyen d’expérimentations de la conscience immédiate délibérée de nos différentes fonctions, exercer le moi, c’est-à-dire les différentes identifications et aliénations, jusqu’à faire revivre spontanément le sentiment que « c’est moi qui suis en train de penser, de percevoir, de sentir, de faire ». Arrivé à ce stade, le patient est capable de se prendre en main. »


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.