Le self.
Osho nous dit : "Je peux parler
indéfiniment car je n'ai pas d'enseignement."
Je vais aborder à présent une des
méthodes les plus actuelles de psychothérapie, la Gestalt thérapie, à travers
le livre de Frederick Perls, Paul Goodman et Ralph Hefferline, Gestalt thérapie. Je continuerai par « Le
contact est « découverte et construction » de la solution à venir » et «Le self
et ses identifications » dans « La structure du développement ».
Cet article fait suite à celui-ci.
Première partie : LE CONTACT,
PREMIÈRE RÉALITÉ
Dixième partie. Le contact est « découverte et
construction » de la solution à venir.
« L'intérêt est ressenti pour un
problème présent et l'excitation monte en direction de la future solution,
encore inconnue. L'assimilation de la nouveauté apparaît dans le moment présent
à mesure du passage dans le futur. Le résultat de cette assimilation n'est
jamais un simple réaménagement des situations inachevées de l'organisme, mais
une configuration qui contient du nouveau matériel tiré de l'environnement et
qui est donc différente de ce dont on pourrait se souvenir ou de ce que l'on
pourrait deviner, comme l'œuvre d'un artiste est toujours, pour lui, nouvelle
et imprévisible lorsqu'il a son matériel en mains.
Ainsi, en psychothérapie,
recherchons-nous comment des situations inachevées peuvent faire pression dans
la situation présente. Par l'expérimentation au présent de nouvelles attitudes
et d'un nouveau matériel tiré de l'expérience de la réalité du quotidien, nous
tendons en conséquence vers une meilleure intégration. Le patient ne fait pas
appel à ses anciens souvenirs, ce qui reviendrait à battre indéfiniment les
mêmes cartes, mais « se découvre » et « se construit ». (Freud a parfaitement
compris l'importance des nouvelles conditions dans la situation présente quand
il parle de l'inévitable transfert de la fixation enfantine sur la personne de
l'analyste. Le sens thérapeutique du transfert ne réside toutefois pas dans le
fait qu'il s'agit de la même vieille histoire, mais qu'il est désormais élaboré
de manière différente en tant qu'aventure présente : l'analyste est un autre
genre de parent. Il est clair que, malheureusement, certains blocages et
tensions ne peuvent être libérés s'il n'y a pas un véritable changement de
l'environnement, offrant de nouvelles possibilités. Si l'on modifiait les
institutions et les mœurs, on verrait nombre de symptômes récalcitrants
s'évanouir immédiatement.)
Onzième partie. Le self et ses identifications
Appelons « self » le
système de contacts à tous les instants. En tant que tel, le self varie avec
souplesse : ses variations suivent les besoins organiques dominants et la
pression des stimuli de l'environnement. C'est le système de réponses ; il
diminue pendant le sommeil, lorsque le besoin de réponses se fait moins sentir.
Le self est la frontière-contact à l'œuvre ; son activité consiste à former
figures et fonds.
Il nous faut opposer cette
conception du self à la « conscience » (consciousness) oisive de la
psychanalyse orthodoxe, dont la fonction consiste simplement à observer et à
rapporter ses observations à l'analyste, à coopérer sans interférer. Les écoles
parafreudiennes révisionnistes, les reichiens ou l'Ecole de Washington par
exemple, tendent à réduire le self dans toutes ses dimensions en un système
limité à l'organisme ou à la société interpersonnelle. Dans le sens strict du
terme, il ne s'agit pas alors de psychologie mais de biologie, de sociologie,
etc. Mais le self est précisément l'intégrateur ; il est l'unité de synthèse,
comme dit Kant. C'est l'artiste de la vie. Ce n'est qu'un petit facteur dans
l'interaction totale organisme/ environnement mais c'est à lui que revient le
rôle crucial de découvrir et de construire les significations par lesquelles
nous nous développons.
La description de la santé et de
la maladie psychologiques est simple. C'est une question d'identifications et
d'aliénations du self. Si un individu
s'identifie à son self en formation, n'essaie pas d'inhiber l'excitation créative
qui le pousse à découvrir la solution à venir, et, réciproquement, s'il aliène
ce qui, organiquement, ne lui est pas propre et ne peut donc être vitalement
intéressant mais s'avère être plutôt un facteur perturbateur de la figure/fond,
alors il est psychologiquement sain car il n'hésitera pas à employer tous ses
pouvoirs pour résoudre les difficultés qui se présenteront à lui. Mais si, au
contraire, il s'aliène et, à cause de fausses identifications, essaie de
conquérir sa propre spontanéité, il fera de sa vie une chose fade, confuse et
douloureuse. Nous appellerons moi (ou ego)
le système d'identifications et d'aliénations.
Dans cette optique, notre méthode
thérapeutique sera la suivante : au moyen d’expérimentations de la
conscience immédiate délibérée de nos différentes fonctions, exercer le moi, c’est-à-dire
les différentes identifications et aliénations, jusqu’à faire revivre
spontanément le sentiment que « c’est moi qui suis en train de penser, de
percevoir, de sentir, de faire ». Arrivé à ce stade, le patient est
capable de se prendre en main. »
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.